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sur 419 notes
R.J. Ellory est le Dieu du roman noir… voire peut-être également le Diable si l'on considère la noirceur ambiante de ses ouvrages. Si Jésus invitait le paralytique à se lever et à marcher, l'auteur britannique, partant d'une page blanche, offre progressivement la vue à celui qui sait recevoir sa parole. Au fil des mots, déposés avec parcimonie, il installe une ambiance, dresse le portrait, souvent très sombre, de ses personnages et vous emmène dans un univers délicieusement obscur, qu'il décrit dans les moindres détails. Certains mécréants lui reprocheront une certaine lenteur, mais l'aveugle qui vient de récupérer la vue, le remercie à genoux de lui décrire les scènes avec tant de minutie, du moindre son ambiant jusqu'à la plus infime expression faciale. Ne soyez donc pas pressés, installez-vous, car celui-ci est de nouveau divin !

Vincent Madigan, le héros au coeur sombre, que R.J. Ellory vous invite à accompagner dans sa descente aux enfers, a totalement loupé sa vie. Deux mariages ratés, quatre enfants qu'il ne voit presque plus, un estomac baignant dans l'alcool et un cerveau embrumé par des pilules en tout genre. En tant que membre de la brigade des vols et homicides de la 167e division, il était pourtant tombé du bon côté de la loi, mais en s'acoquinant avec Sandià, le pire caïd d'East Harlem, il a vite choisi de devenir l'un des pires ripoux du NYPD…

Vous l'aurez vite compris, le gars enchaîne les mauvais choix depuis tellement d'années qu'il est devenu totalement irrécupérable. En nous invitant dans son cerveau, l'auteur va néanmoins tenter de nous redonner la foi en son personnage, voire même une petite lueur d'espoir. Faut dire que le garçon fait un gros effort pour assumer les décisions de merde qu'il a pris au fil des ans, ainsi que la dernière en date qui vient brillamment couronner le tout. Il donne même l'impression de vouloir se racheter, alors oui, on s'attache, un peu, beaucoup, à la folie… On croise les doigts, on espère, on jure avec lui quand les choses ne se déroulent pas comme prévu…mais ce n'est pas possible !!!… Que fait le bon Dieu ???… Ah, ben oui, zut, il écrit un polar !

Un coup de coeur… sombre !
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Si quelqu'un tente de vous raconter cette intrigue, tuez-le.

Si un lecteur veut vous détailler ce qui s'y déroule, étripez-le (et si vous souhaitez le faire souffrir avant, sachez que vous trouverez d'imaginatives idées dans le roman).

Et pourtant, il y a tant à dire sur ce roman (comme tous ceux de ce génie qu'est Ellory).

R.J. Ellory n'est pas du genre à se reposer sur ses lauriers. Une fois de plus, il nous propose un récit différent sur lequel il a imprimé sa patte inimitable. Une histoire sombre, très noire, bourrée de surprises et plutôt dérangeante.

Attendez-vous à côtoyer de (très) près un homme aux deux visages, le portrait d'un antihéros par excellence. Un personnage qui, au premier abord, a toutes les caractéristiques du sale type, un gars qui a perdu le sens des valeurs. Qui a perdu son âme et son coeur.

Un récit dur, où la lumière doit se battre pour se faire une petite place dans les ténèbres et toute cette noirceur. Elle n'en devient que plus forte quand elle est ainsi distillée avec parcimonie.

Ellory revient à un roman contemporain, une peinture d'une partie de notre société actuelle. Comme à son habitude, rien n'y est jamais ni tout blanc ni tout noir.

C'est pour le moins déstabilisant de se trouver aussi proche d'un personnage si malsain qu'il en a perdu de vue l'essentiel. Il faut un temps d'adaptation pour accepter de passer 500 pages avec un homme qui fait passer ses actions très douteuses à coups d'alcool et de cachets en tous genres.

Et c'est là le premier exploit d'Ellory : arriver à nous faire entrer en empathie avec un homme mauvais qui tente de changer. Un acte peut-il effacer l'ardoise ?

