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4,19

sur 1036 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Rien ne peut être plus cruel et plus risqué que l'idéalisme déçu. L'amour inconditionnel se transforme vite en haine profonde et parfois irrémédiable. L'idéal et l'humiliation sont des vecteurs dangereux. Ward J. Littell en est l'effigie, l'emblème dans American Tabloïd. Il apparait furtivement dans Perfidia. Je dirai qu'il manque le lien entre ces deux livres pour savoir pourquoi Littell est tel qu'on le découvre dans les premières pages d'American Tabloid, alors qu'on l'a laissé « autre » dans Perfidia, mais je fais toute confiance à Ellroy pour trouver la jonction. Ward J. Littell est un saint jetant sa foi aux orties pour boire au chaudron du Diable. Nous sommes dans l'Histoire : les Kennedy, la Mafia (je devrais peut-être dire les mafias), le FBI, la CIA, Cuba. Foisonnant, limpide et pourtant tellement, tellement, tellement ….. dense. Je n'ai pas trouvé de longueurs, juste cette cadence soutenue qui ne souffre aucune distraction d'attention. Je concède que l'imbroglio cubain peut paraître par moment touffu pour ne pas dire un peu obscur.
La réalité et la fiction sont si emmêlées, si imbriquées, si semblables aussi que tout paraît impitoyablement vrai. Une trame très serrée commençant par une tentative de vol de voiture et se terminant par le jour de l'assassinat de Jack Kennedy. Plusieurs intrigues, des personnages principaux, secondaires, furtifs. Collusions, recoupements, trahisons, complots, meurtres, extorsions, une foule d'événements grands et petits qui tels des ruisselets se rejoignent peu à peu pour former un fleuve qui va tout balayer sur son passage.
Je suis d'accord avec Darkcook, Ellroy est plutôt « gentil » avec Jack et Bobby Kennedy, disons qu'il ne leur enfonce pas trop la tête sous l'eau.
Les Mafieux – réels ou fictifs – sont décrits comme de dangereux abrutis ce qui nous donne un festival de dialogues idiots, drôles et très souvent en-dessous de la ceinture. On finirait par se demander comment ces personnes peuvent être aussi redoutées. Les écoutes téléphoniques sont délicieuses.
Les extrémistes de droite, les membres du Ku Klux Klan sont définis comme des bandes de tarés psychopathes de la meilleure eau.
Hoover est un monstre qui détruit tout ce qu'il touche, obsédé par la gauche, la pensée de « gauche », les communistes. C'est une sorte de dieu sanguinaire sur son piédestal attendant les sacrifices.
James Ellroy les passe à la moulinette de sa sagacité, son acidité, sa férocité, sa prose satirique, sa plume caustique s'en donne à coeur joie. Comme toujours j'adhère complètement.
Et puis il y a Kemper Boyd, Pete Bondurant, Ward J. Littell. Ce ne sont pas des saints, on pourrait même dire qu'ils sont des criminels. Boyd et Littell sont du FBI, Bondurant est un ancien flic devenu escroc, homme de main « à tout faire », J'ai eu une grande sympathie pour eux avec même l'envie qu'ils s'en sortent (pourtant leur âme n'est pas parsemée de fleurs des champs). James Ellroy leur donne une humanité, une charge émotionnelle, une forme de nudité morale qui appelle la compassion et la clémence. Dans le désespoir de leur âme noircie subsiste une flamme d'amour et de pardon. Pourtant la folie les a depuis longtemps pris dans ses bras.
Il est toujours une question de rachat chez Ellroy ; et là qui rachète qui ? Et quoi ? Littell et sa foi chrétienne dénaturée ? Boyd et sa revanche sociale impossible ? Bondurant et son péché originel insoluble ? Qui sont ces trois hommes ? Pris dans les filets de l'Histoire, foulés par celle-ci ; figures de papier ? Ombres chinoises ? ils s'assemblent, se ressemblent (Ward Littell ne devient-il pas un double de Kemper Boyd à la fin ? )
Les personnages de femmes sont en arrière plan dans ce roman, elles passent ; elles servent de balise des sentiments. Elles sont pour le sacrifice et la revanche. Elles sont invisibles et pourtant bien là. On croirait presque qu'elles attendent leur heure.
Un salut amical au personnage de Lenny Sands, trublion sans gloire et sans joie.
Un livre comme un credo
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Ce roman écrit en 1995 par le grand James Ellroy traite de manière magnifique des rapports entre la pègre Américaine et les institutions politiques pendant les années d'ascension de John Fitzgerald Kennedy jusqu'à peu après sa mort (il est assassiné en 1963).

