AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,8

sur 495 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Les neuf cercles de l'Enfer de Dante, c'est ce qu'a traversé John Gaines, vétéran du Vietnam. On peut dire qu'il en a vu de toutes les couleurs : des morts inutiles, des enfants violés ou prêts à se sacrifier, des humiliations, et du sang, encore du sang, de la douleur et de la détresse, partout, l'impression d'avoir été jeté en pâture pour une cause à laquelle on ne croit pas. Pourtant John Gaines n'a pas refusé d'y aller, au contraire. le devoir est le devoir, et quand la mère patrie te réclame, inutile d'ergoter.

Revenu d'entre les morts, John Gaines est désormais shérif d'une petite bourgade du Mississippi quand débute notre histoire. Nous sommes en 1974. Il ne se passe jamais grand-chose à Whytesburg. A peine deux meurtres en des décennies et encore l'enquête fut facile : des femmes tuant leurs époux ou inversement. Pas de quoi se prendre la tête. Aussi, quand on repêche le corps d'une jeune fille au bord d'une rivière, disparue 20 ans plus tôt, un corps resté intact car protégé de la décomposition par la vase aux alentours, tout le village s'ébroue. Qui a pu tuer Nancy Denton, à peine âgée de 16 ans ? Et surtout pourquoi lui avoir prélevé le coeur et remplacé celui-ci par un serpent dans une boîte ? Face à ce meurtre énigmatique, John Gaines doit réagir. Mais à vouloir remuer la vase, il en ressort de bien vilaines choses (vous l'aurez compris tout n'est pas si tranquille à Whytesburg).

Grâce à sa parfaite maitrise des codes du roman noir, Ellory nous sert un thriller à la sauce cajun (nous ne sommes pas en Louisiane je sais). Des personnages hautement sombres (John Gaines détient la palme) aux prises avec leur passé, des bourgades banales et insipides frappées par l'apathie et l'ennui, des rancunes et secrets enfouis. Mais la magie Ellory a semble-t-il moins opéré cette fois. Entendons-nous bien : je ne remets pas en cause le style d'Ellory, d'une profonde noirceur et c'est cela qu'on aime tant chez lui. Ses personnages sont toujours très travaillés, justes et vraisemblables. Mais à force de vouloir dépeindre John Gaines et le traumatisme de Vietnam qui continue à dicter sa conduite, l'auteur m'a perdue. Vous vous en rendrez compte rapidement, l'intrigue policière n'a que peu d'intérêt et le vrai thème de ce roman à mon sens reste le traumatisme de la guerre ajouté à une virulente critique du conflit au Vietnam. Pour cela, Ellory qui n'est pourtant par américain mais anglais, nous fait ressentir le chaos de ce conflit comme si nous y étions, belle prouesse.

Bien que sensible à ces thématiques, j'ai néanmoins acheté ce roman pour une intrigue policière qui a clairement fait défaut, d'où ma déception. J'aurais aimé être accaparée par une enquête plus classique sans doute. Sans rancune monsieur Ellory.
Lien : http://www.livreetcompagnie...
Commenter  J’apprécie          390
John Gaines est un shérif mélancolique.

Hanté par sa guerre du Vietnam, son seul avenir possible à la démobilisation était ce poste de constable d'une petite bourgade du Mississippi. Vétéran incapable de reprendre une vie civile normale, irrémédiablement changé par la violence de la mort dans le service armé et la culpabilité du survivant, il est revenu rescapé de l'enfer, mais loin d'être indemne.

Le cadavre d'une jeune fille dans la boue putride d'un bayou dépasse pourtant en horreur ses pires souvenirs de soldat. Un meurtre vieux de vingt ans pour un corps conservé intact par l'ensevelissement.
Un dossier sordide, un "cold case" qui va s'ouvrir telle une boite de Pandore d'où s'échappent des relents nauséabonds de ségrégation raciale, de violence culturelle des Blancs du Sud, de gangrène du Klan, de croyances enracinées du vaudou et de sales petites combines au plus haut de la machine judiciaire.