Ce Vincent Madigan est un oxymore personnifié, bourré de contradictions dans ses pensées et par ses actes. L'auteur nous fait vivre ses antagonismes au plus près, au travers d'une narration qui mélange les descriptions et la sombre voix intérieure du personnage.

Un coeur sombre est un vrai polar mais aussi un prétexte pour amener à de nombreuses réflexions. R.J. Ellorya fait d'ailleurs évoluer son écriture pour mieux s'immerger dans cet univers. le style est parfois cru mais toujours très profond. de l'art de se remettre en cause pour se renouveler et de modifier sa plume pour s'adapter à la petite musique intérieure du personnage central. Même s'il est parfois un petit peu bavard dans le premier tiers du roman. Mais l'auteur est tellement doué, que ce sentiment fugace s'efface vite.

Une fois lancée, cette histoire, pleine de rebondissements plus étonnants les uns que les autres, donne l'occasion à l'auteur de partager une certaine vision de notre société. Une perception sombre sur le déclin de certaines institutions américaines corrompues (mais qui pourrait parfaitement s'appliquer à l'Europe).

Un environnement où le personnage s'est longtemps imposé une règle « simple » : manger pour ne pas être mangé. Un récit sur la perte de foi, où la rancoeur, l'amertume, la frustration et la désillusion ont pris le pas sur le reste. Très noir, je vous l'ai dit.

Un coeur sombre est tout autant un polar ébouriffant que le formidable portrait d'un homme perclus de doutes et de culpabilité. Une description fascinante de la manière dont on se retrouve à basculer du coté obscur, et une vision pessimiste de l'existence.Ellory fait dire à son personnage que :« Tout ce qui peut aller de travers ira de travers ».

On peut tout fuir, sauf sa conscience et elle naît parfois de ses remords. A travers une intrigue qui tourne à la partie d'échecs, l'écrivain surdoué nous parle aussi de culpabilité et d'une possible rédemption. Seul ou à travers les autres. Mais je ne vous dirai pas si cette quête à un sens, sinon vous devrez me tuer.

Un coeur sombre est le genre de roman qui ne peut laisser de marbre, qui prend à la gorge autant par l'action que par ce qu'on ressent, même si cette fois-ci les émotions sont très ténébreuses. Une nouvelle formidable réussite d'un R.J. Ellory qui sait se renouveler pour brosser toujours plus finement son tableau de l'âme humaine. Pour ça, il a un talent véritablement unique.
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Vincent Madigan est un flic véreux, mais aussi l'homme de main de Sandià, "usurier, bookmaker, dealer, maquereau, Roi d'East Harlem".

Et Madigan a aussi des dettes.

Pour les rembourser il va tenter de voler Sandià lui-même, en braquant ses sbires et en raflant 400 000$ d'un coup, avec trois complices.

Mais le braquage tourne au drame, d'abord avec ses trois acolytes, ensuite avec cette gamine de 9 ans qui était chez Sandià et qui a pris une balle perdue.

Revenu comme flic en charge de l'affaire, Madigan sera pressé de toutes parts, y compris par Sandià -qui ignore son implication- de retrouver le coupable et de s'assurer que la fille reste en vie.

Comment faire avancer une affaire dont il ne doit pas trouver le coupable ?
Qui est cette fille pour que Sandià, bandit sanguinaire, se préoccupe de sa santé ?

Et ce type, des affaires internes qui fourre son nez partout...

A mon avis :
Il y a du Quentin Tarantino et son "Jackie Brown" dans l'atmosphère de ce livre. Cette impression que tout se déroule comme dans un scénario bien rodé, où tout est prévu, calculé et prévisible, mais avec une tension sous-jacente qui ne quitte pas le lecteur, et des rebondissements inattendus.

Et puis il y a aussi ce qui fait le titre de l'ouvrage : ce coeur sombre, celui de Madigan, flic perdu, qui a tout raté, dans sa vie professionnelle comme personnelle et qui sera éternellement poursuivi par ses démons et ses ennemis, mais qui tente une hypothétique rédemption.

C'est donc l'atmosphère qui nous marque d'abord, mélangée à cette histoire bien ficelée et dans laquelle on est entraîné par des personnages profonds, qui ont de la consistance et de l'intérêt.

