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EAN : 9782813216724
288 pages
Guy Trédaniel éditeur (20/03/2018)
4.23/5   90 notes
Résumé :
Aimer sa famille, prendre soin de ceux qui nous sont confiés, ne jamais abandonner et ne jamais cesser de jouer - voici quelques-unes des règles d'or des loups. Ces animaux s'occupent de leurs aînés et des plus faibles, élèvent leurs petits avec amour, pensent, rêvent, font des projets, communiquent intelligemment entre eux - et ont plus de similitudes avec nous que tout autre être vivant. Dans ce livre captivant, fruit de longues années d'observation, Elli H. Radin... >Voir plus
Que lire après La sagesse des loups : Comment ils pensent, s'organisent, se soucient des autres...Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Je remercie Marie-Caroline ( MCD30 ) pour son conseil de cette belle lecture !
C'est un livre très émouvant.
Elli, l'auteure, est au départ de sa carrière une avocate allemande. Elle me fait penser à Mutti, la Chancelière... Ecoeurée de toute la paperasse dans son métier, elle l'abandonne pour réaliser son rêve : faire quelque chose avec les loups. Après un stage, elle a vécu dans une cabane de rondins dans le parc de 9.000 km2 de Yellowstone, aux USA. Elle ne le regrette absolument pas.
Elle a réalisé 25 ans d'observations des loups « sur le terrain », elle insiste !
Ces années :
– l'ont émerveillée ;
l'ont émue ;
l'ont promue chercheuse de terrain et guide ;
lui ont donné une philosophie de vie.

Je ne vais pas vous raconter les multiples anecdotes dont elle a été témoin de la part des loup ; cela va du « baiser du loup », à la mise à mort par des chasseurs de sa louve préférée, She-Wolf, son héroïne, cheffe de meute. Elli a été choquée. Après le silence et la colère, elle a appliqué la philosophie des loups, elle est passée à autre chose ; puis au bout d'un an, elle est revenue à Yellowstone, reprise par sa drogue des loups !

J'ai signalé quelques anecdotes dans des citations. Je vous raconterai seulement quelques faits :
le loup, très observateur et curieux, ne s'attaque pas à l'homme ;
lors d'une rare attaque de loups sur des loups d'une autre meute, elle a assisté à quelque chose de très émouvant pour la conquête d'un territoire plus giboyeux ;
le loup a l'esprit de famille ;
le loup est très joueur, même à un âge avancé avec ses enfants : il joue à cache-cache, fait des glissades, des bousculades ;
contrairement aux hommes d'aujourd'hui, mais comme les Indiens, le loup prend soin de ses aïeux ;
Lors de la chasse, lors de la traque, le loup dominant prend l'avis de la louve dominante et d'un ancien loup expérimenté, par les yeux : je trouve que ces chasses en meutes ressemblent à nos sports collectifs où stratégies, regards et signaux sont importants  ;
le corbeau est un partenaire du loup, dans la chasse comme dans le signalement du danger ou même le jeu, dès l'enfance ;
le loup est patient : si une prise de territoire ou une chasse s'avère trop dangereuse pour la meute, il REFLECHIT, il abandonne, quitte à revenir plus tard  ;
le loup se méfie du grizzly contre lequel il n'a aucune chance, et du puma qui a des griffes, et dont la gueule plus courte permet de tuer directement, contrairement au loup ;
la chasse au bison, celui-ci étant six fois plus gros que lui, s'avère épuisante et parfois mortelle ;
son mets préféré à Yellowstone sont les cerfs et biches, dont il apprend à se méfier des sabots et des bois.

Elli H. Radinger possède un beau style fluide et passionnant !
C'est une ardente défenseure de la réintroduction des loups, pratiquement disparus, car chassés au XIXè siècle ; ils ont été réintroduits aux USA à partir du Canada en 1995. En Allemagne, ils sont revenus des pays de l'Est en 2000.
Mais il existe encore plein de préjugés contre eux, que ce soient de la part des bergers, des chasseurs, ou du commun des mortels qui a peur ; cette peur est entretenue par les contes comme le petit Chaperon Rouge.

