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La Trilogie Lloyd Hopkins tome 3 sur 3
EAN : 9782869301184
337 pages
Payot et Rivages (01/01/1988)
3.95/5   330 notes
Résumé :
Depuis que sa femme et ses filles l'ont quitté, le sergent Lloyd Hopkins est seul. Seul contre ses anciens collègues qui veulent le forcer à prendre une retraite anticipée ; seul contre les braqueurs de banque, tueurs de flics ; contre les nouveaux chrétiens ; contre les tarés, les macs, les fêlés et les obsédés du cul. Hopkins est seul contre lui-même et sa propre folie. Il est prêt au sacrifice. Après "Lune sanglante" et "A cause de la nuit", voici "La Colline aux... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
3,95

sur 330 notes
Enfin de retour sur Babelio, et je boucle alors la trilogie Lloyd Hopkins d'Ellroy, travaux de jeunesse qui pouvaient paraître incroyablement audacieux à l'époque, mais qui ont été supplantés par toutes ses oeuvres subséquentes, et qui semblent bien ridicules aujourd'hui, Lune sanglante restant le plus réussi, là où la folie ellroyienne d'ensuite explose le plus. Après le décevant À cause de la nuit et son psy cliché, La Colline aux suicidés fait un peu mieux mais reste inégal. On sent qu'Ellroy veut vite finir sa saga, et rappelle à tout va Lune sanglante (Watts, le Massacreur d'Hollywood) comme en témoignage de son impuissance à l'égaler, et une mention également du Dahlia noir, qui annonce son obsession et son projet qui le démange.

Après le tueur fou de femmes (Lune sanglante), le psy qui fait de ses patients des meurtriers et/ou des bêtes névrosées (À cause de la nuit), la menace se diffracte encore, et est incarnée par... un trio de braqueurs de banques. On est aux antipodes des psychopathes habituels ellroyiens, bouchers sanguinolents passionnels, monstres pour la société, mais étrangement, cet Ellroy un peu plus réaliste, terre-à-terre, est un coup d'essai bienvenu, on s'attache au début au romantique Duane Rice... Malheureusement, les moments d'ennui sont bel et bien là, malgré la rapidité de l'action. Lorsque le trio dominé par Duane commence enfin à perdre les pédales et à faire couler l'hémoglobine ellroyienne, tout devient plus passionnant, mais là encore, il y a des pertes de rythme, et des scènes moins réussies.

La scène d'anthologie, pour moi, qui préfigure la grandiloquence de la suite des romans d'Ellroy, est celle de Bobby Garcia à l'église. Particulièrement jouissive et théâtrale. L'arrière-plan de la Colline aux suicidés est une super idée, mais on reste frustré qu'il ne reste qu'un arrière-plan, il y avait matière à la placer au centre du roman. La fin de Lloyd Hopkins est aussi pas très inspirée... Les choses lui échappent, et je le préférais vraiment en coyote sexuel (mais ça, c'est moi...) qu'en looser qui veut récupérer son ménage... On continue de sentir que le super-flic insubordonné qui dort pas a influencé Dantec...

Voilà, ça vaut le détour pour les fans et pour quelques scènes réussies. Je mets 4/5 parce que mieux qu'À cause de la nuit, mais c'est pas le 4/5 que j'ai mis à White Jazz par exemple, expérience littéraire incontournable. Et le retour de Freddy Michalski à la traduction sur ce dernier opus de la trilogie nous redonne quelques formules et répliques mémorables qui nous font tant aimer l'auteur dans l'hexagone... Par contre, carton rouge sur l'édition/l'imprimerie bourrée de coquilles, de "s" partout, à plein d'adverbes en "-ment"...

