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3,07

sur 288 notes
Livre très inégal. J'ai ignoré de larges passages qui font référence à la vie culturelle et médiatique spécifique aux USA, dont je n'ai quasiment aucune référence. L'auteur nous parle de ses rencontres avec les acteurs, journalistes… de ses références filmiques, littéraires… ce qui ne m'intéresse pas vraiment. En revanche, une bonne moitié du livre est consacrée à ses réflexions et son ressenti sur la culture et le mode de vie américains. Et là çà devient intéressant. Il ne se prive pas d'éreinter le milieu yuppie, le monde de « l'entreprise », en expliquant l'origine de son roman « American Psycho ». On retiendra également ses prises de position nuancées à l'élection de Trump. Bousculant le parti démocrate et les milieux culturels qui n'ont eu de cesse de diaboliser le nouveau président. Un peu comme s'il disait qu'il fallait y penser avant. Il n'hésite pas à sortir du politiquement correct et à s'affirmer anticonformiste. Pour autant, on sort de cette lecture un peu abasourdi par beaucoup de références et de frivolités médiatiques inutiles. La vie de Bret Easton Ellis ne méritait peut-être pas un livre. Au fait, je n'ai toujours pas lu « American Psycho ». Je me suis pour l'instant contenté de l'adaptation cinéma. Je cherche encore le caractère révolutionnaire du récit.
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Troisième livre d'Ellis pour moi après l'iconique American Psycho et l'intéressant Lunar Park. Merci à NetGalley et aux éditions 10/18 pour me permettre d'explorer cet auteur dont j'apprécie la plume moderne. Même si Lunar Park n'est que faussement autobiographique, on sent que l'auteur glisse doucement vers le nombrilisme de l'auto fiction, même s'il le fait avec un talent d'écriture indéniable.
Avec White, l'auteur passe carrément au genre essai, renonçant à la fiction qu'il semble ne prendre plus plaisir à écrire. Mais il reste bien nombriliste puisqu'il s'attelle si on peut dire à un auto-essai, puisque, sans tomber totalement dans l'autobiographie, il tourne inlassablement autour des sujets en lien avec ses livres, les célébrités qu'il fréquente et le petit monde des happy fews new yorkais ou hollywoodiens.
On pourrait du coup n'être que lassé par ce déballage dont on se sent parfois exclu, cantonnés de notre pauvre côté du bocal (et de l'océan Atlantique) où nous nous trouvons. Mais il y a plusieurs passages qui ne peuvent manquer d'être intéressants.
D'abord parce que (par calcul ou sincèrement on ne saurait totalement le dire) Ellis se place délibérément toujours à l'opposé du politiquement correct de l'époque. Face à tous les anti- (anti Trump, anti mysogynes de Me too, anti raciste de Black live matters) et sans jamais non plus se mettre à defendre le camp opposé, il pointe les incohérences de son temps quand on ne musèle jamais autant qu'en brandissant la defense des droits de l'Homme, quand la soi-disant libre tribune des réseaux sociaux mène à une sorte de folle Inquisition collective qui force les déviants aux excuses. On ne peut rester insensible à ses arguments et la crainte d'une liberté toujours plus restreinte de s'exprimer est bien rendue.

Malgré tout le livre pâtit tout de même de ce que je pointais au début, puisqu'il se limite à dépeindre les aventures de quelques privilégiés. Quand il fait mine de ne pas comprendre que des propos puissent offenser, c'est surtout parce qu'il ne comprend pas que des stars qui s'exposent puissent se plaindre des conséquences néfastes de cette même exposition, et on a tendance à le suivre sur ce terrain. Mais Ellis aurait tort de vouloir étendre ses constatations à toute la société tellement on le sent planer à mille lieues de nos réalités quotidiennes.

Alors, plus que le livre d'un blanc, que le provocateur titre White semble vouloir incarner, c'est aux élucubrations d'une White Star qu'on assiste, pas désagréables à parcourir mais à qui il ne faut pas donner plus d'importance qu'aux voeux qu'on formule en voyant passer une étoile filante.
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Comprendre et apprécier l'essai de Bret Easton Ellis demande une culture cinematographique, télévisuelle et médiatique que je n'ai pas. L'auteur est un mondain, un jet-setter qui connaît tout le monde, a tout vu et fait défiler dans son livre une série de films, chansons et ragots qui me sont totalement inconnus. Beaucoup d'argent, de futilité, et une culture au sens nouveau du terme, où la place de la littérature est minime et celle du divertissement commercial (cinéma, variété, médias), dominante.

