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The Wild Storm tome 1 sur 4

Jon Davis-Hunt (Illustrateur)
EAN : 9781401274184
176 pages
DC Comics (24/10/2017)
4.25/5   2 notes
Résumé :
Acclaimed writer Warren Ellis reimagines the WildStorm Universe here in THE WILD STORM VOL. 1!

Grifter. Voodoo. Jenny Sparks. Zealot. The Engineer. These legendary antiheroes transformed the way superhero stories were told. Their return will rip apart the system once again. It all starts with Angela Spica, an engineer driven to the brink of death by the transhuman implants buried in her body. When she steps in to save the life of another, she will br... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre, qui ne nécessite pas de connaissances préalables sur les personnages. Il comprend les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2017, écrits par Warren Ellis, dessinés et encrés par Jon Davis-Hunt, avec une mise en couleurs réalisée par Ivan Plascencia (épisode 1), Steve Buccellato (épisodes 2 à 6) avec l'aide de John Kalisz pour l'épisode 6. Ce tome comprend également les couvertures originales réalisées par Jon Davis-Hunt, ainsi que les couvertures alternatives réalisées par Tula Lotay, Jim Lee & Scott Williams (*6), Afua Richardson, Jamie McKelvie, Jason Howard, Declan Shalvey, Jason Masters.

Dans la salle de bain d'un particulier, l'agente Zealot (Lucy Blaze) de IO est en train de se laver les mains pour en retirer le sang. Elle vient d'éclater le visage d'un individu (avec des mains à 8 doigts) contre sa cuvette des toilettes jusqu'à ce que mort s'en suive. Elle retrouve l'agent chargé du nettoyage attendant dans une camionnette. Elle lui indique qu'il doit faire attention à ne pas tirer la chasse pour que les fluides du criminel ne contaminent pas l'eau de la ville. Dans un autre quartier, Priscilla Kitaen s'adresse à une assistante en indiquant qu'elle veut figurer sur tous les panneaux électronique le jour du lancement du nouveau produit. Elle lui rappelle de s'adresser à elle en utilisant son nom de code de Voodoo. En passant, elle lui montre une ruelle dans laquelle un individu s'est transformé en chauve-souris en 1939. Elles passent devant la terrasse d'un café où sont attablés Miles Craven (un des directeurs d'IO) et son conjoint Julian. L'instant d'après, Angela Spica aborde Miles Craven, en ignorant Julian, pour lui parler de ses recherches pour le compte d'IO (Internal Operations) et pour lui demander de disposer de plus de moyens, financiers, matériels et humains. Miles Craven ne se laisse pas faire et elle finit par partir exaspérée.

Angela Spica se remet à marcher sur le trottoir et heurte un passant immobile. Elle lève les yeux pour suivre son regard. Elle assiste à la traversée d'un panneau de verre par Jacob Marlowe, dans un building de l'entreprise Halo, à l'un des étages supérieurs. Alors que tous les passants sont en train de filmer la scène avec leur téléphone portable, elle décide de passer à l'action en actionnant son armure sous-cutanée. Elle s'envole, rattrape Marlowe dans sa chute, et le met en sécurité dans un bureau d'un étage intermédiaire. Puis elle prend la poudre d'escampette. Marlowe prend son téléphone, contacte Adriana Tereshkova et lui demande d'activer une équipe d'intervention secrète. Il ajoute qu'il vient d'être victime d'une tentative d'assassinat perpétrée par Michael Cray. Puis il effectue une déclaration à la télévision pour rassurer la population sur sa santé. Dans le même temps, de retour de sa mission Michael Cray est interrogé par Miles Craven qui souhaite savoir exactement ce qui s'est passé.