Bref, peu de critique à formuler sur ce récit, qui suit son cours irrésistiblement, si ce n'est peut être un manque global d'originalité et quelques longueurs lors des réflexions du héros, mais qui permettent néanmoins d'en cerner la psychologie et la noirceur.

Sans doute pas le meilleur RJ Ellory, mais une valeur sûre néanmoins...


D'autres avis sur d'autres lectures, à retrouver sur mon blog :
https://blogdeslivresalire.blogspot.com/
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Ce que j'ai ressenti:…Une lueur dans une sombre histoire…

« Il y a d'ordinaire une manière de bien faire les choses, mais il y a d'innombrables façons de les foirer. »

Prendre un R.J.Ellory en main, et aller chercher un coeur sombre est une aventure qui ne se fera pas sans risque: une jolie virée en montagne russe de turbulences sensationnelles…Accrochez vous bien le votre, de coeur, car vous risqueriez de le perdre au détour d'une page, ou d'une action. Il a un don cet auteur: un don d'écriture extraordinaire, une sensibilité humaine exacerbée, un conteur d'émotion. Je suis surprise à chaque fois d'être autant touchée par sa plume, mais c'est indéniable, la magie opère…

« Cinq minutes en ta compagnie constitueraient le meilleur argument possible en faveur de la stérilisation obligatoire . »

Cet auteur arrive à nous faire aimer l'impossible, à raconter l'incroyable, à partager l'intime. Son personnage principal frôle tous les codes du pire, mais avec cette petite once d'espoir de rédemption, on se met à l'apprécier, à se ranger du côté de ses pensées, à traverser tous les enfers de ses rues sombres. Même avec ses addictions douteuses, ses actions foireuses, et sa vision d'avenir nébuleuse, on veut y croire à, ce sursaut de conscience. C'est tout le talent de Monsieur Ellory, arriver à nous suggérer de l'empathie pour un homme qui, à première vue, ne le mérite pas…

« La vie est négative. Les gens sont négatifs.
Réveille-toi et sens l'odeur du désespoir. «

La tension de ce livre tient autant à ,cette partie d'échecs ultra serrée entre ses deux hommes qui sont passés de l'autre côté de la ligne, mais aussi, à cette envie de voir le genre humain obtenir, une seconde chance…Elle est autant rythmée que psychologique, c'est pour cela, que Un coeur, même sombre, se doit d'être là, bien accroché. Impossible donc de lâcher ce livre, les actions s'enchaînent trop vite, avec trop d'impacts sur les personnages bien sur, mais sur nous, lecteurs également. On traverse l'envers du décor du métier de flic, on sent leur pouvoir restreint, et on ressent leur échec…Et c'est très dérangeant, ce sentiment qui nous accompagne, car c'est bel et bien le reflet de notre société.

Je trouve que le proverbe suivant illustre à merveille ce roman: « L'enfer est pavé de bonnes intentions ». Ce grand auteur nous le prouve en près de 500 pages, nous emmenant toujours plus loin dans un enfer de rues, de mafia, de violence, de drogues et d'affrontements sanglants. Tenu en haleine par cette atmosphère étouffante, cette lecture laisse des traces sur nos esprits, et assombrit le coeur, mais pour ce qui est du plaisir de lire un excellent polar, on touche de près la perfection.

Coup de coeur pour Coeur sombre!

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Vincent Madigan aurait pu être un bon flic, mais il a tout raté dans sa vie : menteur né ; mauvais mari et mauvais père ; addict à l'alcool et à diverses drogues ; joueur sans chance ou intuition accumulant les dettes de jeu ; flic ripoux à la solde de Sandià, le caïd de East Harlem. Une seule issue s'offre à lui : braquer une équipe du caïd pour rembourser ses dettes, offrir une voiture à sa faille aînée et quitter New York. Mais rien ne se passera comme prévu : le casse tourne mal et Madigan s'enfonce toujours plus. Tous les plans qu'il échafaude pour tenter de se sortir de ce mauvais pas semblent se retourner contre lui. Mais il garde au fond de lui une lueur d'espoir, et nous un petit espoir de rédemption pour lui...