Pourtant, au détour d'une page, je suis tombé sur la comparaison entre deux films gays que je venais juste de voir (Week-end, 2011, et Moonlight, 2016, pp. 98-118), et la pertinence et l'acuité des observations de l'auteur m'ont frappé, alors que j'étais passé à côté de ces qualités quand il abordait d'autres oeuvres inconnues de moi. Son analyse de l'apothéose de la Victime, de la disparition du sens commun esthétique au profit de la morale politiquement correcte, est à la fois drôle et exacte.

La dernière partie du livre, consacrée à la crise de folie qui s'est emparée des riches Américains blancs de gauche à l'élection de
Donald Trump, récompense le lecteur par des épisodes hilarants. Il n'est pas surprenant que la couche culturelle française ait emboîté le pas et imité les ridicules de la bien-pensance friquée des deux côtes. C'est donc un livre plutôt bon, qui parlera peut-être plus aux amateurs de films, de séries télé et de musique au sens commercial du terme.






















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White de Bret Easton Ellis commence par quelques anecdotes sur son enfance lui qui est né en 1964, enfant d'un couple de baby-boomers, à l'époque où les enfants sont livrés à eux -mêmes.
Très vite , il découvre les films d'horreur , la pornographie sans que le moindre adulte s'en émeuve .
Sa jeunesse se passe dans la société avant le sida , où rien ne semblait entraver la liberté sexuelle .
Il raconte l'élaboration des ses premiers romans , le succès fulgurant qu'il en suit .
Il nous livre ses pensées sur le monde actuel avec la mode de la victimisation, ' quant vous éternuez , on vous dit ' Dieu vous bénisse ' , il sait mettre le doigt là où ça fait mal , épingle intelligemment les travers de l'époque .
Il y a quelques passages de très grande qualité , quand il fait référence au massacre de Charlie Hebdo , la génération actuelle qu'il appelle Les millenial .
Il y a de nombreuses pages sur l'élection de Donald Trump , sur le traumatisme ressenti post élections , sur les réactions épidermiques à la limite de l'hystérie de nombreux américains suite à cette élection , l'auteur s'étonne sur la diabolisation du président , sur le fait que des amis même de longue date se brouillent à vie pour divergence d'opinions.
Il nous explique qu'il est impossible de donner la moindre opinion sur Trump sans être ostracisé, il est strictement interdit dans l'Amérique qui se considère comme bien pensante de faire la différence entre les personnes qui veulent empêcher la diabolisation de Trump et ceux qui l'admirent sans nuance .
Il s'étonne que des personnes intelligentes, pourvues de sens critique font une dépression sévère après l'élection .
Et puis il y a aussi l'analyse de la société post 11 septembre.
L'auteur ne cache pas qu'il est un éternel contradicteur et adore ce rôle .
Des chapitres intéressants également sur le phénomène Frank Sinatra , sur Charlie Sheen et pour conclure le livre Kanye West .
Un livre incontournable malgré quelques digressions inégales .
Merci à NetGalley et à l'éditeur Robert Laffont .
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White est un essai déstructuré qui mêle le récit autobiographique à une analyse glaçante des nouveaux paradigmes de la bien pensance d'une certaine Amérique.

L'enfant terrible de la littérature américaine des années 80, auteur du triptyque emblématique de toute une génération (Moins que zéro, Les lois de l'attraction et American Psycho), revient dans un désordre parfois déroutant sur la genèse de ses romans, son amour immodéré du cinéma et tente d'analyser la fin de l'Empire américain en s'attardant longuement sur la dérive liberticide du « politiquement correct ».

White est ainsi un objet littéraire hybride, un tourbillon vibrionnant qui emporte son lecteur au risque de le perdre en route, dans lequel Bret Easton Ellis se confie parfois de manière troublante, tout en dressant un portrait au vitriol de l'idéologie progressiste qui entend décider ce qu'il est possible de dire et ce qui ne l'est pas.