On découvre cette période au travers de personnages jouant les gros bras auprès des influents de l'époque : les chefs mafieux, syndicats, Hoover (chef du FBI), les frères Kennedy (Bobby et JF) et autres agents secrets ... Les détails du récit sont d'une précision millimétrique, on navigue entre dialogues, rapports d'enquêtes ou encore transcriptions d'écoutes téléphoniques, ne sachant plus toujours où se situe la frontière entre fiction et réalité.

Un bon roman dans lequel on ne s'ennuie pas malgré sa taille ! Une magnifique description des luttes d'influences d'une époque finalement pas si lointaine et dont on se dit que les pratiques ne doivent pas en être très éloignées aujourd'hui...
C'est également extrêmement intéressant sur le plan historique car même si une partie des personnages sont fictifs les principaux évènements collent à la réalité.
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ENFIN terminé ce bloc de ciment qui m'aura accaparé ces derniers mois, pour ma thèse... Avec du positif et du négatif. Je comprends parfaitement certains fans d'Ellroy (CorinneCo, le libraire de Série B à Toulouse...) qui ont été découragés ou ont trouvé le roman ou la saga foutraques. On est plus ou presque plus dans le roman noir tel qu'on l'envisage en général, mais dans la fresque historique badass, où les évènements et les personnages eux-mêmes relèvent du noir, sans toutefois de schéma d'enquête, outre la recherche pas très passionnante des livres comptables de la caisse de retraite des camionneurs. Et il ne s'agit pas non plus d'un political thriller austère, jargonneux, ennuyeux et complexe par toutes les strates du milieu, non. Ce qui rend le roman difficile, comme beaucoup de lecteurs l'ont souligné, c'est cette faculté de concentration maximale qu'il exige, tant chaque phrase peut sous-entendre un complot, une trahison, et tant la quasi-totalité des personnages joue un double (jusqu'à quadruple pour l'un) jeu pour les autres. Suivre toutes leurs petites trahisons, trafics et mensonges demande un investissement loin de toute lecture distrayante. Fort heureusement, Ellroy rappelle très régulièrement les choses, qui fait quoi, qui fait croire quoi à qui, mais la progression reste périlleuse, avec son lot de lenteurs et de frustrations. Ben oui, trop long, avec son lot de passages rébarbatifs ou dispensables : - 1 ! Ellroy n'est pas encore Hugo!! L'Homme qui rit peut malgré tout avoir 5/5 chez moi, pas American Tabloid! Ça, c'était pour le négatif.

Maintenant, le positif. La somme du travail accompli est tout de même impressionnante, le voyage émotionnel est garanti, et on traverse un joyeux bordel de cinq ans dans une anarchie en plein sol américain, au nez et à la barbe, quand ils ne la cautionnent pas, des gouvernants. Les trois personnages principaux d'American Tabloid sont LE point fort du roman. Un par un : Pete Bondurant, géant à la recherche d'une femme, double flagrant d'Ellroy lui-même, tueur professionnel canadien, homme de main d'Howard Hughes et Jimmy Hoffa, l'essence du survivor badass et sans pitié. Kemper Boyd, dandy incarnation de l'opportunisme et de l'arrivisme, agent du FBI infiltré par Hoover au sein des Kennedy, va être amené à vouer un culte au bellâtre womanizer JFK, et à jouer à un jeu d'allégeances qui fait passer Severus Rogue pour un débutant ridicule. Ward Littell, nouvel Ed Exley, l'espèce de mauviette de service, l'intègre du groupe, agent du FBI affecté à la chasse aux communistes, mais qui en réalité veut traquer, de concert avec son idole Robert Kennedy, tous les gangsters appartenant au crime organisé dont Hoover se fiche. Ces personnages, au cours des années (1958-1963) couvertes par American Tabloid, seront amenés à lentement évoluer, à muter, à se transformer, de façon complètement imprévisible, même lorsqu'on connaît ce schéma ellroyien déjà expérimenté dans Le Grand Nulle Part et L.A. Confidential. Ellroy réussit le tour de force de nous laisser pantois avec la progression hallucinante de ce trio, tout particulièrement celle de Littell, qui m'a laissé circonspect, mais qui au final colle avec la passion, la pulsion shakespeariennes, de sang et de sexe, qui consument ces êtres. La boucle effectuée est par ailleurs assez jouissive.

