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Le Quatuor de Los Angeles tome 1 sur 4

Freddy Michalski (Traducteur)
EAN : 9782743615871
504 pages
Payot et Rivages (18/10/2006)
  Existe en édition audio
4.09/5   3347 notes
Résumé :
Le 15 janvier 1947, la police de Los Angeles trouve sur un terrain vague le cadavre nu d'une femme de 22 ans, Betty Short.
Le corps est sectionné en deux au niveau de la taille, vidé de ses organes et de son sang, il présente de nombreuses lacérations et brûlures, notamment aux seins, et la bouche a été ouverte d'une oreille à l'autre.
La police met toutes ses forces sur ce meurtre qui, à cause de la tendance de la victime à se vêtir de noir, devient ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (270) Voir plus Ajouter une critique
4,09

sur 3347 notes
Une plongée dans les eaux troubles et profondes de la Californie des années post-Seconde Guerre mondiale qui ne peut pas laisser le lecteur de marbre.

Un univers violent, dur et cru parfaitement recréé par Ellroy à tel point qu'on oublierait presque qu'il n'en est pas le contemporain mais seulement le conteur. Un univers dominé par le mâle blanc, le flic tout-puissant qui vacille constamment tel un ivrogne entre pègre et conscience du devoir.

J'ai été favorablement impressionnée par l'écriture d'Ellroy même s'il a commencé par me faire craindre le pire par ses presque 100 pages d'introduction avec pour décor la boxe, si populaire à cette époque et si hermétique pour moi. Cependant, j'ai bien fait de patienter car, rétrospectivement, il est évident que sans cette mise en condition, sans cette plongée dans le temps et l'espace, la suite du polar n'aurait évidemment pas eu le même impact.

J'ai été saisie par la noirceur de l'intrigue aux rebondissements quasi incessants. La complexité psychologique des personnages est telle qu'elle semble mener inéluctablement la plupart des protagonistes vers la folie et fait soupçonner au lecteur une tendance à la schizophrénie généralisée.

Pourtant, malgré les méandres de l'Affaire, l'auteur ne perd jamais pied, ne cède jamais à la facilité et s'impose une rigueur qui accroît la crédibilité de son récit jusqu'au dénouement. Sachant que l'action de ce très bon polar s'étale sur 4 ans sans temps morts, je vois là une marque indéniable de talent.

Pour le lecteur, difficile de véritablement s'attacher au personnage principal, Dwight Bleichert qui lui-même n'arrive à s'attacher qu'aux fantômes et aux fantasmes, délaissant la réalité. Brutal, magouilleur et menteur, il parvient cependant à susciter la compréhension voire la compassion de celui qui écoute sa longue narration et est témoin de sa ténacité comme de ses errements.

Un bon polar, bien glauque, bien prenant, qui ne cherche pas à créer la surprise et l'éclat mais qui construit patiemment son suspense pour un résultat très efficace.


Challenge ABC 2012 - 2013
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Janvier 1947 Los Angeles.
Une fille découverte sur un terrain vague ,assassinée, mutilée....
On rentre dans ce roman comme sur un ring de boxe.
La rencontre de Blanchard et Bleichert sur ce ring va sceller leurs amitiés à grand coup de poing.
James Ellroy nous fait découvrir un Los Angeles gangréné par la pègre, la prostitution, ces flics véreux bref toute la faune représentative des bas-fonds de la cité des anges.
L'enquête piétine ; Premier rebondissement la disparition de Lee Blanchard va propulser Bucky Bleichert dans une série de choix pas toujours heureux.
A partir de ce moment on plonge dans le côté obscur de ce policier, son mariage raté, son obsession pour Betty Short alias le " Dalhia noir".
Son enquête va l'emmener à la limite de la folie.
James Ellroy va nous embarquer dans une série de fausses pistes. Je n'en dirais pas plus.
Seul bémol dans ce roman coup de poing c'est la violence parfois insoutenable, ces mots crus.
Quand on connait la biographie de cet écrivain, la mort de sa mère assassinée alors qu'il avait dix ans, l'impuissance de la police à retrouver le meurtrier.
Ce livre est une sorte de psychanalyse, d'exorcisme comme on peut le lire en quatrième de couverture, on ne peut que lui pardonner.
Bonne lecture à tous.
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Ce roman de J. Ellroy est non seulement un polar noir basé sur une véritable affaire criminelle de 1947 à Los Angeles, l'affaire Elizabeth Short surnommée par les médias « le Dahlia noir » mais aussi un roman social très noir qui décrit l'Amérique des années 1940. Et c'est cette part du roman que j'ai trouvée magistrale, tant elle est décortiquée à travers les personnages complexes du roman.
L'enquête n'est pas en reste non plus, l'auteur, obsédé par cette affaire et celle du meurtre de sa mère, a fait de nombreuses recherches à leurs sujets. Il malmène son lecteur au fil de l'enquête sur le dahlia noir, et propose même l'auteur de ce crime sur la base de ses investigations. En réalité, aucun coupable n'a été incriminé, l'affaire n'a jamais été résolue.
On trouve beaucoup de composants dans cet ouvrage fascinant et dont on ressort sonné, tant il est difficile d'esquiver les coups portés. de même pour nos deux enquêteurs lorsqu'ils s'affrontent sur le ring dans un combat que l'on vit tant il est bien décrit.
Laissez-vous tenter par cette lecture, mais assurez-vous d'une bonne préparation comme pour un combat de boxe, car cette lecture est exigeante et ne peut s'envisager comme une simple distraction. On pénètre des âmes sombres... la part de l'ombre.
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Choc, tragique, brillant… du pur James Ellroy !