Tout au long de ces presque 600 pages, j'ai suivi cette histoire sans décrocher mais avec un ennui diffus, trouvant l'ensemble mou et verbeux. L'auteur crée sans conteste une atmosphère particulière, une langueur étouffante de Vieux Sud mais l'ensemble fait souvent du sur-place et les introspections, bien que fouillées, nuisent au rythme de l'histoire. Beaucoup de redites qui alourdissent, comme cette référence répétée à la guerre du Vietnam, même si cela construit le personnage de Gaines. le rythme s'accélère peu à peu vers le point d'orgue final, mais allégée d'un bon quart, la narration aurait pris de la densité.

Une lecture qui laisse, pour moi, "Seul le silence" en première place des livres de Ellory.
Commenter  J’apprécie          290
Pas toujours évident d'écrire en 2013 un polar qui se passe en 1974. La préhistoire, presque. Pas d'Internet, de portable... les rapports sont manuscrits, tapés à la machine... et j'en passe. Mais c'est plutôt réussi.

John Gaines est shérif dans un petit bled du Mississipi. Suite à la découverte d'un cadavre vieux de 20 ans, mais en parfait état de conservation, toute la région va plonger dans l'horreur. Ellory nous offre un polar qui sent bon le Sud des USA, avec son lot de racisme et de traditions. En miroir, il propose sa vision de la guerre du Vietnam. Le tout enveloppé dans le décès de la mère de John Gaines.

En l'occurrence, c'est une vision du Vietnam très conventionnelle. John Gaines s'en est sorti, mais il trouve son contrepoint dans un vétéran qui a argué les amarres. La guerre destructrice, qui pousse à la folie... c'est déjà vu, mais efficace.

Question efficacité, justement, Ellory est loin d'être un perdreau de l'année. Son écriture vive, directe, fluide fait mouche, et souvent les dialogues sont des moments de pur bonheur.

Et on peut continuer... le Sud du KKK, les juges pourris, le racisme ant-noir, les familles richissimes... à un moment je me suis cru dans du James Lee Burke... sauf que chez Burke, il y a une âme qui souffle (ou à laquelle je suis sensible), quelque chose qui me prend aux tripes. Et je ne l'ai pas ressenti chez Ellory.

Je suis également déçu par le traitement très light du vaudou et des rituels associés. Bref, à force de toucher un peu à tout, Vietnam, folie, meurtres en série, KKK, racisme, vaudou... on ne va pas au fond des choses.

Cela dit, Ellory nous évite la succession de crimes sordides commis par l'habituel tueur en série... c'est plutôt un point positif. Idem pour le fait qu'il ne fournit pas toutes les clés et réponses, l'essentiel étant clairement ailleurs (comme chez Burke).
Commenter  J’apprécie          140
Toujours à l'affût du dernier Ellory, c'était avec la plus grande des envies que j'ai attaqué « Les Neuf cercles ». Des vacances, du temps… Les conditions idéales étaient réunies pour une nouvelle plongée en Amérique, que cet auteur sait si bien décrire et décrypter à mon goût.

Whytesburg, Mississipi, 1974. John Gaines, vétéran de la guerre du Vietnam, est devenu le shérif de cette petite ville paisible. Une tranquillité mise à mal lorsque est découvert le corps d'une jeune fille, morte vingt ans plus tôt, enterrée sur les berges de la rivière. Ce meurtre va venir dévoiler les secrets des uns, les faiblesses des autres ; mais aussi le combat de Gaines, contre cette inertie concertée coercitive, contre ses propres démons.

C'est bien là un polar étonnant où plusieurs sujets sont développés en parallèle : les traumatismes des soldats américains de retour du « bourbier vietnamien » ; le portrait d'une Amérique meurtrie et dans le trouble avec la démission imminente de Nixon suite au Watergate ; les mentalités des petites villes où règnent encore le ségrégationisme, les « bonnes » familles riches et influentes ; les rites vaudou…

