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Le Quatuor de Los Angeles tome 4 sur 4

Freddy Michalski (Traducteur)
EAN : 9782869305922
536 pages
Payot et Rivages (30/11/-1)
3.94/5   417 notes
Résumé :
Le lieutenant Dave Klein est chargé de plusieurs dossiers dans le Los Angeles de la fin des années cinquante. Entre la recherche d'un assassin de clochards, une enquête dans le milieu de la boxe en relation avec la mafia, un cambriolage étrange, la prise en filature d'une vedette, l'incarcération d'un candidat aux élections municipales et un vol de fourrure, Klein est en proie à une multitude d'affaires manoeuvrées par ceux qui comptent s'emparer de la ville. Vérita... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Relaxe à côté de sa Chevy, Ellroy sirote une bignouse. Brave, grâce à la douce assurance de mes lectures ellroyennes, je lui dis qu'il a écrit des horreurs dans “White jazz”.
Il sourit, par pitié.
Que son récit porté par Dave Klein, avocat avant d'être policier au LAPD, est un agglomérat de dégueulasseries.
Un sourcil dressé, puis une gorgée , indifférent.
Que je n'ai pas aimé la narration, des morceaux de phrases balancés parfois sans verbes. Tout cela écrit à la mitraillette. Des tirs sans précision. Ce qui fait que j'ai moins aimé que d'habitude avec une fin qui tient plus du dérapage foireux que de la précision habituelle.
Là, il jette sa bière vide et me fixe.
Bon, mais en même temps, le pari était risqué, et que finalement même si elle m'a semblé un peu en-dessous des autres, son histoire demeure ce que l'on peut faire de mieux en matière de polar...

- Mon gars, tu ME fais confiance, la prochaine fois ce sera encore plus CIN-IN-GLE!
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Avec ce dernier opus, James Ellroy clôt son premier Quatuor de Los Angeles. Il revient à un récit à la première personne, comme dans le Dahlia Noir qui entame cette tétralogie et nous présente le point de vue du lieutenant des Moeurs, David Klein sur plusieurs enquêtes et la rivalité entre membres influents du LAPD.

Pour cette introspection dans les pensées du narrateur, l'auteur adopte ici un style dépouillé à l'extrême, haché, abrupt, lapidaire qui cadre parfaitement avec le rythme et l'ambiance de violence profonde du roman mais qui n'est pas toujours agréable ni facile à lire même si cette forme narrative est capable de provoquer une compréhension immédiate des choses en dehors de la logique d'une syntaxe plus classique.

Fidèle à lui-même, "le Dog" imbrique plusieurs intrigues qui se coupent et se recoupent, cambriolage chez un trafiquant de drogues arménien propriétaire de laveries, vol de fourrure dans un entrepôt, assassinat d'une famille apparemment sans histoire. Toutes ces affaires criminelles servent de toile de fond aux rivalités mortelles entre les Fédéraux et le LAPD et au sein même des différents services de police de la ville. A moins que cela soit l'inverse... car avec Ellroy, point n'est besoin de gangsters, les flics se suffisent à eux-mêmes pour mettre en place corruption, extorsions, chantages, trafics en tout genre, passages à tabac, meurtres et assassinats. Toutes ces exactions, doux euphémisme, sont le fond de commerce des forces de l'ordre de la Cité des Anges à la fin de ces années 50 où flotte un fort relent de racisme et de corruption généralisée.

Parmi les personnages de White Jazz, il n'y en a pas un pour apparaitre comme un héros positif aux valeurs morales établies et la rédemption finale de Klein parait bien entachée. Tout au long du roman, le lieutenant Klein, policier et avocat intelligent est montré comme un flic pourri et brutal qui n'hésite pas à faire supprimer son coéquipier et qui vend depuis longtemps ses talents de tueur à la pègre, ce qui lui a valu le surnom de "redresseur". le capitaine Dudley Smith reste le salopard intégral et raciste tel qu'on l'a connu dans le Grand Nulle Part et L.A. Confidential, avide de violence et de fric et Ed Huxley, le chef des Inspecteurs, qui poursuit son ascension, n'est plus l'homme probe et intègre apparu dans L.A. Confidential, dévoré par des ambitions politiques qui le poussent aux pires manigances. le reste des personnages est à l'avenant : politicards, flics ou truands, hommes ou femmes, ce sont tous des pervers sexuels, des drogués et des meurtriers. Tous sont capables des pires bassesses et compromissions pour quelques billets verts ou pour se faire élire conseiller municipal ou procureur général.