L'histoire se passe à Hollywood en 1947, on suit un policier qui va monter en grade et qui va être confronté à un meurtre horrible qu'il va devoir élucider avec son collègue dont il va découvrir les secret à mesure que l'enquête s'élucide.

La description est brillante, tout en finesse et en suspense. J'ai rarement lu un roman qui tienne autant de rebondissement. Il relate donc l'histoire épouvantable d'une jeune actrice coupée en deux avec l'intérieur vidé et un visage défiguré au niveau de la bouche, le but du livre consistant à découvrir celui qui a commis ce crime ignoble et répugnant. James Ellroy montre une ambiance chez les policiers de l'époque qui est loin de se montrer sereine, les chefs voulant des résultats et les inspecteurs condamnés à trouver les coupables. Mais si tout cela était si simple. Parfois, on pense avoir découvert le criminel, puis des nouveaux éléments apparaissent ... On s'y perd, on tente de comprendre ce qui a bien pu pousser quelqu'un à assassiner une personne telle que la sublime Betty Short. C'est un meurtre hors du commun, son meurtrier la détestait, manifestement, pour avoir fait subir à sa dépouille de pareilles atrocités.

le lecteur se sent parfois mal à l'aise de comprendre certaines choses, parfois complice d'un personnage trop suspect, parfois il lui semble que lui aussi il aurait perdu ses moyens, serait devenu fou, comme la plupart des personnages, rattrapés par leur sombre passé. L'histoire nous fascine tout autant à l'extérieur qu'à l'intérieur du roman. le peu d'élément qu'a la police et les personnages qui tombent un à un (soit dans la folie, soit assassinés) ne fait qu'accroître le sentiment de malédiction autour de l'affaire du Dahlia Noir. L'ambiance, sombre et mystérieuse, nous plonge plus profond encore dans cette terrible histoire, le rythme est très soutenu ...

Au menu de ce polar brillant et noir: fusillades, meurtres à l'arme blanche, tromperies, trahisons, enquête compliquée, bref le roman de James Ellroy, extrêmement rythmé, ne peut qu'accrocher le lecteur à sa chaise qui doit vraiment attendre le dénouement pour découvrir les mobiles et les responsables de ce meurtre sadique.