Le « name dropping » dont abuse l'auteur, les très nombreuses références cinématographiques de l'essai peuvent évidemment lasser. Il est ainsi préférable d'avoir lu quelques romans clés de Bret Easton Ellis pour savourer à sa juste valeur le retour aussi franc que lucide de l'auteur sur la signification et l'ambition de ses livres devenus cultes (notamment American Psycho). Ce travail « post-romanesque » où un écrivain revient sur des romans qui lui ont en partie échappé et essaie d'expliciter ce qu'il voulait y DIRE est rare, et constitue l'un des axes forts du livre.

Comme le suggère son titre, l'ambition de l'essai est de tenter de comprendre, d'analyser, d'expliquer l'extension à l'infini du domaine de l'offense et son corollaire, la désignation du responsable : l'homme blanc. « Avec des millions d'autres hommes blancs, j'étais constamment rappelé à l'ordre par une certaine faction : nous devrions nous définir par notre identité blanche parce que c'était en soi le problème réel. »

Le romancier revient ainsi avec un humour décapant sur l'hystérie consécutive à l'élection de Trump, l'idole de Patrick Bateman, l'anti-héros d'American Psycho. Il aborde avec son habituelle distance teintée d'ironie la violence des réseaux sociaux dont témoignent ses propres déboires relatifs à quelques tweets alcoolisés qui font objet de l'ire de la nouvelle police de la pensée et s'inquiète de la montée d'une forme de tension qui réduit à néant toute tentative de débat.

Il est amusant de voir Bret Easton Ellis, écrivain irrévérencieux, libéral-libertaire, qui n'a de cesse de dynamiter les travers de ce qu'il nomme l'Empire dans ses premiers romans, endosser dans White le costume d'un observateur atterré, qui ne supporte plus le diktat de l'idéologie de la diversité.

Pour autant, le monde orwellien que nous dépeint l'écrivain, ce piège identitaire qui se referme sur une Amérique fragmentée, où chacun se pose en victime, où le moindre propos potentiellement offensant est traqué par les censeurs de l'idéologie victimaire, où les arrières-pensées (qui font écho au célèbre « crime de la pensée » de 1984) sont elles aussi passibles de condamnation morale, inquiète et questionne le paradoxe de la dérive liberticide du paradigme de l'inclusion et de la diversité.
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On a rattrapé avec un peu de retard le dernier livre de Bret Easton Ellis, White, sorti en France en mai dernier et dont on a beaucoup parlé à sa sortie, notamment en France où BEE avait fait le tour d'un certain nombre de médias .

Il faut dire que ce premier livre de " non fiction " était très attendu par les fans de l'auteur de d'American Psycho, Moins que Zéro et de Glamorama,

Ce "White" est assez passionnant à lire mais pourra déconcerter ceux qui s'attendaient à un roman classique.

On a affaire à une sorte d'essai, écrit de façon a priori décousue, égrainant le fil des pensées de l'écrivain culte, mais le tout n'en conserve pas moins une certaine cohérence lorsqu'on connait les écrits antérieurs de Bret Easton Ellis.

Ce récit fourmillant de name dropping passionnera les fans de cinéma- dans les 100 premières pages il n'est quasiment question que de 7eme art , Easton Ellis s'attardant sur des analyses critiques de nombreux films qu'il a vu plus ou moins drnièrement de Shampoo à La Fièvre du samedi soir e passant par American Gigolo, À la recherche de Mr. Goodbar ou Wall Street, Week end .jusqu'à Moonlight et Cinquante nuances de Grey.

Easton Ellis parle de films qui l'ont marqué, depuis l'adolescence, soit une quarantaine d'années. Il en a vu beaucoup mais visiblement que des films américains.

On y croise des longues pages sur des acteurs plus, Richard Gere Tom Cruise, ou moins célébrés (Judd Nelson, Matthew Bommer) parlant souvent de leur homosexualité ou prétendue telle et surtout Easton Ellis réserve des belles pages sur la littérature de David Foester Wallace à son icone asbolue Joan Didion.

On ne sera pas forcément d'accord avec tout ce qu'il dit (sa vision très subjective du très beau "Moonlight" pourra laisser dubitatif) et on pourra s'intriguer du fait qu'Easton Ellis a tendance à ne jamais tomber à boulets rouges sur Trump, contrairement à ses amis intellectuels new yorkais, mais cette attaque en règle contre le politiquement correct et la tyrannie des réseaux sociaux ne laissera pas indifférent.

