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La mort est cette petite jarre, couverte
de fleurs peintes à la main, qui est dans toutes
les maisons, et sur qui jamais ne s’arrêtent les yeux.
La mort est ce petit animal qui est
passé dans la cour et dont on se remet en se
disant dans une bouffée d’illusion que ce n’est
que le chat de maison, le chat de toujours, le
chat qui est passé et qu’on ne reverra plus.
La mort est cet ami qu’on voit sur les
photos de famille, discrètement marginal, et
que personne n’a jamais réussi à reconnaître.
La mort, enfin, c’est cette tache sur le
mur qu’un soir nous avons regardée, sans le
savoir, avec un soupçon de terreur.
L’enfant joue avec quelques innocents cailloux
sur la plate-bande usée et trouée
comme un fichu de vieille.
Moi je demande
quelle irrémédiable catastrophe sépare
ses mains de mon front de sable,
sa bouche de mes yeux impassibles.
Et je supplie
le petit maître qui sait émouvoir
la tranquille tristesse des fleurs, la sainte
coutume des arbres endormis.
Sans le vouloir
l’enfant, distraitement solitaire, pousse
la fureur subjuguée des choses, sans se douter
de l’obscure splendeur qui m’aveugle et que lui dédaigne.
Juega el niño con unas pocas piedras inocentes
en el cantero gastado y roto
como paño de vieja.
Yo pregunto:
qué irremediable catástrofe separa
sus manos de mi frente de arena,
su boca de mis ojos impasibles.
Y suplico
al menudo señor que sabe conmover
la tranquila tristeza de las flores, la sagrada
costumbre de los árboles dormidos.
Sin quererlo
el niño distraídamente solitario empuja
la domada furia de las cosas, olvidando
el oscuro esplendor que me ciega y él desdeña.
Et me voici rêvant que je suis un portail insomniaque
qui fixement regarde le bruissement des ombres
autour des colonnes distraites et grandioses
dans leur calme