Un roman très noir où R.J. Ellory explore les pires ombres de l'âme humaine : celle de Sandià, chef de bande sans scrupule mais attaché à sa famille et, surtout, à son image et à son territoire ; celle de Vincent Madigan, qui a laissé le mensonge, les plaisirs immédiats et l'attrait d'une vie "facile" dominer son existence ; celles des petits truands, Bernie, Fulton, Landry ou Williams, obnubilés par l'argent facile ; celles des flics, souvent aux limites de la légalité, parfois bien au-delà. Âmes noires et sang rouge...

Sur ce fond rouge et noir, deux touches de couleur invitant à un peu d'optimisme : Melissa, la fillette blessée lors du braquage, et Isabella, sa naïve maman ; deux biches égarées au milieu d'une horde de loups, que Madigan s'efforcera de protéger dans un ultime espoir de survie.

Sauf erreur, le roman n'est pas daté. On aurait peine à croire que l'histoire se déroule dans le New York des trois dernières décennies. Mais on a tant lu, vu et entendu sur les collusions de la police et de la pègre, à New York ou ailleurs, par exemple à Chicago, dans les trois premiers quarts du vingtième siècle, qu'on se laisse vite prendre par l'intrigue.

Intrigue n'est d'ailleurs pas le mot exact ; il n'y a pas de véritable suspens. On comprend assez vite que tout ce que va tenter Madigan pour se sortir du piège qu'il s'est tendu à lui-même va se retourner contre lui. Mais R.J. Ellory sait nous proposer de multiples rebondissements, tout en entretenant, jusqu'à la fin, un petit espoir de jours meilleurs.

Quelques mauvais langues suggèrent que R.J. Ellory aurait choisi son surnom pour entretenir une confusion avec James Elroy, génial auteur de "L.A. Confidential" et "Le Dahlia noir". Les formes d'écriture sont assez proches : le rythme plutôt lent de l'écriture l'emporte sur la brutalité de l'action. En revanche, là ou Elroy propose de multiples croisements d'intrigues, Ellory ne propose qu'une histoire assez linéaire. La lecture en est plus facile, mais nettement moins riche !


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Un thriller avec un policier qui n'est pas toujours du côté de la justice.

Ellory n'a pas son pareil pour entrer dans la tête des criminels et dévoiler le côté sombre, mais surtout montrer comment un ensemble de décisions crée une spirale qui s'enfonce inexorablement. C'était peut-être un jeune policier idéaliste, mais à coup de déceptions qu'il engourdit avec la drogue, il traverse la ligne. Il a de la difficulté à se regarder dans le miroir et il traite la culpabilité qu'il ressent avec d'autres drogues… Et pour ça, ça prend des sous, toujours plus de sous.

Bien que l'aspect psychologique y soit très important, c'est aussi un roman violent, avec bien des coups de feu et du sang qui éclabousse. Ce n'est pas un monde de tout repos!

Un bon thriller bien sombre…
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Encore une fois, R.J. Ellory frappe fort. Malgré quelques longueurs, quelques redondances dans le propos, Un coeur sombre trace le portrait d'un véritable antihéros. Le récit en soi, on connaît, on a déjà vu.
Un coeur sombre c'est le portrait d'un homme de tous les péchés et de toutes les culpabilités. Un coeur sombre d'homme qui comme tant d'autres a vendu son âme au diable. Un policier à la dérive, un homme perdu.
Je suis toutefois restée totalement indifférente au sort de Vincent Madigan. Est-ce le personnage ? Sûrement. Est-ce la langue de ce récit ? Peut-être. Une langue que j'ai trouvé sans émotions (d'où mon indifférence? ) Une langue tranchée qui nous décrit ce flic pourri sur 500 pages sans que nous y apercevions la moindre lueur d'espoir, même pas une veilleuse sur tout ce gris, rien pour l'éclaircir. Un être lamentable . Un être pour qui je n'ai eu aucune pitié, aucune compréhension, aucune empathie.
Selon moi, ce n'est peut-être pas le meilleur opus d'Ellory mais chose certaine, c'est peut être son plus sinistre, sûrement son plus déprimant, définitivement son plus obscur et ça reste une bonne lecture pour qui aime le genre.
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Ellory est un maître et dans ses ouvrages , il est rare que les trames et les ficelles se ressemblent.
Ici, un braquage sanglant est commis sur le territoire d'un mafieux local. A la tête des "cow boys" , un flic , Madigan. Qui va aussi se retrouver à mener l'enquête. Pas pourrie comme idée de départ de scénario.

