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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans ce roman édité en 1952, avant Rosa Parks et Martin Luther King, avant le Civil Rights Act, Ralph Waldo Ellison dépeint les difficultés de la communauté noire américaine qui cherche son identité et son intégration face à une société américaine dominé par les blancs. Ce roman est assez difficile à lire, parfois même assez hermétique, quand le lecteur ne comprend pas beaucoup plus que le personnage ce qui se passe, ce qui est en train de se jouer. Mais c'est aussi une de ses qualités, réussir à placer le lecteur dans la peau de ce jeune noir américain. le héros et narrateur est un jeune afro-américain, d'autant plus invisible que le lecteur ignore tout de son nom ou de son apparence physique, un citoyen anonyme de seconde zone, ce qui contribue à donner à son cri de solitude une dimension universelle. Ce jeune homme, originaire du Sud, est talentueux, nous le suivons au début en étudiant idéaliste dans une université noire, puis successivement chômeur et ouvrier à New-York pour finir par se retrouver orateur dans un mouvement activiste dirigé par des blancs. le récit est émaillé de nombreuses scènes marquantes qui ne laissent pas de répit au lecteur et impriment au texte un rythme très particulier, à commencer par la scène du combat de boxe humiliant, scène violente et odieuse, raciste, qui est liée à son accession à l'université. Mais d'autres scènes sont mémorables comme celle de l'expulsion d'un couple de petits vieux. Certaines scènes sont écrites dans une écriture qui semble d'un seul jet, comme hallucinée, mêlant description des événements et réflexion existentielle du héros qui cherche son chemin dans la vie et qui évolue au fil des péripéties. Il lui faudra beaucoup d'expériences pour comprendre que l'obéissance et le respect des blancs ne mènent nulle part, qu'il va d'humiliation en humiliation, que le rêve américain est un jeu où les gagnants sont toujours les mêmes et où les perdants sont les naïfs qui ont besoin d'y croire. Son récit est celui d'un observateur critique du comportement des Wasps envers les minorités dites «visibles». Que ce soit au Sud ou au Nord, il se retrouve confronté au racisme qui prend des formes différentes. le jeu est truqué car peu importe le comportement des noirs, qu'ils soient humbles, soumis, obséquieux ou traîtres à eux-même en singeant les blancs, dans tous les cas le résultat est à peu près le même. A la fin, revenu de tout ce en quoi il avait cru, il décide dans une scène totalement improbable de rester invisible. Un roman qui prend aux tripes.
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Préfacé par Robert Merle, traduit de l'américain par Magali et Robert Merle, ce roman a été, en 1964, lors d'une grande enquête lancée à travers les U.S.A. par "the Book Week", plébiscité comme le roman le plus important publié en Amérique depuis la fin de la guerre.
"Invisible Man" fait le récit, à la première personne, de l'existence d'un jeune homme pauvre. A force de luttes, et de péripéties en péripéties, il réussit à atteindre, sinon le succès, tout au moins la sagesse.
Mais d'entrée le jeu est truqué, le combat pour réussir de ce jeune homme est faussé. du fait qu'il soit noir, il ne lutte pas à armes égales contre la société.
Renvoyé à cause d'un blanc de l'université noire où il fait ses études, il mène dans un premier temps une vie précaire à Harlem, toujours à la recherche d'emplois subalternes. Puis, un parti politique, ayant remarqué ses talents d'orateur, fait de lui un de ses permanents rétribués. Ce parti, qui se nomme "Brotherhood" (confrérie) est dirigé par des libéraux blancs.
A la suite d'une émeute, où un de ses amis est tué, il décide de quitter une vie politique qui ne lui inspire que doute et suspicion.....
L'auteur, Ralph Ellison, ne nous donne, à aucun moment, ni le nom ni le pseudonyme de son personnage. Sans nom et sans visage, le héros est invisible, véritable citoyen de seconde zone dans son propre pays. Par ce paradoxe, Ellison donne à son récit la force d'une fable universelle.
La préface, brillamment rédigée par Robert Merle, l'auteur de "Week-end à Zuydcoote", de "La mort est mon métier", de "L'île" et de "Un animal doué de raison", éclaire d'une façon judicieuse, l'oeuvre très anglo-saxonne, à un public francophone.
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HOMME INVISIBLE POUR QUI CHANTES TU? de RALPH ELLISON
Il est noir, il s'est rendu invisible aux yeux du monde en habitant un lieu où il ne paye ni loyer, ni électricité qu'il pirate sur un branchement illégal, il s'éclaire avec 169 ampoules! C'est son parcours qu'il nous raconte, depuis son grand père sur son lit de mort qui dit à son fils « résiste, bas toi dans la gueule du loup »alors que tout le monde aurait dit qu'il était bien intégré lui et sa famille. Il étudie à l'université, un jour sert de chauffeur à Norton, un bienfaiteur de cette école noire, les circonstances vont les conduire dans les quartiers noirs et à entrer dans une sorte de tripot. Cette sortie de route va entraîner son exclusion de l'université par Bledsoe, directeur noir de l'école qui le tient pour responsable de l'incident avec Norton. Il va lui donner des lettres de recommandation pour travailler mais il réalise qu'en fait elles demandent à ses contacts de tout faire pour qu'il ne puisse pas revenir à l'université. Différentes galères vont le mettre en contact avec une confrérie de Harlem composée de noirs et de blancs qui luttent pour les droits des noirs. Frère Jack est un des leaders, il va l'aider financièrement et il sera chargé de porter la bonne parole dans Harlem. Il s'avère excellent orateur et rencontre du succès dans ses recrutements, mais il va se heurter à la hiérarchie de la confrérie en interne et à Ras, un nationaliste noir violent et cherchant la confrontation. Perdu au milieu de ces antagonismes il prendra le chemin de l'isolement, de l'invisibilité.
Un livre intéressant qui questionne la ségrégation à partir de cette notion de visibilité ou d'invisibilité des noirs. Louis Armstrong chantait « qu'ai je fait pour être si noir et broyer tant de noir » alors que notre héros a l'impression d'être totalement invisible. Entre un Ras extrémiste qui veut éradiquer tout ce qui est blanc dans Harlem et la Confrérie qui louvoie, se compromet et semble avoir un mystérieux plan politique à long terme que personne ne connaît, notre héros, dont le nom reste inconnu tout au long du récit, ne choisit pas et prend le maquis de l'invisibilité. A lire.
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Apparemment, Invisible Man est un classique américain.

Sur le thème de la "condition noire" dans la première moitié du XXème siècle, c'est un roman initiatique d'un candide du Sud devenu cynique à mesure qu'il s'intègre et s'empêtre dans le Harlem des années pas fofolles (1910-1940).

Satire pleine d'imagination, de bruit et de la fureur shakespearienne, notre novice va de désillusions en désillusions, guidé par une fatalité invraisemblable.

Je comprends bien pourquoi on parle comme d'un classique de ce livre. En revanche, je ne suis pas certain d'avoir aimé. Cette histoire au trait forcé est tout sauf subtile, pour autant c'est peut-être la vérité de cette époque pour les noirs américains : Je ne sais pas
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Intéressant à lire. le parcours du personnage enrichit le lecteur, et fait prendre conscience que peut-être, malheureusement certains problèmes sont toujours d'actualité, comme la manipulation et l'exploitation des plus faibles par de puissants lobbies.
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