En dépit des longueurs, les passages d'anthologie sont très nombreux, tueries perpétrées par Bondurant, Cuba, Kemper naviguant au coeur de la galerie Kennedy, la trouille engnôlée de Littell face aux mafieux qu'il malmène, la séduction de Barb, absolument toutes les scènes où les personnages tutoient de près Jack et Robert... Et bien sûr les fameux documents en encart, articles de l'Indiscret rigolards de Lenny Sands, coups de fil et correspondances confidentielles qui font de J. Edgar Hoover le chef d'orchestre omniscient et omnipotent de la saga, qui lit comme dans un livre ouvert dans la psyché de nos protagonistes, possède un réel don de prescience et tire les ficelles. La déchéance ridicule d'Howard Hughes, alias Dracula, amuse aussi Ellroy, et le délire est communicatif. Au final, je trouve qu'Ellroy n'égratigne pas tant JFK que ça. Certes, il en fait un beau gosse creux, nul au lit, obsédé par les femmes et sans autre caractéristique, mais ça ne va pas plus loin, pas d'autres magouilles, le plus souvent il subit ou n'est pas au courant. Et surtout, même en se moquant un peu de lui de temps à autre, il fait l'éloge de Robert Kennedy, véritable chevalier blanc embarqué dans une croisade contre Hoffa et ses amis gangsters qu'il ne saurait interrompre quoiqu'il en coûte. Les mafieux et les pro-Baie des Cochons/Assassinat de Castro haïssent évidemment les frères, mais le progressisme de ces derniers est bel et bien intact. Nixon et Eisenhower en prennent bien plus pour leur grade, et c'est le patriarche Joe Kennedy qui démolit l'image auguste de la famille. Alors encore une fois, ceux qui rangent Ellroy à droite, voire extrême-droite, euh... Lisez-le. La progression politique d'un certain perso du trio est encore plus un signe des réelles convictions d'Ellroy.

Son style, comme dit plus haut, sollicite beaucoup le lecteur, mais se révèle des plus inventifs au niveau du vocabulaire, des trouvailles humoristiques verbales, des allitérations (je comprends du coup le sentiment de réchauffé éprouvé par beaucoup devant Extorsion, qui se contentait de s'y amuser sur 100 pages) et il faut encore une fois se prosterner devant Freddy Michalski, son traducteur d'alors, dont on sent l'amour de Céline, du néologisme et du jeu avec le langage. L'écriture évolue sur les 780 pages et va de plus en plus vers la brièveté et les anaphores qui seront la marque de fabrique d'American Death Trip, qui ont souvent divisé et qu'Ellroy a depuis renié. Perso, je pense que cette rythmique incessante, à la David Peace, m'accrochera davantage, mais on verra bien...

Petite cerise, des clins d'oeil aux autres bouquins d'Ellroy, histoire d'installer une grande continuité... Le Maître pensait déjà relier tous ses grands romans entre eux, à l'exception des premiers situés dans les années 80. Ainsi, Dick Contino apparaît plusieurs fois, y a Fred Turentine, et surtout Karen Hiltscher les mecs. OUI!! DU GRAND NULLE PART!!!

Enfin, avec cette saga, Ellroy sort de Los Angeles, et prend pour territoire tous les États-Unis, en débordant même sur la carte. Il se balade allègrement dans sa chère L.A., parmi les sauriens de Miami, dans la lumineuse "ville debout" j'ai nommé New York, l'hiver de Chicago et ses mafieux, la Nouvelle-Orléans et son Ku Klux Klan, Dallas, le Guatemala, Cuba... Le tout créant une variété d'ambiances dans une orgie générale qui fait du bien, même si L.A. reste reine. J'ai juste hâte de voir Death Trip explorer Vegas et s'aventurer encore plus loin.

Tous les ingrédients ellroyiens sont omniprésents : violence tarantinesque particulièrement inspirée, joyeux baisodrome festif à l'échelle du territoire, drogue jusqu'à en crever, le tout avec cet humour qui lui est cher, et qui fait qu'on est loin du roman noir déprimant où une chape de plomb s'abat sur le lecteur. C'est plutôt une énorme fiesta de vice, en plus de la fresque épique historique. Mais clairement pas le premier roman pour découvrir l'auteur, et attaquez-vous y en pouvant vraiment être investi.