À l'occasion de l'opération New 52 (2011), l'éditeur DC comics avait relancé quelques-uns des superhéros Wildstorm (à l'origine une branche d'Image Comics créée et possédée par Jim Lee, rapatriée chez DC Comics). En intégrant l'univers partagé DC, ils avaient perdu une partie de ce qui faisait leur spécificité et de leur attrait. À l'occasion de la refonte complète de leur gamme en 2016 (opération Rebirth, mais pas une remise à zéro), l'éditeur change sa stratégie et confie la relance des superhéros Wildstorm à Warren Ellis qui leur propose un plan sur 2 ans, avec 1 série mère (The wild storm) et 3 ou 4 séries dérivées au bout d'un an. le lecteur (re)découvre donc des superhéros remis à zéro, sur la base des fondamentaux de la version initiale. Soit il les connait déjà et il retrouve beaucoup de noms ; soit il ne les connaît pas et il s'interroge sur les références faites à des événements antérieurs, sur l'historique des relations interpersonnelles. En fait le lecteur chevronné et le novice sont sur un plan d'égalité, il s'agit d'un redémarrage à zéro. Comme à son habitude, Ellis démarre fort avec un assassinat salissant, et des toilettes à nettoyer. Les épisodes 3 & 6 comprennent des affrontements physiques sans pitié et sanguinolents. Il introduit un grand nombre de personnages, sur la base de l'apparition d'une jeune femme presqu'étrangère à ce monde d'équipes d'intervention clandestines avec qui le lecteur découvre progressivement ce monde d'organisations secrètes.

Angela Spica plonge dans un monde qu'elle ne soupçonnait pas, devenant un enjeu de prix pour son ancien employeur IO (une organisation secrète ayant la mainmise sur l'ordre terrestre du monde), pour une autre organisation tout aussi secrète dont elle ne ressent que l'influence (le lecteur apprend qu'il s'agit de Skywatch), tout en étant récupérée par une équipe d'intervention clandestine inconnue (wild Covert Action Team) à laquelle appartient Jacob Marlowe qu'elle a sauvé d'une chute mortelle. le lecteur doit faire un petit effort pour mémoriser les différents personnages ainsi que leur allégeance à une équipe ou à une autre. Dans le même temps, le scénariste n'a rien perdu de sa capacité à inventer des concepts ébouriffants (il en reprend quelques-uns qu'il avait lui-même inventé pour des séries Wildstorm comme Stormwatch et The Authority), et à écrire des scènes d'action qui mettent plein la vue.

De l'aveu même de Warren Ellis il n'était pas possible de trouver un artiste qui puisse produire le même effet que Jim Lee à ses débuts chez Image. Les responsables éditoriaux ont donc choisi Jon Davis-Hunt, ayant déjà travaillé sur une série Vertigo : Clean Room de Gail Simone. Il réalise des dessins dans un registre réaliste et descriptif, en se montrant très méticuleux et très minutieux. Il utilise un très fin et régulier pour détourer les formes. Il réduit au strict minimum les cases dépourvues de décors. Il représente des individus avec morphologies normales, sans musculature exagérée. Il n'y a que Michael Cray qui visiblement fait de la culture physique. Il sait faire apparaître l'âge d'Henry Bendix et les efforts qu'il doit faire pour conserver un maintien strict et droit. Les silhouettes des femmes sont fines et élancés, sans exagération de leur postérieur ou de leur poitrine, sans gros plan racoleur.

De séquence en séquence, le lecteur apprécie de pouvoir regarder le détail de chaque environnement : la salle de bain un peu défraîchie, les panneaux publicitaires électroniques sur les façades des gratte-ciels, les grandes pièces vides de la base principales d'IO, le refuge d'Angela Spica, la façade et l'aménagement de l'immeuble du Bronx habité par Marlowe et son équipe, le magnifique appartement de Miles Craven, la vue extérieure de la base spatiale de Skywatch, le diner dans lequel Adriana Tereshkova et Angela Spica prennent un café, l'appartement beaucoup plus fonctionnel de Michael Cray. Mettre en images un scénario de Warren Ellis n'est pas une sinécure, car ce scénariste intègre régulièrement des séquences muettes dont la narration repose exclusivement sur les dessins. Dès le premier épisode, la scène de sauvetage de Jacob Marlowe est muette et le lecteur constate immédiatement que Jon Davis-Hunt est à la hauteur. Il se tient à l'écart des clichés visuels des comics de superhéros industriels, pour une narration plus personnelle, en particulier avec une page comprenant 17 cases pour mieux voir les détails de l'activation de son armure sous-cutanée. Dans l'épisode 3, le lecteur retrouve tout le panache de Cole Cash en pleine action, avec un enchaînement logique dans ses acrobaties ; à nouveau Davis-Hunt se montre à la hauteur des exigences du scénariste. Il en va de même pour l'affrontement très physique dans l'appartement de Michael Cray, avec une page comprenant 15 cases.

