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EAN : 9782848050973
159 pages
Sabine Wespieser (05/05/2011)
3.98/5   52 notes
Résumé :
Pendant un an, j’ai tenu ce journal de façon assidue ou plus relâchée, décousue, sporadique,régulière, souhaitant partager quelque aperçu sur la vie d’un nez. J’imaginais que dans le désordre apparent de cette pensée ainsi exposée, au-delà des digressions ou des chemins de traverse, le lecteur entrant dans mes pas pouvait se construire une vision globale assez fidèle, significative, de ce qu’est la réalité d’un compositeur de parfums. Le fait est que beaucoup d’élém... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Ce livre ré-installe, notre odorat, que l'on néglige, à la place qui devrait être la sienne, dans notre vie. Il nous apprend son importance et à l'utiliser consciemment.
Alors que l'on connaît la composition des plats, des bouquets de fleurs, des boissons et même d'une musique, on ignore celle des parfums et des odeurs.
Or ils nous entourent et nous influencent en permanence et sont combinés comme une musique ou un poème.
Jean-Claude Ellena amène à penser que le métier de compositeur de parfum est un art. L'art du nez comme ceux de l'oreille sont la musique et la poésie entre autres, ceux des mains la sculpture, le dessin... et celui de la voix, le chant.
« journal d'un parfumeur » a cette qualité que j'apprécie entre toutes dans un livre, celle de vous instruire et de vous faire rêver avec la réalité !
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Journal d'un parfumeur, ou l'apaisement de la lecture qui vous emplit l'âme d'un souffle frais et serein. le livre est mince, se lit par morceaux choisis. Il se déguste plus qu'il ne se dévore, se laisse approcher, effleurer, délaisser, pour qu'on vienne ensuite mieux le retrouver, mieux l'ouvrir au hasard, et lire ou relire un jour de la vie de Jean-Claude Ellena. Ce qui m'apparaissait comme une futilité, une « norme de civilité » telle que peut la décrire Georges Vigarello, a pris une autre dimension à mes yeux.
le monde du parfum, que j'associais à l'artifice et au superficiel, se pare aussi maintenant de questionnements philosophiques, de jeux d'enquête, de poésie. Sans pour autant manquer de lucidité sur les besoins du marché ou le monstre économique que représente l'industrie du parfum, on sait pertinemment qu'entre les lignes de ce livre se cache une vocation, un homme au nez taillé pour un métier des plus atypiques qui sait faire partager ce qu'il vit.
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Saturés d'adrénaline à force de lire des thrillers ?
Déconfits à force de tenter de comprendre de nébuleux essais ?

OK, un break s'impose

On lâche prise, on se détend, on se pose, on savoure, on respire…

Au détour de ce journal, on capte les réflexions de l'auteur sur son travail-ou son art- de parfumeur, ses anecdotes, ses visons du monde, ses souvenirs, son parcours,

Petit livre très court mais oh combien reposant et apaisant ; ballade gustative et olfactive, promenade nonchalante, le nez au vent

A lire…dans son jardin, entouré de nature, de paix et de douces fragrances, dans un bain chaud parfumé avec quelques bougies et un peu de musique, dans son lit avec diffusion d'huiles essentielles…

Fred-Fichetoux-Beg mode zen activé…en attendant de retrouver quelque part dans le brol le Parfum…je suis sur que je l'ai mais où nom di dju !
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L'écriture du journal permet d'approcher une personnalité dans son intimité. Jean-Claude Ellena se livre ainsi et à travers ses notes. Il se dessine un portrait d'une grande humanité. L'homme est résolument méditerranéen et sensuel. Il a choisi de vivre là où il est né. Il a établi son atelier à Cabris. Mais son caractère est plutôt réservé. Il préfère l'ombre au soleil et fait référence à Soulages. Quand il évoque la Chine qui le fascine, c'est aussi la couleur noire qui s'impose. Sa formidable sensibilité n'est pas seulement olfactive. L'humilité fait aussi partie des traits marquants. Jean-Claude Ellena apparait comme un homme posé, qui a besoin de moments de retrait et de solitude pour se retrouver et avancer. C'est sans doute ce qui motive l'écriture de ce journal. Il voyage aussi jusqu'au Japon, à Moscou, à Paris. Jean-Claude Ellena parcourt le monde avec un réel appétit de découverte.
Il est alors loin de la vie immobile et contemplative.
Son travail, pourtant soumis aux lois de l'économie et de la mode, s'inscrit dans une permanence. On ressent un apaisement chez l'artisan créateur qui se concentre sur ses propres aspirations avant tout, dans une grande liberté. Et cela lui réussit.
Le lecteur est séduit par tant de talent pour élaborer toujours de nouvelles alchimies. L'abrégé d'odeurs en annexe met l'eau à la bouche. Malheureusement, on est frustré de ne pouvoir expérimenter de façon concrète les recettes décrites précisément sur papier. On aimerait pouvoir agiter quelques "touches" de parfums et éprouver les sensations évoquées par l'auteur. Et puis, faute de partager l'expérience olfactive, quelques illustrations, en annexe, du magnifique couvent des Minimes fondé en 1614 par le botaniste du roi Louis XIV, ou au moins de la superbe gamme packaging des produits conçus par Jean-Claude Ellena, nous auraient apporté quelque consolation.
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Jean-Claude Ellena est un nez. On lui doit de divines créations commercialisées par de grandes maisons de parfums. Son journal, tenu entre octobre 2009 et octobre 2010, répond à un souhait de faire davantage connaître les arcanes olfactives de ce métier entouré de mystère.