Ce livre est un témoignage formidable, qui m'encourage encore plus à écrire mon second livre, qui s'appellera peut être tout simplement : « Loup » :)
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Ancienne avocate dégoûtée par son métier, Elli Radinger a radicalement changé de vie pour se tourner vers sa passion de la nature en général et des loups en particulier. Ainsi qu'elle le dit elle-même, elle n'a pas de formation de biologiste, ce qui, à mon sens, fait parfois défaut à cet ouvrage. Il n'en demeure pas moins que sa grande expérience en fait une brillante éthologue en matière de comportement lupin.
Son livre est très abordable. Elli Radinger dépeint avec simplicité ses observations quotidiennes de familles de loups libres dans le parc du Yellowstone. Certains individus sont bien connus des amateurs de documentaires animaliers (Casanova, She-Wolf, Cinderella...) et c'est avec une certaine curiosité que j'ai retrouvé ces personnages à travers ses pages.
Elli Radinger nous explique comment vivent et interagissent les loups entre eux et avec leur milieu. Elle démontre à quel point ils sont un élément essentiel dans le cycle de la vie sauvage. Elle casse notamment les thèses aberrantes sur la hiérarchie des loups et la fausse conception que certains partisans d'un management brutal peuvent en avoir. Une famille de loups est guidée par la bienveillance des alphas, le sens des responsabilités de chacun, la solidarité envers les anciens, les faibles et les blessés. Contrairement à certaines thèses issues d'observations en captivité, elle constate que, lorsque le territoire le permet, il n'y a pas que le couple alpha qui peut se reproduire. Et tout le monde s'occupe de tous les petits de l'année.
Mais attention, on n'est pas dans le monde idéal que veulent défendre les rêveurs. Entre les meutes, c'est la guerre pour le contrôle des territoires de chasse. La chasse elle-même, c'est de la férocité et la mort sanglante que l'on coupe dans les documentaires. Elli Radinger est réaliste : c'est la loi de la nature, même si ça fait mal. La liberté a un prix et ce prix est la douleur.
Les occasions de mort violente ne manquent pas.
Certains chapitres ou passages plus personnels m'ont cependant agacé. Ce n'est que mon point de vue.
Quant à l'évocation de la loi de Hamilton expliquant l'altruisme dans la nature par la protection des gènes, c'est une fumisterie plus que datée (1964). Niant l'existence des sentiments dans le monde animal (à se demander si Hamilton a vécu toute sa vie loin des chiens), cette "loi" ne tient pas compte des liens émotionnels très forts qui peuvent unir deux individus de gènes différents... comme au sein d'une famille qui a admis des étrangers pour brasser les gênes et éviter la consanguinité justement. On en a une démonstration criante avec cette louve qui porte le deuil de son ami corbeau ou de ce mâle alpha qui se laisse mourir de chagrin peu de temps après la mort de sa compagne. Il est étonnant qu'en 2017, et contre ses propres observations, Elli Radinger s'appuie encore sur cette théorie dépassée.
Elle conclut par des éléments concrets de réussite en matière de cohabitation avec l'homme. Éléments bien connus mais que la plupart des éleveurs ovins français préfèrent ignorer au profit d'une "régulation" malhonnête et inhumaine. D'un autre côté, le loup est une opportunité touristique bien exploitée par le parc du Yellowstone.
C'est un choix de société : préserver la beauté de notre environnement implique des efforts. Celui qui a déjà vibré au chant du loup ne veut pas vivre dans un monde dont il aurait disparu. Évidemment, il faudra encore du temps pour trouver un modus vivendi commun. Mais, que cela plaise ou non, le loup est de retour, avec un nombre toujours croissant de partisans.
"La Sagesse des loups" est un très bon ouvrage d'éthologie et sans doute une référence en la matière. Avec de superbes photos. A lire par tous ceux qui ont l'esprit assez ouvert pour s'intéresser à la réalité plutôt qu'aux fantasmes entourant ce magnifique animal.
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C'est avec un certain plaisir que j'ai suivi l'auteure dans ses explications, non pas pour la plume qui n'a rien de remarquable, mais parce que son amour des loups est palpable à travers ses mots, et cet amour je le partage. Ce sont des animaux fascinants qui m'ont toujours attirés.