Bilan : on lit un truc ÉNORME, qui nous récompense par bien des aspects, mais trop long, et je pense que l'après 22/11/1963 jusqu'au terrible printemps 1968 (American Death Trip), sera encore plus intéressant.
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Les mots qui me viennent à l'esprit après cette lecture, c'est dense et complexe. On plonge dans une période sombre de l'Histoire des Etats-Unis. J'aurais dû réviser mes cours d'Histoire avant de commencer ce livre, je pense que j'aurais eu plus de facilité à suivre. Personnellement, je n'ai pas toujours réussi à savoir pour quel côté se battait certains personnages et je ne suis pas sûre qu'eux-même le savait vraiment. Si vous voulez réussir à suivre je vous conseille de ne pas louper une seule ligne, un moment d'inattention et on ne comprend plus rien.
Cependant, cette lecture fut très intéressante. le style est rythmé et maintient en haleine même si on connaît déjà l'évènement final du 22 novembre 1963. L'auteur choisit sa propre explication du meurtre de Kennedy, de quoi alimenter les théories du complot.
Je n'enchaînerai pas avec la suite pour l'instant, j'ai besoin d'une lecture plus reposante, mais je le garde pour plus tard.
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Exténuée. Je ressors lessivée de cette chronique protéiforme de l'Amérique des années Kennedy. Chronique fantasmée par le biais de trois hommes de l'ombre. Chronique qui mélange l'histoire officielle avec des intrigues louches ou mafieuses ou encore des tendancieuses archives.
On connaît tous Jack Kennedy, le président priapique empêtré dans la crise de Cuba, Joe, le père, patriarche au passé sulfureux, Bobby, le bégueule redresseur de torts, Jimmy Hoffa, le patron sulfureux du syndicat des camionneurs, E.J. Hoover, le plus qu'ambigu directeur du FBI, Howard Hughes, milliardaire parano ou Sam Giancana.
Fausse piste ici, ce ne sont pas eux qui captent l'attention. Des personnages qu'on croise tout au plus au travers d'une écoute, d'une brève rencontre, d'une missive...en toile de fond. le coeur du récit ce sont les trois émissaires, des prête-noms. Des cadors qui ont une niaque de dingue dopée aux rétributions licites ou illicites et à la testostérone. Des agents à géométrie variable, dont les alliances se font et se défont. Ils émargent auprès d'officines aux obédiences opposées, au FBI, à la CIA, aux Kennedy ou de concert avec la presse à sensation. Chacun se tient par la barbichette. le maître mot est « Cloisonnement » qui seul permet d'avancer sur tous les fronts et leur mandat est « la diplomatie du fusil ».
On est saisi de vertige devant tant de cynisme et de malversations.. Pourtant on tient bon. le style est froid et direct, sans transition ni afféteries, les phrases courtes, celles d'un type énervé, très énervé.. .Tout le monde est habillé pour l'hiver et le politiquement correct banni.
Le roman est long, dense, on s'y perd parfois. Beaucoup d'actions, de personnages. On ne fait pas toujours la différence entre le vrai et la fiction. La crise de Cuba s'étire à n'en pas finir. L'assassinat de Dallas est tout juste évoqué. Lee Harvey Oswald n'est même pas cité. Un parti pris de l'auteur de privilégier ou d'occulter des pans entiers...
Pause avant la suite.
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James Elroy, ça m'a fait un peu comme Proust: je n'ai rien compris pendant les 400 premières pages (la moitié quand-même !) Il y a des dizaines de personnages et il est très difficile de retenir qui est qui et qui fait quoi. Mais, à force de persévérance, ça s'éclaire. American tabloïd raconte l'ascension de John F. Kennedy et les quelques mois de sa présidence. Joe Kennedy (père) et la mafia, le syndicat des camionneurs et la mafia, le FBI et la mafia, la CIA et la mafia, les réfugiés cubains et la mafia. Bref, la mafia partout et tout le temps et ce malgré les gesticulations outrées de Bobby-le-Bienpensant. Ajoutez à cela le Ku Klux Klan, la drogue et la Guerre froide; une fois qu'on a saisi c'est passionnant. Evidemment, c'est un roman, mais c'est tellement vraisemblable que, quand on referme le livre, on est persuadé que ça s'est passé comme ça. Un pied de nez aux profs d'histoire ;-)
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Ouvrons grand les bras à des hommes mauvais et au prix qu'ils ont payé pour définir leur époque en secret. A eux.
L'Amérique n'a jamais été innocente. Et James Ellroy de jeter la lumière sur les flics pourris, les artistes de l'extorsion et du chantage, les rois du mouchard téléphonique, les soldats de fortune, des amuseurs publics pédés, sur ces hommes qui accompagnèrent l'ascension et facilitèrent la chute de J.F. Kennedy.
Novembre 1958 à Novembre 1963, premier volet de la trilogie, cinq années depuis la révolution castriste à Dallas. Cinq années de coups tordus, de fric, de sang et de sexe. La fresque semble impossible à peindre et pourtant, James Ellroy arrive à densifier l'impossible, à accélérer le temps, à entrer dans les détails en offrant le panorama d'ensemble. Alors pour ce voyage en Amérique, disons merci à l'écrivain et saluons la traduction de Freddy Michalski.