De son quotidien de parfumeur, Jean-Claude Ellena livre une réflexion sur le processus de création en général, de la nécessité de se remplir, de nourrir sa créativité, de laisser poser les oeuvres inachevées pour les juger plus tard avec le recul nécessaire...

Intéressant, bien écrit, quelquefois pédant, ce journal m'a tantôt captivée, tantôt agacée. L'accumulation de marques citées (et je ne fais pas référence au monde du parfum) aurait pu être expurgé d'un texte qui souvent d'ailleurs critique le système commercial et son marketing agressif.

Au travers de l'analyse de ses gestes (al)chimiques, par ailleurs intéressante, on sent une volonté de l'auteur d'intellectualiser son travail de création. Si la parfumerie est certes un art, tout comme la gastronomie peut l'être, le statut même d'artiste suppose à mes yeux un propos, une réflexion propre à faire avancer notre compréhension du monde. C'est sans doute la démarche tentée à l'écrit par Jean-Claude Ellena même si elle peine à convaincre, non pas sur la forme mais bel et bien sur le fond.

A l'image d'un parfum, ces notes de fond s'avèrent les plus tenaces.
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Je crois au bonheur, à l'homme, à une spiritualité laïque, je me méfie des religions. Je préfère de longs regards à de longs bavardages. Et, si j'aime séduire, j'ai la pudeur des mots. En écrivant ces lignes, je pense surtout à Camus, écrivant dans « L'Exil d'Hélène » : « La pensée grecque s'est toujours retranchée sur l'idée de limite. Elle n'a rien poussé à bout, ni le sacré, ni la raison, parce qu'elle n'a rien nié, ni le sacré, ni la raison. Elle a fait la part de tout, équilibrant l'ombre par la lumière. » Je n'ai jamais cherché à imposer. Ma recherche est dirigée par le souci constant de trouver l'équilibre entre le sensible et l'intelligible. Je suis méditerranéen.

2669 – [p. 124]
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Dans l'avion, samedi 31 octobre 2009

Giono
Je prends la navette, destination Nice. Mon laboratoire est situé à Cabris. Pour tout bagage un sac, et un livre : Les Trois Arbres de Palzem, recueil de chroniques écrites par Jean Giono, qui n'ont pas été reprises dans l'édition de la Pléiade des Récits et Essais. Lorsque je me sens « égaré » je lis Giono pour retrouver mon chemin. Il m'habite, me sert de repère, d'« heureux père ». Je le lis du bout des lèvres articulant les mots en silence. J'ai besoin d'entendre dans ma tête la musique des mots, le rythme des phrases, les silences.
J'aime sa plume, son invention, sa sensualité ; et, quand il s'exprime sur les odeurs, je suis admiratif. Ses pages sur les parfums sont en résonance avec ma façon « d'écrire » les parfums. (...)
Pour invoquer Jean Giono, « le travail d'expression se fait dans l'intelligence du lecteur ; de là son plaisir et la satisfaction, le contentement, la joie qu'il en éprouve ».

2576 - [p. 11/12]
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Spéracèdes, vendredi 23 juillet 2010

Je crois ... que la meilleure situation pour développer sa créativité est de travailler seul et sans évaluation, ce qui ne veut pas dire sans échange. La majorité des idées sont la conséquence d'un travail assidu et quotidien, parfois le résultat de rencontres, de promenades, de flâneries, de lectures, de moments de disponibilité d'esprit. Mon carnet de Moleskine, servant à recueillir idées, mots ou débuts de formule, me quitte rarement.

2662 – [p. 114]
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2 août 2010

Au commencement, l'image d'un piano avec ses quatre-vingt-huit touches. Si je plaque en même temps l'ensemble des touches, j'obtiens un bruit sonore déplaisant. Mélanger quatre-vingt-huit composants non choisis risque fort de provoquer un « bruit » olfactif identique. Maintenant, si je frappe seulement trois touches du piano au hasard, quel est le nombre de possibilités offertes sur un clavier de quatre-vint-huit touches ? Cent neuf mille sept cent trente-six selon un calcul mathématique. Si je reporte ce calcul au nombre d'accords possibles en trempant trois touches au hasard dans une collection de matières premières, même restreinte, le nombre de possibilités est considérable.

2666 - [p. 117]
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Paris, 30 mars 2010

Chantal Jaquet (philosophe) invite le public à comprendre le monde par le nez, et non seulement par les yeux, et à remettre en cause les préjugés sur l'odorat, comme sa prétendue faiblesse et son caractère primitif. Elle cite longuement Nietzsche pour qui philosopher, c'était « avoir du nez ». Le mot « sagace » revient souvent dans son discours sur l’odorat, et éveille ma curiosité. Le soir même, je m'amuse sur mon ordinateur à en lire la définition et à en trouver les synonymes. « Esprit sagace », qui a la faculté de saisir rapidement les choses, fait d'intuition et de finesse d'esprit. Mais aussi « flair » : perspicacité, discernement, intuition, pénétration, sensibilité, subtilité. Tout l’art du parfumeur résumé en un seul mot. Ainsi les parfumeurs auraient pour caractéristique d'« avoir du flair » ? L'expression me fait sourire, mais aussi me comble.

2603 - [p. 64/65]
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5 minutes avec... Jean Claude Ellena
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