Je l'ai lu
Une histoire sans grand intérêt qui ne tient pas la route, beaucoup trop téléguidée. Les personnages ne sont pas attachant et beaucoup trop stéréotypés. Personnellement j'ai eu du mal a le finir.
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1 Et puis, le long des fleurs, il y avait des peintres qui exposaient leurs œuvres jusque sur le parvis. Très ambiance Montmartre, et comme là-bas, les toiles n’étaient pas toujours du meilleur goût. Justement parce qu’il y en avait pour tous les goûts de tous les genres de touristes. Léa s’amusa à observer les acheteurs. Et là, c’était fatal. Les Teutons s’intéressaient aux plus moches. Faciles à identifier, même pas besoin de les entendre parler. Ils étaient les seuls en arrêt devant les pires horreurs qu’on n'ait jamais vues sur un chevalet.
En plus, pour son père, le bac suffisait largement pour trouver un mari, et au pire pour trouver du travail si personne ne voulait l’épouser dans les prochaines semaines. Il y eut de nouvelles concertations. Les passions s’atténuaient doucement de part et d’autre. Ils réussirent enfin à se parler sans s’énerver tout de suite, crier et claquer les portes.
Finalement, la vanité paternelle étant malgré tout flattée d’avoir une fille bachelière, il fut décidé d’un compromis que Léa finit par accepter comme une porte de sortie plutôt honorable. Son père lui donna le choix entre des études de français ou d’anglais. Comme elle avait un bac littéraire, ça limitait les choix. Surtout pas d’italien, ça ne servait à rien. Et puis, elle le parlait déjà, vu que c’était sa langue maternelle. En trois ans, avec une licence, elle pourrait devenir prof. L’honneur serait sauf.
D’abord, en tout premier intérêt prioritaire, il y avait les livres. Tous les livres. Tous ceux qu’elle dévorait depuis qu’elle savait déchiffrer ces signes mystérieux qui racontaient des histoires belles comme des rêves qui vont se réaliser. Et d’autres, plus moches, comme histoires. Trop moches pour qu’on ait envie de les voir se réaliser. Mais plus vraies, aussi. Beaucoup plus vraies. Ça, Léa s’en rendit compte en grandissant.
En tout cas, certains livres lui avaient appris qu’elle n’avait aucune raison de se mépriser ou d’avoir honte de ce qu’elle pouvait ressentir pour d’autres filles. Ceux-là, évidemment, il n’y en avait pas des tonnes, mais ils lui avaient suffi pour intégrer parfaitement les perspectives qui s’offraient à elle.
Dans sa famille d’émigrés italiens, elle était la quatrième de sept enfants. Enfin, sept… sa mère en aurait bien fait d’autres, mais c’est son père qui avait dit stop. Même avec les allocs, les mômes tant que ça bosse pas c’est plutôt un handicap. Parce qu’il faut que ça bosse et que ça trouve un travail sérieux. Genre maçon, par exemple, ou alors soudeur, ou bien boulanger ou encore électricien. Ou même fonctionnaire. Enfin, des vrais métiers, quoi. Seulement pour les garçons, bien sûr.
Parce que les filles, ça doit se marier et procréer. Faire bonne au foyer, comme leur mère.
Elle n’avait jamais imaginé ça dans ses rêves les plus fous. La Grande Jojo, jalouse. Désormais, tout pouvait arriver. C’était purement sublime de constater que cette grande fille plutôt lymphatique, qui ne faisait preuve d’une énergie inépuisable que dans des circonstances très précises, était capable d’exprimer sa passion autrement qu’en baisant. Léa savourait l’instant avec un plaisir inégalé.