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Critique de caro64


Bienvenue à la Nouvelle-Orléans avec ses mille et un relents putrides, ses ombres qui semblent ne jamais vouloir mourir.

La fille du gouverneur, Catherine Ducane, a disparu, sans laisser de trace. Son garde du corps est retrouvé, pourrissant, dans le coffre d'une voiture, le coeur arraché. Les flics locaux ne trouvent absolument rien. le FBI débarque, avec son armée d'experts en tout genre, qui ratissent, épluchent, analysent et ne trouvent rien de plus. C'est alors qu'un homme appelle ce dernier et annonce qu'il est l'auteur de l'enlèvement. Il exige de parler à un certain Ray Hartman. Celui-ci, fonctionnaire de Washington, est convoqué d'urgence à la Nouvelle-Orléans. le kidnappeur se rend alors. Il s'appelle Ernesto Perez, il rendra la fille, mais pour cela, Ray Hartman devra écouter son histoire, jusqu'au bout, et de cette écoute dépendra la survie de l'otage .

Une série de questions sous-jacentes s'imposent au lecteur au fur et à mesure qu'il progresse dans l'intrigue. Pourquoi donc ce type, qu'aucun flic ne recherche, a-t-il franchi de son plein gré la porte du FBI à la Nouvelle-Orléans ? Pourquoi cette confession ? Pourquoi avoir choisi Hartmann, une épave alcoolique avec de graves problèmes conjugaux ? Qu'est-il réellement advenu de la fille enlevée ? Est-elle toujours en vie ? Qui est réellement son père, Charles Ducane ? Qui est ce cubain, dont Papa Toujours Féraud dit de lui : « l'homme que vous cherchez n'est pas d'ici. Il a jadis été des nôtres, mais il ne l'est plus depuis de nombreuses années. » ? Or, tout est lié.

Remarquablement bien construit, le roman se divise en deux : nous suivons d'un côté les entretiens entre Perez et Hartman dans lesquels Ernesto raconte sa vie de tueur au service de la mafia et, de l'autre, nous suivons les efforts désespérés du FBI pour retrouver la fille disparue. Et c'est dans cette alternance que réside l'une des plus grandes originalités de Vendetta : en effet, Ellory conjugue un thriller au suspens implacable (retrouver la fille) à un roman plus dense, que l'on peut qualifier d'historique, qui nous fait traverser les Etats-Unis ( New-york, L.A, Chicago, en autres.. ) et quelques cinq décennies de l'histoire de la mafia, sans que jamais l'un des versants du récit ne prenne le dessus au détriment de l'autre. Plus qu'un polar, une fresque…

L'écriture de Ellory, profonde, noire, alimentée par des dialogues à l'efficacité typiquement américaines (bien que l'auteur soit Anglais), réussit à vous prendre à la gorge dès les premières pages pour ne jamais relâcher son étreinte (le livre court quand même sur 650 pages bien tassées), et qui ne se sacrifie pas pour autant la psychologie de ses protagonistes rapidement attachants.

Précisons qu'avec Ernesto Perez, l'auteur donne naissance à un méchant assez inoubliable qu'on déteste (ou qu'on déteste adorer). C'est un effroyable personnage et pourtant on ressent de la compassion pour lui. A la fin de l'histoire, vous arrivez même à penser qu'il serait juste qu'il s'en sorte.

Cet écrivain sait raconter de vraies histoires d'hommes qui ne sont pas reléguées à de la simple figuration derrière l'intrigue policière et réussit un bel équilibre entre les deux.

Vendetta est comme son nom l'indique une formidable histoire de vengeance mais aussi et surtout un bel hymne à l'amour et à la famille qui ne pourra pas vous laisser indifférents.

Je ne vous en dirais pas plus… vous avez là toutes les bonnes raisons de vous ruer sur Vendetta et soyez prêts pour une fin surprenante.

Moi, j'ai tout simplement adoré… une oeuvre forte, intense. C'est prenant, passionnant !!!
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