Sur ce, je retourne à une oeuvre qui n'a RIEN à voir : La Vie de Marianne!
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Ça ne va pas très bien pour le sergent Lloyd Hopkins lorsque s'ouvre le roman, ça va même plutôt assez mal: évalué en psychiatrie, le Dr Kurland recommande dans son rapport – une sorte de récapitulatif des tomes précédents - qu'il soit mis à la retraite, en raison de sa grande instabilité émotionnelle et de son haut potentiel de violence. C'est qu'il y a eu des développements dans l'affaire du Voyageur de la nuit, un troisième suspect ayant été appréhendé, et Lloyd le « flic sans loi », Lloyd le Dingue a dépassé les bornes, et cela ferait bien l'affaire de sa hiérarchie de pouvoir enfin s'en débarrasser. Il faut cependant patienter avant de le voir entrer véritablement en scène, l'auteur s'attardant d'abord sur Duane Rice, un voleur de voitures qui vient de sortir de prison. Rice est à la recherche de sa petite amie Vandy, qui s'est tirée, et il se cherche des acolytes pour l'assister dans les braquages de banques qu'il est en train de planifier. Tout comme Lloyd, il présente un certain code moral en ce qui a trait à la violence faite aux femmes, mais c'est loin d'être un enfant de choeur, et c'est la mort et la désolation qu'il va semer sur son passage, avec des scènes d'une grande violence qu'Ellroy décrit avec beaucoup de réalisme... La Colline aux suicidés présente une intrigue plus intéressante et trépidante que son précédent, À cause de la nuit, sur lequel j'ai bien failli rester. J'ai lu quelque part qu'il devait au départ y avoir cinq romans mettant en scène Lloyd Hopkins, mais qu'Ellroy a arrêté en cours d'écriture du quatrième pour passer à d'autres projets; présenter la série comme une trilogie laisse espérer une conclusion qui ne peut que ne pas remplir ses promesses, et j'ai effectivement été un peu déçue, même si le roman trouve quand même une certaine conclusion. J'ai apprécié la série pour le talent d'Ellroy à sonder la noirceur de ses personnages et à décrire les mécanismes de la violence, et pour le Los Angeles des années quatre-vingts qu'il décrit, un personnage à part entière.
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Dernier volume de la trilogie consacrée à Lloyd le Dingue, cette "Colline aux Suicidés" fait référence à une colline située dans la banlieue de L.A. et où, dans les années 60, les jeunes motards avaient pris l'habitude de se fixer des rendez-vous cinglés, dans le genre de celui qui permet à James Dean, dans "La Fureur de Vivre", de faire la preuve de son courage - et de sa folie suicidaire.
Seulement, dans le livre d'Ellroy, les motos doivent franchir un profond fossé donnant en chute libre sur les égouts de la ville. Certains y sont morts (la tradition voulait qu'on prît la précaution d'y jeter au préalable de chaque duel maints objets coupants et tranchants, style crocs de boucher ou baïonnettes) et ceux qui en ont réchappé n'ont plus jamais été les mêmes, d'autant que, dans cette marée putride, se confondent nombre de produits chimiques hautement toxiques. Qui pis est : il arrivait à beaucoup de ces jeunes "durs" de tomber quatre ou cinq fois dans le fossé !
A un bout du décor, Ellroy nous plante le sergent Lloyd Hopkins, toujours aussi tête brûlée et aussi adepte de pureté, que ses supérieurs hiérarchiques rêvent de mettre à la retraite anticipée en s'appuyant sur le faux témoignage qu'il a donné pour sauver la vie de Goff et de sa maîtresse, dans "A cause de la Nuit." Quand débute le roman, un expert psychiatrique vient de déclarer Hopkins inapte à poursuivre ses fonctions.
A l'autre bout, un trio de malfrats comme seul Ellroy sait les composer : Duane Rice, qui ne rêve que de retrouver la femme qu'il aime (et qui ne l'aime pas, mais il ne le sait pas encore), Bobby Garcia, un ancien boxeur complètement fêlé qui rêve de meurtres et de viols et Joe, son frère, un "éternel second", que leur enfance commune auprès d'un père violent semble avoir lié à tout jamais à Bobby.
Il y a aussi Meyers, un gardien de prison pour détenus souffrant de troubles psychiatriques, qui ne vaut pas mieux que ceux qu'il garde et qui finira trois balles dans le dos, sur le sol d'une banque, pour des raisons que je vous laisse à découvrir. Kopek, le G-man avec lequel Hopkins se retrouve en train d'enquêter sur le premier braquage commis par le Trio infernal. Et bien sûr le vieil ennemi de Lloyd, son supérieur hiérarchique Fred Gaffeney.
Et toujours, toujours, le spectre de la Rédemption, inlassablement poursuivi par l'un comme par l'autre ... L'atteindront-ils jamais ?
Des trois volumes de la saga Hopkins, j'ai un faible pour "Lune Sanglante" et c'est peut-être pour cela que je juge cette "Colline aux suicidés" un peu plus faible que d'habitude. Je me suis d'ailleurs laissé dire que la saga Hopkins, initialement prévue avec cinq titres, commençait à peser à son auteur justement à partir de ce tome. Et, à mon avis, ça se sent ...) Il existe d'ailleurs un quatrième manuscrit contant les aventures de ce "flic sans loi" mais Ellroy l'abandonna en cours de route pour se consacrer au "Dahlia Noir", son obsession.
L'intrigue n'en demeure pas moins passionnante. Cependant, si vous voulez juger sur pièce - ce qui serait la meilleure solution - lisez les trois volumes dans l'ordre. ;o)
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Simpl(ist)e et linéaire... ce livre est comme tirer au fusil à pompe sur une cible à 50 mètres...