Ce livre nous fait découvrir en profondeur la vie en meute, écrasant sur son passage beaucoup de préjugés je pense ! Par exemple : La meute prend soins des anciens, des blessés, des plus faibles. J'avais toujours entendu dire grosso modo, dès que l'alpha est trop faible il se fait casser les pattes par un jeunot... et bien, oui mais non.
Que dire réellement sans dévoiler le contenu ?
Nous chassons, nous jouons, nous apprenons, nous souffrons, nous perdons et parfois nous mourrons... Il y a beaucoup de sagesse dans le comportement des loups, sagesse qui parfois nous fait cruellement défaut, à nous autres les humains...

Pour moi, ce texte est avant tout une ode à la vie sauvage, naturelle et au respect mutuel qui devrait exister entre les espèces qui peuplent la Terre.

Le gros "bémol" c'est que nous sommes sans cesse ramené à la vie de l'auteure, à ce que les loups lui ont apportés à différentes périodes de sa vie. C'est un peu trop présent et répétitif.

De toute façon je crois que ce n'est pas un livre que l'on dévore, juste une petite parenthèse, un chapitre ou deux par ci, par là pour ne pas se lasser (conseil) car l'écriture est assez pauvre et ça peut vite devenir désagréable à lire je crois....
Gros plus : Les photographies qui parsèment le livre sont superbes !
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Une belle exploration du monde des loups. Un animal qui, de plus en plus, est amené à vivre dans notre périphérie et que nous gagnerions tous à comprendre.

L'autrice est une grande passionnée des loups qui n'a pas hésité à plaquer son boulot d'avocate pour se consacrer à l'observation de son animal fétiche.

Loin d'elle l'idée de romantiser le loup, elle s'attache à décrire ses comportements individuels et de meute, tant dans leurs qualités sociales et familiales que dans leurs luttes territoriales ou leur rôle de prédateur.

Si j'ai été captivée par le contenu je reste un peu plus sceptique sur la forme. J'ai eu l'impression de lire la retranscription d'une conférence TedX (le ton est extrêmement semblable, mêlant dans un langage oral anecdotes personnelles et expertise). Un effet probablement voulu pour rendre le contenu vivant, mais dont je ne suis pas des plus cliente à l'écrit. Je me serais aussi passée de la mise en parallèle régulière de l'homme et de l'animal. Ravie de découvrir le comportement lupin, je n'ai pas ressenti le besoin qu'on me rappelle tout au long du texte que nous sommes similaires sur certains points et que nous pourrions nous inspirer du loup sur d'autre points. Surtout qu'au final l'autrice en convient elle-même à la fin "Je suis un être humain, et le loup est un loup. Il est impossible d'évaluer le loup à l'aune de nos critères d'humains."