Nous sommes là au coeur d'un pessimisme foncièrement ancré chez Ellroy et cette plongée au plus profond des ténèbres humaines fait bien de James Ellroy un très grand maître du roman noir et de White Jazz une partition aux accents de bebop parfaitement maîtrisés.
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Il fallait que je sache la fin du Quatuor... Et que je lise ce roman si controversé pour son style et en tant que clôture moins grandiloquente de la tétralogie. Passé la deuxième page, je me suis fait au style, et s'en est suivi une plongée fascinante dans le courant de conscience fou de Dave Klein, flic archi-pourri qui ravit les fans d'Ellroy, avec toutes les composantes que ça implique : homme de main d'Hughes, de Cohen, vivant une attraction incestueuse... Dave Klein est au plus profond des abysses, et j'ai trouvé que pour un retour à la première personne, tellement perçu par certains comme une régression tant on a adopté la tripartition depuis le Grand Nulle Part, la conception du seul et unique personnage principal du roman était sacrément réussie. On prend plaisir à le voir exécuter ses basses besognes accompagnées des répliques les plus percutantes, on souffre avec lui, on planifie tout avec lui, on se fait piéger avec lui, on drague avec lui... Vraiment, on est engoncé dans sa tête, ça fonctionne super bien. Et on est impressionné par sa maîtrise des évènements, tant on en a vu d'autres tomber face à Los Angeles. Certes, il se fait plusieurs fois piéger (vers la page 320 de l'édition de poche, lorsque Dave est sous l'emprise de la drogue, c'est particulièrement génial sur le plan stylistique) mais il finit toujours par avoir le dessus! Et Dudley Smith, the ultimate motherfucker, le vilain que nous haïssons tous, qui nous terrifie dès qu'un "Mon gars." surgit de la prose, a enfin ce qu'il mérite!!! Vivement Perfidia (prochain roman d'Ellroy)!!

Le seul point négatif de White Jazz pour ma part, est dans l'intrigue principale, l'enquête sur le cambriolage des Kafesjian. C'est bien connu, les amateurs de roman policier/polar veulent du MEURTRE. le vol, le cambriolage... C'est moins grave, sur le plan moral, moins spectaculaire, on s'y intéresse moins, on se sent moins concerné. Et jusqu'à ce que la solution commence à germer, que la tempête d'incestes ne pleuve sur le roman, nous entraînant dans une guerre de familles digne de Roméo et Juliette (avec ses deux amants maudits, oui) et que des meurtres de boucher comme on les aime avec Ellroy n'aient lieu, et bien, on prend un immense pied à suivre les péripéties de Dave Klein, mais l'enquête ne nous intéresse pas.
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Ici ce qui surprend c'est le style d'écriture . Ellroy prend un risque énorme avec ce style qui décontenance totalement le lecteur , et démontre de la maniére la plus éclatante le talent incroyable de cet auteur "fou" et génial . La prise de risque est telle que nombre ne suivront pas , la radicalité de l'oeuvre étant bien trop difficile à surmonter . A coté on peut trouver sans intéret l'enquéte en elle méme , comparativement au trés haut niveau des trois premiers opus de ce quatuor . Une oeuvre expérimentale , hélas sans lendemain , mais au moins Ellroy aura osé .
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Dernier roman de ce que l'on appelle communément le quatuor de Los Angeles, après le Dahlia Noir, le grand nulle part et L.A. Confidential, White Jazz met en scène le Lieutenant Dave Klein du LAPD qui, à l'automne 1958, passe d'une affaire sordide à l'autre, depuis un vol de fourrures jusqu'à un tueur en série de clochards, en passant par un cambriolage chez un trafiquant drogue, par ailleurs indicateur privilégié de la brigade des stupéfiants. N'oublions pas non plus les petits coups de main qu'il peut donner ici et là, notamment à Howard Hughes et Mickey Cohen.