Éventuellement le lecteur peut trouver les descriptions de Jon Davis-Hunt un peu trop cliniques, mais elles ne manquent ni de saveur, ni de rythme, ni de pertinence. le lecteur plonge donc progressivement dans un récit d'opérations clandestines, de complots, de science-fiction, les ingrédients de base déjà présents à l'origine de l'univers partagé Wildstorm. Au milieu de ces conspirations occultes imbriquées, le scénariste réussit à donner plus qu'un minimum de personnalité aux protagonistes, que ce soit le calme Jacob Marlowe, l'emporté Henry Bendix, la sarcastique Lauren Pennington, le résigné Michael Cray, etc. le lecteur sent bien que ce premier tome ne constitue que les prémices de l'intrigue, mais le scénario est déjà foisonnant et intriguant. Il remarque également rapidement que Warren Ellis s'amuse à insérer des références, jouant avec le lecteur qui se demande si elles seront importantes pour la suite ou non. Il ne peut passer à côté d'un journal du Daily Planet ou du fait qu'un personnage utilise une technologie des entreprises Kord (en référence à Ted Kord / Blue Beetle) et fume des cigarettes de la marque Doctor Mid-Nite (un superhéros DC). Mais il acquiert rapidement la conviction que cet univers est déconnecté de celui de l'univers partagé DC. Il peut aussi s'interroger sur la mention d'un homme se transformant en chauve-souris en 1939 dans une ruelle. À un premier niveau, il s'agit d'une référence directe à Batman. À un deuxième niveau, c'est une référence à la rencontre de 2 agents de Planetary avec Batman, dans par Warren Ellis & John Cassaday.

L'univers Wildstorm a été initié par Jim Lee et Brandon Choi en 1992 avec la série WildCATs (1992). le personnage de Michael Cray a déjà eu droit à sa série : Deathblow (1993-1996) par Brandon Choi, Jim Lee et Tim Sale. Warren Ellis avait participé à développer cet univers Wildstorm en écrivant les séries Stormwatch (1996-1998), puis The Authority (1999/2000, avec Bryan Hitch). le lecteur n'est donc pas surpris de retrouver le concept de Bleed. Dans la postface, Ellis explicite l'objectif de sa réinvention : envisager l'univers Wildstorm comme un genre, et s'en servir pour mettre en scène des préoccupations actuelles, à commencer par la culture du secret et le potentiel de l'amélioration du corps humain par la science. Sous cet angle, le lecteur est comblé et se dit que les personnages Wildstorm sont entre de bonnes mains pour leur réinvention. S'il est venu pour une bouffée de nostalgie, il est aux anges de retrouver des noms comme Kenesha ou Ivana Baiul car pendant sa petite vingtaine années d'existence, l'univers Wildstorm s'était développé avec l'apport de dessinateurs spectaculaires, et de scénaristes de premier plan comme Warren Ellis, mais aussi Alan Moore et James Robinson.

Ce premier tome de la remise à zéro des superhéros Wildstorm propose une plongée vertigineuse dans un monde d'organisations secrètes et d'anticipation, au milieu de nombreux personnages mystérieux, pour un enjeu à l'échelle de la planète, avec des dessins cliniques et compétents, et une mise en page impliquée. le nouveau lecteur peut se sentir parfois dépassé par le nombre de personnages, mais l'ancien aussi car ils repartent tous de zéro. Par contre, il peut sentir la consistance et la cohérence de cette relance, ainsi que son intelligence.
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