Malgré ces bémols qui ont plutôt trait à des goûts personnels, quel plaisir de découvrir cet animal fascinant, intelligent, résilient et parfois bien loin des idées reçues que l'ont peut avoir de l'organisation d'une meute! Ce livre est à la fois très accessible et riche d'enseignements.
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Ellie H. Radinger était avocate, lassée d'un travail routinier, elle quitta sa vie de bureau pour vivre sa passion pour les loups au grand air. Et elle nous emmène à la rencontre de ses protégés, abattant au passage certains préjugés et idées préconçues sur la structure de la meute et son mode de fonctionnement. Elle nous fait découvrir aussi, ce que nous pouvons apprendre des loups de leur façon de gérer l'échec, le deuil, de s'adapter aux changements... Une réflexion aussi sur la place que nous laissons à la vie sauvage et à la nature, sur la nécessité de nous adapter à la faune sauvage de retour dans nos contrées comme celle-ci s'est adaptée à nous.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Je voulais savoir dans quelle mesure je parlais le loup et me mis à hurler dans l'espoir d'obtenir une réponse.
J'étais au bord du lac et hurlais, écoutais et grelottais, surexcitée. Le seul bruit perceptible était parfois le claquement de mes dents. Enfin, le cri tant attendu retentit ! Un seul son, profond, qui émanait de la forêt et s'élevait en se vrillant vers le ciel. Il pénétra au plus profond de mes tripes, jusqu'à dans mon cœur. Un hurlement lui répondit de l'autre côté de la forêt, et bientôt les voix des loups résonnèrent de toutes parts. Sonores et profondes, claires et hystériques, exultantes. J'avais l'impression de me trouver simultanément à Vérone, à la Scala de Milan, et au Metropolitan Opera à New York. Tous les sens à l'affût, je tentais de m'imprégner de leur chant pour ne jamais l'oublier. Je chantais avec les loups sauvages, sur leur territoire ! Ce fut le plus grand cadeau au début de mon parcours lupin.
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Le film se déroula au ralenti dans ma tête. Le loup ploya légèrement le train arrière, prêt à bondir. Lorsqu'il s'envola dans ma direction, et que je lui opposai toutes mes forces, il était trop tard pour faire marche arrière. Ses pattes larges comme des soucoupes atterrirent sur mes épaules, ses crocs imposants n'étaient qu'à quelques centimètres de mon visage. Le temps se figea. Puis il me lécha à plusieurs reprises avec sa langue rêche. Ce baiser fut ma première prise de la drogue loup.
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Le loup peut en effet être une bonne "protection" pour les moutons. Ce phénomène fascinant est peu connu. [...] Un berger [...] laisse les loups "travailler" pour lui. Il me parla fièrement de "sa" meute de loups : "Les sept loups vivent tout près d'ici. Je les vois de temps à autre passer devant mes moutons et marquer leur territoire." L'un d'eux a un jour testé la clôture électrique et en a conclu que les moutons "mordaient". Il en avait vraisemblablement informé sa famille, car les loups n'ont encore tué aucun mouton à ce jour. Ils défendent en revanche leur territoire contre des congénères d'un autre territoire. "Il ne pouvait rien m'arriver de mieux, dit le berger. Je fais très attention à ce que personne ne s'en prenne à mes loups."
C'est une véritable coopération qui fonctionnera aussi longtemps que les loups resteront sur place. Qu'ils s'en aillent ou que le loup dominant soit tué, et les choses peuvent évoluer très rapidement.
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Le risque est pourtant minimal d'être blessé ou tué par un loup. Si toutefois vous le redoutez, je vous conseille de laisser votre voiture au garage, car le risque d'être blessé dans un accident de voiture est nettement plus élevé.

NDL : dangerosité ; petit classement de l'auteure :

1 ) homme ;
4 ) chien ;
Plus de 20è ) loup.
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D'une manière générale, les couples dominants restent ensemble toute leur vie. Lorsqu'un des deux membres du couple meurt, c'est le loup avec la plus grande expérience, qui a su convaincre la meute de ses compétences sociales à travers ses décisions, qui prend sa place. Contrairement aux loups de réserve, les loups sauvages ne se battent que très rarement sérieusement pour la position de chef. En vingt ans d'observation sur le terrain, je n'ai vécu que deux fois des combats à mort. L'un de ces cas a fait sensation, parce que la louve, extrêmement dominante, avait été tuée par sa propre meute.
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