Le Lieutenant Dave Klein est donc très occupé et n'a pas de temps à perdre dans la rédaction de rapports soignés. C'est pourquoi, quand il nous raconte son histoire, il le fait comme s'il le faisait de vive voix, entre deux portes, et deux missions dans les bas-fonds de Los Angeles. C'est pour rendre cet état d'esprit que James ELLROY donne à sa prose un style peu commun en littérature : le style télégraphique. Ce choix peut en effet surprendre, d'autant qu'il est bel et bien appliqué à l'intégralité du roman, à l'exception des coupures de journaux reprises ici et là, et qui viennent combler le déficit d'informations données par le narrateur. Force est pourtant de reconnaître que cela fonctionne, que cela convient parfaitement, tant au personnage qu'à l'ambiance générale du roman, et que cela ne nuit en rien à la fluidité de la narration. Bien au contraire, White Jazz est un récit incroyablement rythmé, comme sur un tempo soutenu d'un titre de bebop.

Pour le reste on retrouve les mêmes ingrédients que dans les précédents romans du quatuor. C'est une intrigue dans laquelle plusieurs affaires apparemment indépendantes sont finalement intimement liées. Ce sont les flics véreux, les truands, les prostitué(e)s, les politiciens corrompus et toute la lie de la société du Los Angeles de la fin des années cinquante, quand racisme, homophobie et anticommunisme primaire étaient la norme. le résultat est un roman noir à l'atmosphère particulièrement glauque dans lequel il serait vain de rechercher un quelconque optimisme.

Pour apprécier White Jazz, il faudra donc avant tout adhérer au style très particulier de la narration, celui-ci ne simplifiant pas la compréhension d'une intrigue complexe à la base. Mais en l'occurrence l'effort d'attention ne peut être que payant et permet de conclure le quatuor de Los Angeles de la meilleure des manières qui soit.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Tu es un spectateur, mon gars. Un regardant. Tu as touché du doigt tes propres obscurités et ce qu'elles peuvent te conduire à faire, et maintenant, tu apprécies le plaisir de répit d'être simple spectateur.
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Septembre 57 : rumeur, Jack D. - malade du cœur, en piteux état.
Coup de fil au bonhomme.
Jack D. : Viens me voir.
Motel en bord de plage - le baisoir rêvé, tout pour le dernier voyage - gnôle, porno, putes dans la piaule d'à côté.
À le supplier : annule ma dette.
Jack : - Les putes font des machins lezbo.
Arrêter de le supplier - pour l'étouffer sous l'oreiller.
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Pete qui s'accroupit. Chick qui tremble, de la tête aux pieds, il y a de quoi :
des poings géants, serrés devant les yeux.
Son baratin tout prêt - Pete le joyeux :

- Le gauche, c'est l'hôpital, le droit, la morgue.
Le droit supprime l'existence, le gauche te coupe le souffle.
Ces mains-là, c'est des porte-malheur, mon gars, c'est la guigne et le guignon,
c'est les dents du démon qui te raclent la couenne quand y dévale le tuyau de poêle.
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Elle a dit que je me servais des gens, à l'extrême.
Elle a dit que je ne pariais jamais que sur des jeux truqués.
Elle a dit que flic gradé et homme de loi me mettaient à l'écart, juste ce qu'il fallait, de la canaille blanche.
Elle a dit que je ne m'étais jamais brûlé les ailes.

J'ai dit trois sur quatre - pas si mal.
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« Les Bandits Burritos virés rageusement de Chavez Ravine pourraient vivre enfin en cabanons de bric et de broc montés à la-va-vite, à festoyer au son du fandango des taudis et guincher la jigue du sac-à-puces qui crame comme une torche. » (p. 137)
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