Au-delà des désordres, des crimes de guerre et des drames, tout le monde en ces décennies, sauf Puyi que son éducation conditionne à regarder vers un passé idéalisé, perçoit l’imminence d’une nécessaire métamorphose, les uns pour la craindre et s’en lamenter, les autres pour s’en réjouir et l’appeler de leurs vœux. Car c’est un temps où l’on croit aux miracles, ceux du triomphe de l’économie libérale ou ceux des lendemains qui chantent dans une société planifiée. C’est le temps du chaos, mais aussi du grouillement où se dessinent, ici comme ailleurs, tous les possibles.
Vivre, c’est être en mouvement. Maîtres des rituels, philosophes ou même chamans, tous le disent ou l’écrivent en Chine depuis que se transmet, par le seul verbe ou par les textes, une forme de savoir moral et savant, c’est-à-dire depuis plus de deux millénaires : la loi de la vie universelle est la transformation. Ni les plantes, ni les animaux, ni les individus n’y échappent, et les États encore moins : les dynasties et les gouvernements passent toujours. Au fil des âges, des mutations politiques et sociales s’enchaînent ainsi avec plus ou moins de violence, alternant des accélérations brutales et des paliers de calme. Notre XIXe siècle – ce qui, pour les Chinois, ne voulait à l’époque rien dire puisqu’ils comptaient le temps d’une manière différente – marque, sur ce plan, un paroxysme.
La liberté n’a pas de prix.
L’estime de soi est plus importante encore.
Mais, mises en balance avec la vie,
L’une et l’autre peuvent être abandonnées.
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FENG ZIKAI, UN CARICATURISTE LYRIQUE
Dialogue du mot et du trait
Marie Laureillard
Postface de Danielle Elisseeff
L'univers esthétique
Caricaturiste, auteur de bandes dessinées, peintre, illustrateur, Feng Zikai (1898-1975) est considéré comme l'inventeur d'un genre artistique nouveau, le manhua, néologisme chinois emprunté au japonais (manga) dans les années 1920. Il demeure profondément attaché à l'héritage de l'encre et du pinceau du lettré. Grand amateur de poésie, il élabore une caricature au style sobre et naïf, empreinte de lyrisme et d'humour, inspirée de modèles occidentaux et japonais et à laquelle il confère une identité chinoise.
Marie Laureillard, maître de conférences en études chinoises à l'université Lumière-Lyon 2, est membre de l'Institut d'Asie Orientale et copilote de l'équipe de recherches Langarts. Docteur en histoire de l'art, traductrice du chinois, l'un de ses axes de recherche porte sur les relations du texte et de l'image.
Broché - format : 15,5 x 24 cm
ISBN : 978-2-343-13586-1 ? janvier 2018 ? 404 pages
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