On retrouve un Ellroy en formation. Il s'essaie aux rapports de police, grande première dans ce troisième tome de la "trilogie Hopkins". Il maîtrise déjà bien son sujet, et comme pour pas mal de ficelles de cette trilogie, on les retrouvera maîtrisées à la perfection dans ses romans ultérieurs.

C'est aussi dans ce roman de la trilogie qu'Ellroy dévoile les plus grandes failles des protagonistes, Gaffaney, Rice, Braverton, mais aussi et surtout Hopkins. Cela aussi, il le réutilisera dans L.A. Confidential.

Idem pour les pactes entre flics ripoux. L'accord entre Gaffaney et Hopkins, un accord où chacun tient la paire de burnes de l'autre, un accord tel qu'Ellroy les aime, cet accord sent la sueur, le sang et la testostérone.

Ici, Ellroy nous relance sur la pornographie et sur le rock, sans doute une musique de dégénérés pour l'auteur. Les quelques scènes chez les producteurs de musiques sentent le jugement dernier et pour peu j'aurius entendu un bruit de chaise électrique... tant il est clair qu'Ellroy désavoue cela.

C'est sans doute un aspect gênant de l'ensemble des romans de la trilogie. Cette implication émotionnelle de l'auteur, de manière péremptoire et quasi vindicative.

Car Ellroy, c'est l'auteur que nous adorons haïr... Pas d'homosexuel chez Ellroy, mais des gouines et des pédés. Pas d'afro-américains, mais des bougnoules. Etc. Vous connaissez le topo. Il est vrai qu'enchaîner les trois tomes produit un sentiment de lassitude.

La question est alors, faut-il se priver du plaisir de la lecture? Va-t-on prendre sa carte du FN au terme de la lecture d'un roman d'Ellroy? Achète-t-on la panoplie du KKK quand on boucle la trilogie Hopkins?

Plus largement, faut-il se priver de Pulp Fiction parce que Travolta est scientologue? Ne peut-on lire Céline ou apprécier Guitry... au vu de leurs états de service? Les personnes qui veulent un roman xénophobe iront lire le Camp des Saints... et ils "apprécieront" la démonstration...

Revenons à nos moutons. le roman est limpide, linéaire et parfois emballant. Ellroy est bon dans les scènes d'action. Quand le mouvement s'emballe, il est à l'aise. Les confrontations sont parfois un peu caricaturales, mais on sent une fascination pour le western, pour les duels. Entre hommes.

Là où je cale davantage, c'est sur l'aspect trilogie. OK, on boucle le tout en revenant aux émeutes de Watts sur lesquelles s'ouvre le premier tome. So what? Cela fait-il une trilogie? A mon avis non. Une suite serait tout à fait possible. Disons plutôt "aurait tout à fait été possible". de nouveau, on est dans l'exercice. Cet aspect "boucle" est mieux maîtrisé dans le cycle de L.A. Confidential. La trilogie est sans doute à réserver aux fans, à celles et ceux qui veulent voir les premiers soubresauts d'Ellroy et y percevoir tout ce qu'il va devenir.
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Et voilà arrivé le troisième tome de la trilogie Lloyd Hopkins. Comme pour toutes les trilogies, on y attend un dénouement, une conclusion. Et il faut avouer qu'on est un peu déçu pour le coup. C'est sans doute dû au fait que Ellroy a abandonné le personnage d'Hopkins en cours de route, reconnaissant qu'il finissait par l'ennuyer. Plus habitué aux quatuors (ou aux quartets si on emprunte le terme au jazz), c'est sans doute un dernier tome qui manquerait à Ellroy pour clotûrer la saga.

Mis à part ce petit regret, le récit est une vraie réussite. On aborde là encore une autre facette de la criminalité de Los Angeles, on évite l'impression de redite avec les deux premiers tomes. Après un début qui semble moins rempli de violence, on replonge ensuite dans la noirceur habituelle d'Ellroy. La psychologie des personnage est fouillée, en lien avec leur histoire, et même les personnages secondaires sont crédibles.