Une écriture toujours aussi efficace nous vaut des passages sublimes, comme ceux consacrés aux mères (celle de la victime mais aussi du shérif) capturées dans leurs espoirs, leurs souffrances. Cependant, la plongée dans l'esprit même de Gaines m'a menée à une lecture volontairement fragmentée, chapitre après chapitre. Me voilà à reprocher à Ellory d'être trop performant, un comble ! Là où réside son talent de conteur qui me touche tant d'ordinaire, c'en était trop. Il me fallait reprendre ma respiration hors de ce climat lourd, glauque et lent. J'ai ressenti l'enquête comme un prétexte pour Ellory à explorer (plus loin encore que sur ces précédents romans) l'âme humaine, dans ses traumatismes et ses douleurs, dans sa noirceur…

Un livre à classer dans la liste de ceux qui vous marquent. A lire.
Commenter  J’apprécie          110
Ce que j'en pense: L'intrigue de ce roman autour d'un meurtre ayant eu lieu il y a 20 ans est très accrocheuse. L'histoire de base est très bonne et donne d'emblée une bonne impulsion au roman. Malgré un certain manque d'action et un rythme parfois un peu mou, j'ai trouvé que l'intrigue était cohérente. Les rebondissements dans l'enquête sont judicieux mais arrivent souvent de façon tardive.
La majorité du livre est porté par le personnage de John Gaines. Ancien combattant, John Gaines, traumatisé par la Guerre du Vietnam mène l'enquête. le personnage est très travaillé. C'est le narrateur et il dévoile des pans de sa personnalité au fur et à mesure de la lecture. de nombreux autres personnages gravitent autour de Gaines mais aucun n'a cette profondeur, si bien que les protagonistes peuvent passer pour superficiels ou sans âme.
L'écriture est agréable mais je l'ai trouvé parfois un peu sèche. Il y a très peu de descriptions et beaucoup de dialogues. Certains passages m'ont paru longs notamment ceux sur la Guerre du Vietnam. Lent au démarrage, le roman prend ensuite un bon rythme, installant un certain suspens. Dommage qu'à la fin, le texte recommence à traîner en longueur.
Petit bémol, pour moi ce roman n'est pas un thriller mais plus un policier.

Bref: Une lecture en demie- teinte qui manque de rythme.
Lien : http://aufildesplumes.blogsp..
Commenter  J’apprécie          50
Si ce livre avait daté de la fin des années 1970 voire début des années 1980, je l'aurais trouvé exceptionnel.
Hélas, il a été écrit en 2014...
Le Vietnam et toutes les horreurs de guerre ont déjà été maintes fois traitées, et l'histoire qui se déroule dans les années à la fois 50 et 70 fait appel aux ressorts classiques du roman policier, sans toute la technologie et la police scientifique. Difficile en 2014 d'oublier que tout cela existe.

Alors, oui, c'est fin sur le plan de la construction des personnages, de leurs intérieurs psychologiques, leur mental. La narration n'a pas de défaut et le livre est prenant, et je l'ai dévoré. Mais, il aurait réellement pu être écrit en 1977. Tel quel. En soi, il n'apporte strictement rien de neuf.

