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Critique de ibon


Nous somme le 1er janvier 1950, un meurtre d'homosexuel vient d'être commis et la menace rouge hante la société américaine mais elle sert les ambitions de l'aspirant-procureur Ellis Loew qui se lance dans la chasse aux sorcières en constituant une équipe de quatre policiers aux profils différents.
La série du quatuor de Los Angeles consacre Ellroy au rang des plus grands auteurs de polar dès les années 1990. Elle concerne la période 1947-1958 dans une ville où mafieux et policiers sont trop souvent main dans la main. Ellroy se documente énormément sur cette période et écrit SA vérité en utilisant SES souvenirs et SON argot (à déboucher les oreilles d'un sourd).
La scène primitive et le mythe fondateur est le meurtre d'Elisabeth Short alias «Le Daliah noir» qu'il transcende dans le tome 1 pour en faire son premier chef d'oeuvre (que l'on se doit de lire si on aime cette littérature).
Ce tome 2 n'est pas vraiment une suite du Daliah, en tout cas il se lit indépendamment du premier, mais il est, selon Ellroy, son premier roman d'adulte, le plus abouti, le plus travaillé. Jamais il n'a autant peaufiné un plan (plus de 150 pages!).
C'est dire la complexité du récit...Mais, comme on dit en Bretagne quand on se baigne dans l'océan: « au début c'est glacé mais une fois qu'on y est on ne veut plus en sortir!».
«Le grand nulle part» est un titre est jazzy mais il fait aussi jaser tant par sa noirceur que par la description du racisme tout terrain dans le Los Angeles des années 50.
L'ambiguïté de ses personnages principaux est une marque de fabrique chez lui: pourris mais avec un petit quelque chose de positif qui fait que l'on ne les rejette pas complètement.
A commencer par Dudley Smith, flic, démon et votre compagnon de lecture qui va devenir légendaire puisqu'on le retrouvera dans bien d'autres affaires ellroyennes. Buzz Meeks, le rabatteur-porte-flingue décontracté d'Howard Hugues l'avionneur. Dany Upshaw, le flic le plus intègre des quatre, un idéaliste, bosseur comme jamais sur une affaire d'homo assassiné dont il est le seul flic à s'y intéresser. Mal Considine, un lieutenant de la criminelle, grand et maigre comme Ellroy, en instance de divorce, comme lui aussi, dont le fils est tiraillé entre ses parents qui se l'arrachent avec une mère instable... cet enfant, c'est encore Ellroy.
Bon, j'avoue avoir découvert certaines clés dans la revue Polar consacré à cet auteur.

Pour ceux qui aiment être bousculés en littérature voilà un auteur sulfureux et dérangeant.
La noirceur fait partie intégrante de ses écrits mais ici on retrouve quelques éléments plus moraux: la recherche du pardon des principaux protagoniste et la dénonciation de la chasse aux communistes à Hollywood ne fait aucun doute.
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