Il y a longtemps que je n'avais pas été aussi addict d'un polar. Suspens , méchants, faux gentils , méchants gentils , décérébrés du bulbe , stratèges aux coups d'avance, il y a de tout ici.
Le personnage principal est un tordu qui défie les lois du genre mais il est entouré de bons vieux pourris qui peuvent presque le faire passer pour normal. L'auteur joue d'ailleurs sur cette ambiguïté de vision que l'on peut avoir du flic pourri.

Il y a un énorme suspens, qui s'achève à la dernière ligne .
La fin , disons les 20 dernières des 570 pages sont un peu denses en évènement, ce qui m'empêche de donner 5 à cet excellent divertissement , Divertissement pour le lecteur parce que dans le livre , il faut planquer ses fesses.
East Harlem va vous faire oublier le Bronx des années 80. Merci Ellory !
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Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir.... Ces paroles colleraient parfaitement à l'univers de ce polar. Harlem, Bronx, pègre, corruption, ces simples mots suffisent pour se faire une idée de l'ambiance très sombre qui règne ici et dans le coeur du protagoniste, anti-héros par excellence.

C'est troublant la facilité avec laquelle R.J. Ellory nous plonge une fois de plus dans l'âme des personnages. Avant de voir venir quoique ce soit, on est piégés, délicieusement condamnés à engloutir les pages.
Un coeur sombre est vraiment très bon, pour moi au-dessus de Seul le silence.
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R.J.Ellory, mon incontournable, mon inaltérable…
Et ce n'est pas cette dernière lecture qui me fera douter, aucunement.

Vincent Madigan est un homme acculé. Criblé de dettes suite à ses deux divorces, miné par l'alcool et les médicaments qui soulagent à peine ses angoisses, il tente le coup ultime, celui de la dernière chance. Mais voilà que le braquage pourtant bien rodé tourne au carnage et qu'il se trouve contraint d'éliminer ses propres complices. Résultat : plus de trois cent mille dollars, rien que pour lui. L'histoire pourrait se terminer là si...il ne se trouvait pas chargé de la résolution de l'enquête, lui le flic si dévoué et efficace du NYPD. C'est un signe non ? Il peut encore s'en sortir, c'est clair, il le peut encore. Il y croit :

« J'essaie de ne pas penser. Ça n'amène rien de bon, penser.
Il y a un inconnu dans mon coeur. Il est arrivé sans y être invité. Je voudrais qu'il s'en aille, mais je sais qu'il ne le fera pas.
Je suis dans la merde jusqu'au cou.
Mais il y a une issue.
Il y a toujours une issue ».

C'est l'histoire d'une rédemption. Sans doute impossible mais qu'il faut tenter, à tout prix.
Une descente aux enfers qui n'en finit pas.
Madigan, tel un joueur d'échecs, manoeuvre, manipule, trafique, et le lecteur le suit, haletant : et si il s'en sortait ? Parce que la magie d'Ellory, elle est là : on finit par l'aimer ce sale type, cet anti-héros janusien…
Après tout, que ne ferait-on pas pour sauver sa peau ? Jusqu'où peut-on aller pour justifier ses actes ? le point de vue de Madigan est tranché :

« Le courage n'est pas ce que vous croyez. le courage est mal compris. Tout le monde veut survivre. Personne ne veut mourir. Je crois que le courage – en règle générale – provient de la certitude qu'on est foutu de toute manière. A moitié mort si on agit, mort si on fait rien. Une situation où il n'y a plus rien à perdre. »

Superbe thriller puissant et poignant, intense et bouillonnant.
Un des meilleurs de ses romans pour moi jusqu'ici…
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