On sent malgré tout que l'auteur est appellé ailleurs, qu'il cherche d'autres terrains d'exercice, notamment ce qui deviendra son oeuvre sans doute la plus connue, le Dahlia Noir.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Aussi se saisit-il du téléphone, espérant que l’amant de sa femme ne serait pas réveillé dans son sommeil pour venir répondre. Ses mains tremblaient en tapant le numéro, et lorsqu’il eut la tonalité, il sanglotait.
A la troisième sonnerie, il entendit un message enregistré : ‘’Bonjour, ici, Janice Hopkins. Toute la troupe, les filles et moi, nous sommes parties en voyage, mais nous devrions être de retour pour Noël’’. Il y eut une légère pause, puis la voix de Penny : « Les forêts sont belles, sombres et profondes. Parlez au top sonore.’’
Incapable de parler à travers ses larmes, Lloyd raccrocha et recomposa le numéro, encore et encore, jusqu’à ce que le message répété le berce au-delà des larmes et qu’il plonge dans le sommeil, le combiné dans les mains.
[…]
Le top retentit. Lloyd relâcha sa respiration et dit : ‘’Que la troupe se dirige plein Sud avant que je me fasse quelque chose de dingue. Vous êtes tout ce qu’il me reste.’’
Puis, il retourna chez lui et monta jusqu’à la chambre qu’il avait gardé inviolée depuis que sa femme l’avait quittée, deux ans auparavant. Là, sur un lit couvert de poussière, il s’endormit dans l’attente de survivre ou d’oublier.
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La Colline aux Suicidés, c'était une longue jetée de ciment qui descendait jusqu'à un grand canal de dégorgement des égouts, à l'arrière de l’Hôpital de Sapulveda . La colline est les versants qui l'entouraient étaient clôturés haut de barbelés découpés en une douzaine d'endroits par les membres des bandes qui utilisaient l'endroit comme lieu de réunion et terrain de baise.

La colline proprement dire servait de lieu où le courage se mettait à l'épreuve. La pente était raide, glissante avec toute l'huile renversée, et c'était le champ clos des défis ultimes à moto. Les motards démarraient au somment, moteur coupé, essayaient de rester en ligne dans la descente et, après avoir lentement gagné de la vitesse, enclenchaient alors la première et sautaient l’obstacle, le fossé d'évacuation des égouts, quatre mètres de large remplis d'ordure et de rejets chimiques industriels, trente ans d'accumulation d'objets pointus jetés là-dedans dans le but d'infliger de la douleur. [...] La rumeur voulait que des dizaines de corps se décomposaient dans le sas d'évacuation. La Colline aux Suicidés avait la réputation d'un lieu merdique et dégueulasse, où des hommes braves se détruisaient.
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Mon seul pêché, c'est la bibine. J'tête la mousse comme pas un. Pour un peu, je me shooterais avec. J'suis un putain d'imbibé qui engloutit la mousse au tonneau. C'est cette saloperie que je verse sur mes Rice Crispies le matin, et il m'arrive même de me raser avec. C'est un coup de bibine que je file à mon chien pour faire passer son Alpo. Si j'étais une tante, je m'en foutrais dans le cul par plaisir.
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- Monsieur, j'ai été le supérieur direct de Hopkins depuis que Gaffaney a été promu capitaine et qu'il est parti pour le SAI et j'ai agi avec lui de la même manière que ses précédents chefs avant moi.
Le laisser choisir ses propres coups, le laisser conduire des enquêtes qui auraient dû revenir à des lieutenants, le laisser travailler sans partenaire.
Les résultats qu'il m'a apportés ont été exceptionnels : les méthodes utilisées pour les obtenir, soit douteuses, soit carrément illégales.
.../...
Vous connaissez mes sentiments quant au non-respect de la procédure exigée, Monsieur, Hopkins est avant tout un criminel.
Ce qui le sépare d'un petit truand ordinaire de la rue, c'est un QI de cent-soixante-dix et un insigne.
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De manière symptomatique, le sergent Hopkins, qui se décrit lui-même comme un "flic sans loi" et un sybarite reconnu, a satisfait ses pulsions de violence et ses désirs sexuels avec la ferveur sans contraintes d'un véritable sociopathe.
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