Commenter  J’apprécie          40
Polar de bonne facture dans le sud des USA… Avec ses racismes et ses traumatismes, notamment les neuf cercles de l'enfer de la guerre du Vietnam. Reconstruction du shériff qui mène l'enquête à travers la confrontation avec une horreur moins aigue mais peut-être plus douloureuse pendant la paix qu'elle ne l'est dans les atrocités banalisées de la guerre
Commenter  J’apprécie          40
Ce n'est certes pas le meilleur roman de R.J. Ellory. Une intrigue policière au début prometteur et fracassant mais qui va tranquillement se transformer en mièvrerie mélodramatique avec une fin tarabiscotée. Les thèmes abordés hautement intéressants (religion vaudou, syndrome post-traumatique, guerre du Vietnam, ségrégation raciale) ont été noyés dans une série d'invraisemblances, dont la moindre, l'inconstance du personnage du shérif qu'on nous décrit comme consciencieux mais dont le raisonnement dérape à chaque chapitre. Ça donne une enquête menée de façon chaotique et l'écriture répétitive donne à penser que le roman aurait pu être plus court.
Commenter  J’apprécie          40
Un thriller ni pire, ni meilleur que les autres. En tous cas je ne me suis pas réveillé la nuit pour en lire quelques pages. Ca commence plutôt bien. J'avais certains a priori sur Ellory, à cause d'un micro scandale survenu il y a quelques années. Je me disais qu'un écrivain qui a besoin d'écrire des critiques élogieuses sur ses propres livres devait être sacrément mauvais. Et... non. C'est même un putain de bon écrivain, qui sait chantourner de la phrase qui claque, dans la pure lignée des grands écrivains noirs (le genre, hein, pas la couleur de peau) américains. Il y a quelques très belles pages sur la guerre - jusqu'à ce que le rappel constant du trauma du Shérif Gaines ne devienne redondant et lourdingue - et quelques pages magnifiques quand le shérif est confronté à un deuil personnel. Les dialogues sont également très bons la plupart du temps. On est loin de l'écriture scolaire d'un Chattam ou du côté grand-guignolesque d'un Thilliez.
Seulement voilà, on retrouve dans ce bouquin tous les poncifs qui me font fuir ce genre. Ça tire à la ligne à n'en plus finir, ça fait des allers-retours, ça jacte pour ne rien dire, et le coupable est forcément celui auquel personne ne pense, hormis le lecteur à l'esprit un peu affûté. du mystère en gelée. Chaque fois que je lis ce genre de bouquin, j'ai l'impression de lire le scénario d'un de ces téléfilms moisis que s'enfile la ménagère en repassant.
Bref, l'auteur en a sous la pédale, il est probablement de la trempe d'un Fante, mais il semble prisonnier d'une logique mercantile. Je plains ces écrivains professionnels qui doivent écrire des "trucs qui marchent" pour faire fructifier le commerce des éditeurs. Pour ma part, je préfère écrire ce dont j'ai envie sans me soucier de plaire ou déplaire.
Commenter  J’apprécie          30
. MITIGÉE.

Je viens enfin de découvrir l'univers de R.J Ellory à travers son roman "Les neufs cercles".

Je ne m'attendais pas à un thriller autant axé sur la guerre, où les guerres devrais-je dire. Les personnages du roman ont tous plus ou moins subis une de ses horreurs qui ont marqué leurs vies.

En 1974, John Gaines, vétéran du Vietnam, a accepté le poste de shérif dans le Mississippi.

Hanté par son passé, il ne s'attendait pas à se retrouver à nouveau face à l'horreur. le corps de la jeune Nancy, disparue vingt ans plutôt refait surface. Il à été mutilé et son coeur remplacé par un serpent ! Dans cette petite ville tranquille, la quête de vérité va devenir un vrai combat contre les secrets.

La partie sur l'enquête est extrêmement bien menée. On voit les rouages se mettre en place petit à petit. Ce shérif a vraiment à coeur de faire justice. Il est droit et extrêmement persévérant. Même si le crime est ancien, il ne se décourage pas.

J'ai davantage eu du mal avec les très (trop) nombreux récits sur son vécu lors de la guerre du Vietnam. Toute l'horreur est régulièrement mise en avant et détaillée, prenant parfois inutilement le pas sur l'enquête.

Je fus extrêmement surprise de voir l'ampleur du racisme dans le sud américain. le racisme semble à son comble encore à cette époque et c'est déstabilisant car pour rappel ça se passe dans les années 70, donc il n'y a pas si longtemps.

J'ai vraiment eu l'impression d'avoir menée l'enquête sur ce continent américain. L'ambiance nous plonge en plein coeur de ces villes reculées où chaque habitant se connait.

Ça lecture est intéressante mais pas marquante. J'ai cependant très envie de découvrir d'autres romans de l'auteur car ces enquêtes sont riches et bien menées. Avez-vous des livres à me conseiller ?
Commenter  J’apprécie          31




Lecteurs (1087) Voir plus



Quiz Voir plus

R.J. Ellory en 10 questions

De quelle nationalité est RJ Ellory ?

américaine
britannique
sud-africaine
néo-zélandaise

10 questions
68 lecteurs ont répondu
Thème : R.J. ElloryCréer un quiz sur ce livre

{* *}