Un livre en tous points réussi pour son intensité, ses rebondissements et ses qualités scénaristiques.
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Je me lance enfin dans mon premier roman de James Ellroy ! Et je ne suis pas déçue , ce livre ne peut clairement pas laisser indifférent !
L'histoire de cette femme assassiné sauvagement, le Dahlia noir, je connaissais dans les très grandes lignes et je savais que c'était une affaire non résolue avant de le commencer. Ellroy fait le choix de lui donner une résolution, pourquoi pas ! Mais ce qui est intéressant dans ce roman bien noir, c'est le contexte, la fin des années quarante et début des années cinquante, avec des flics blancs qui abusent de leur puissance. C'est aussi un L.A parfaitement décrit ,un récit immersif dans un monde assez trash et violent. D'ailleurs quand on se retrouve soudain avec le personnage dans une cour d'école, on se reconnecte en même temps à une civilisation qu'on avait l'impression d'avoir perdu !
Et les personnages ! Fascinants, attachants ou complétement fous ? Surement les trois, en tout cas j'ai eu un peu de mal à comprendre la fascination des deux héros pour le Dahlia ...mais peu importe, ça reste un récit addictif , bien écrit , bien qu'avec un peu trop de rebondissements .
A lire, c'est sûr !
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Citations et extraits (65) Voir plus Ajouter une citation
C'est ici que Bleichert n'est plus que moi et uniquement moi. Il porte comme un flambeau une blessure et une tendresse qui le consument au plus près, et peu lui importe s'il se brûle. Il y a quelqu'un là, dehors. C'est une Femme. Je la sens bouger. J'ai besoin de résoudre ce crime, de défaire les nœuds de cette énigme et de faire mienne cette trame d'événements - et ainsi elle m'aimera.
Dément. D'une niaiserie magnifique. Douloureux, plein d'espoir, enragé. La raison pour laquelle j'ai écrit ce roman. La fureur misogyne rationalisée. La raison pour laquelle Betty Short a été assassinée, celle qui explique pourquoi je raconte des histoires de rédemption à l'intention des femmes.
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- Vous êtes en train de nous dire que votre fille, c'était une raclure ? dit Lee.
Short haussa les épaules.
- J'ai cinq filles. Un mauvais numéro sur cinq, c'est pas si mal.
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La découverte du corps d'Elisabeth "Betty" Short: C'était une jeune fille dont le corps nu et mutilé avait été sectionné en deux au niveau de la taille. La moitié inférieure gisait dans les mauvaises herbes à quelques mètres du haut, jambes grandes ouvertes. Sur la cuisse gauche, on avait découpé une large portion de chair et de la taille tranchée au sommet de la toison pubienne courait une entaille longue et ouverte. Les deux lèvres de peau étaient retroussées: il ne restait rien dans la plaie béante. La moitié supérieure était pire: les seins étaient parsemés de brûlures de cigarettes, celui de droite pendait sectionné, rattaché au torse par quelques lambeaux de peau; celui de gauche était lacéré autour du téton. Les coupures s'enfonçaient jusqu'à l'os, mais le plus atroce de tout, c'était le visage de la fille. C'était un énorme hématome violacé, le nez écrasé, enfoncé profondément dans la cavité faciale, la bouche ouverte d'une oreille à l'autre en une plaie de sourire qui vous grimaçait à la figure comme si elle voulait en quelque sorte tourner en dérision toutes les brutalités infligées au corps. Je sus que ce sourire me suivrait toujours et que je l'emporterais dans la tombe.
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La porte s'ouvrit, retenue au chambranle par une chaîne. Les aboiements s'amplifièrent ; à travers le jour de la porte, j'entr'aperçus une femme souillon. Je criai : "Police !", Lee coinça le pied dans l'espace entre le chambranle et la porte ; je passai la main à l'intérieur et dégageai la chaîne de sécurité. Lee ouvrit la porte d'une poussée et la femme se précipita sur le perron en courant. Je pénétrai dans la maison, en m'interrogeant sur le chien. Je contemplai un salon dégueulasse lorsqu'un mastiff à la robe brune me bondit dessus, la gueule grande ouverte. Je tâtonnai pour dégager mon calibre mais le bestiau commença à me lécher la figure.
On resta là tous les deux, les pattes avant du chien en appui sur mes épaules, comme deux danseurs engagés dans un pas de deux.
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En m'arrêtant devant la maison, je vis un camion de déménagement dans l'allée et la Plymouth de Kay, capote baissée, chargée de valises. Je passais prendre un uniforme propre ; apparemment, ma petite course se transformait en quelque chose de totalement différent.
Je me garai en double file et montai les marches quatre par quatre, en sentant encore sur moi le parfum de Madeleine. Le camion commença à sortir en marche arrière ; je hurlai :
- Hé ! Nom de Dieu ! Revenez ici !
Le conducteur m'ignora ; du perron, des paroles m'empêchèrent de courir après lui.
- Je n'ai pas touché à tes affaires. Et tu peux garder les meubles.
Kay portait sa veste Eisenhower et sa jupe de tweed, tout comme à notre première rencontre.
-Petite, dis-je, et je commençai à demander : Pourquoi ?
Ma femme riposta sans détours :
-Tu crois que je vais laisser mon mari disparaître pendant trois semaines et ne rien faire ? Je t'ai fait suivre par des détectives, Dwight. Elle ressemble à cette putain de morte, aussi, tu peux te la garder - moi, c'est exclu.
(p. 331)
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