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Critique de horline


Le roman est à l'image de son titre : énigmatique, déjanté, insolite. Habité par une forme de tragédie fantaisiste, le récit s'intéresse à deux pauvres bougres que les bonnes fées ont abandonnés dés le berceau et qui vont se retrouver projetés dans des vies bien trop grandes pour eux.
Dos bossu crâne difforme, Gloucester et Bakatov échouent dans un orphelinat effrayant pour enfants handicapés. La cruauté et la bêtise des adultes qui y règnent vont les souder dans une étrange fraternité mêlant rituels divinatoires et solidarité transcendante. Inséparables dés l'enfance, ils le resteront lorsqu'à leurs dix-huit ans ils seront considérés aptes à la vie urbaine et bons pour le lycée technique. Seulement arrivés à la gare, il n'y a personne pour les accompagner jusqu'à leur nouveau foyer…


De mésaventures en rencontres plus ou moins heureuses, c'est une vie trépidante qui s'ouvre à eux, avec l'espoir de connaître l'ivresse de la réussite qu'un mystérieux talent musical et la Russie postsoviétique laissent entrevoir.
Mais il faut compter sur Mikhaïl Elizarov pour engager le récit dans une voie déroutante, un roman tout ensemble onirique et féroce, ténébreux et réaliste. Avec une narration dopée à coups d'images insensées, une écriture ensorcelée de vieux conteur, l'auteur russe offre une vision hallucinée du réel. Chaque fois que la réalité se montre sous son visage le plus sordide, elle se pare du masque protecteur du fantastique et se reconfigure de manière déconcertante. le roman est même effrayant car en adoptant un format court, il laisse le sentiment de lire des vies fulgurantes, broyées par ce qui les dépasse, à l'image de la Russie postcommuniste, brutale, chaotique, laissant peu de place aux plus vulnérables. Et au plaisir de la lecture. le roman est court, bien trop court pour véritablement conquérir le lecteur ...Néanmoins auteur prometteur.
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