Bret Easton Ellis est un vrai provocateur, on le sait depuis ses premiers romans, et la lecture de cet essai, très loin de l'eau tiède et du consensus mou, qui nous dit beaucoup de choses sur la société américaine contemporaine, et sur notre époque ultra connectée et un peu désillusionnée fait un bien fou !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Connaissez-vous la sensation d'être arnaqué ? C'est ce qui m'est arrivé avec "White" et c'est violent. Je vous le garantis.
Je savais pourtant qu'il ne s'agissait pas d'un roman mais de "pensées" de l'auteur américain.
Sauf que ses réflexions sans intérêt sur le film American Gigolo ou les problèmes de drogue de Charlie Sheen m'ont laissé de marbre (et ça dure des pages et des pages...). Ma liseuse m'en tombait presque des mains.
Et alors... son amour pour Trump (même s'il jure ne pas avoir voté pour lui !) est abject. Tout simplement.
Au final, ce type n'a plus rien à dire. C'est triste, affligeant. le prix de la drogue et des excès ? Peut-être. Mais quel vide abyssal !
Surtout, évitez d'acheter ce livre. En ces temps de crise, vous ferez une économie salutaire.
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Nul et non avenu.
Tombé des mains. Par terre. Pas relevé. Y est encore!
Avec "American psycho", ça fait deux. Deux de trop. Y aura pas de 3!
Promis, juré, craché...
La demie étoile c'est pour l'encre.

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Ses lecteurs attendaient un nouveau roman et, bien avant sa publication, White les avait déjà déçus par son étiquette de non-fiction. Pourtant, ce texte est construit comme un roman. On pourrait presque y voir un Lunar Park à l'envers : au lieu de partir du chaos vers la paix, le Bret Easton Ellis de White se souvient d'une enfance paisible (apparemment rien de mieux qu'une exposition aux romans et films d'horreur !) pour arriver dans un monde où la peur de choquer et de ne pas être aimé a fait de nous nos propres censeurs. L'écrivain le plus libre de notre époque ne pouvait qu'en être épouvanté. Mais pas de thriller à la American Psycho ici, la voix narrative suave de BEE qui rappelle ses podcasts est au contraire relaxante et piquante, et c'est un plaisir de lire ses coups de coeur culturels, ses observations sur ses pairs et sur notre monde actuel. Comme toujours, le narrateur sait toucher là où cela fait mal. Lorsque le sage désigne notre société dans son ensemble, l'idiot regardera l'Amérique. Un livre qui donne à penser et ne se lâche pas (malgré une traduction brouillonne).
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Bret Eston Ellis est un auteur qui ne laisse personne indifférent. Ses oeuvres ont la particularité d'être soit adulées soit détestées… pas de demi-mesure. D'ailleurs, pour ma part, j'en ai fait l'expérience, ayant autant rejeté « Moins que zéro » qu'adoré « American Psycho ». le retour de ce « sale gosse » après presque 10 de silence est donc un évènement à côté duquel je ne pouvais pas passer.

« White » est un essai où, comme dans une discussion entre amis, BEE discute de tout et de rien. Pas de fil conducteur, il donne juste son avis sur son histoire personnelle et par ricochet sur l'évolution du monde moderne. Il nous parle simplement des chansons et des livres qui ont traversé sa vie, de ces projets littéraires et cinématographiques ou de son expérience des réseaux sociaux. Mais à travers ces récits anodins, il aborde des thèmes beaucoup plus sensibles. Il n'hésite pas à se lancer dans les pentes savonneuses de sujets tels que l'homosexualité, les femmes et même le président Trump. Avec un recul certain, il apporte un oeil nouveau sur la société et sur les Etats-Unis. On n'est pas forcément d'accord avec sa vision mais il a au moins le mérite d'être honnête, sans compromis.

Au vu du passé assez sulfureux de Bret Easton Ellis, je m'attendais à plus de révélations tonitruantes. Mais je vous rassure, il a gardé tout de même une bonne part d'irrévérence. Il mène son combat contre la bien-pensance d'aujourd'hui avec ténacité. La lecture de cet essai est finalement une démonstration par l'exemple afin que l'on écoute ceux qui ne sont du même avis. le but étant de sortir des pensées binaires pour que chacun garde sa liberté de penser. Bret Easton Ellis a décidé de ne plus écrire de romans mais il a encore des choses à dire et c'est intéressant !
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
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