Retrouvez les acteurs connus ou moins illustres : John Edgard Hoover et son FBI luttant contre les communistes en s'alliant avec la Mafia ou en soutenant Jimmy Hoffa.
Les intérêts croisés entre la Cosa Nostra de Sam Giacana et avec Jimmy Hoffa le patron syndicat des transporteurs.
La lutte contre la révolution castriste (1959) voit s'allier le crime organisé, Santos Trafficante, fâché d'avoir perdu ses casinos et la CIA à court de ressources. Drogue et CIA…finissant par la trahison de J.F Kennedy de la baie des Cochons (Avril 1961),
Et Bobby Kennedy, l'idéaliste aux mains propres, lutte contre le crime organisé avec son Comité McClellan tandis que Joe, son père, paye la campagne de son frère avec l'argent blanchi auprès de Hoffa et de la Cosa Nostra.
N'oublions pas le fond socio-politique avec les communistes, le Ku Klux Klan et la lutte pour les droits civiques et la campagne présidentielle de 1960.
La violence nécessaire est administrée définitivement par des hommes de main, des idéalistes, des soldats perdus ou des tueurs à gages tels Pete Bondurant, Kemper Boyd, ou War J. Littell
L'ascension et la chute de JFK, le fric, la gueule, la poigne et la fesse

Lien : http://quidhodieagisti.over-..
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Ellroy distille sa version de l'assassinat de Kennedy dans un récit passionnant, tentaculaire et vertigineux.

Très exigeant ne fut-ce que par le nombre de personnages, le roman nous fera voyager entre Washington, Cuba, Las Vegas et nous introduira au sein de la mafia, de la CIA et du syndicat des camionneurs qui parfois se confondent.

On devine le travail de documentation titanesque d'Ellroy avant de s'embarquer dans cette aventure. Si pour vous l'Amérique est toujours un mythe et les Kennedy des gendres idéaux, cette lecture risque de vous faire tomber de haut.

Du grand Ellroy. Master of masters...
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Noirceur à tous les étages, trio de raclures pourries, corruption et retournement de vestes, gros coup de coeur de ce début d'année. American Tabloid m'a soufflée. Ça dépasse de loin le Dahlia Noir, dont j'avais trouvé les 120 pages invraisemblables, me gâchant tout le plaisir. Je ne suis jamais très gentille avec les livres dont les chapitres changent toutes les deux ou 4 pages, mais ici c'est presque nécessaire. le livre est si dense en actions et représailles, en activités de doubles ou triples agents, qu'il faut la cadence et le temps pour digérer. En plus les 100 chapitres sont présentés comme un journal, donc ça fait sens. Vivement American Death Trip!
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Comment aborder un tel pavé ? ou les coups tordus, les viols, les meurtres, les trahisons, les délires des pro- et anti-castristes, les collusions avec la mafia, le Ku Klux Klan et j'en passe, amènent lecteur à l'écoeurement, atteint vers les 3/4 du livre..d'autant que sa lecture exige un niveau de concentration important pour arriver à suivre les parcours enchevètrés de tous les personnages.
Cette vision Ultra-violente de cette période des états unis (1959-1963), où trempe largement la famille Kennedy met mal à l'aise et il lui manque un peu de contraste ! On finit par se demander quelle part de vérité il y a derrière ce roman fleuve !
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