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La Trilogie Lloyd Hopkins tome 1 sur 3

Freddy Michalski (Traducteur)
EAN : 9782869300774
286 pages
Payot et Rivages (15/02/2001)
3.97/5   550 notes
Résumé :
"Des écrivains comme ça, dans le roman noir, on en découvre un tous les dix ans." Michel Lebrun, Le Matin.
"Opéra noir, peuplé de fantômes, où le sexe et la mort rôdent sans cesse dans l'immensité inhumaine de Los Angeles la mal nommée, lune sanglante est un fulgurant joyau, une moderne tragédie, qui porte fièrement en exergue une citation du Richard II de Shakespeare." Bernard Audusse, Le Monde.
"Un des plus remarquables romans noirs de la décennie,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (57) Voir plus Ajouter une critique
3,97

sur 550 notes
Écriture décapante mais aussi souci de mettre un peu de plomb dans la tête du lecteur. Le style et la profondeur sont déjà bien présents en 1984 chez l'auteur du "Dahlia noir".

"Blood on the Moon" pourrait être un cargo , un grand, qui a une telle force d'inertie que l'on ne voit pas comment l'arrêter à l'approche de sa destination finale.
Il est vrai que quand on tient un personnage tel que Lloyd Hopkins, le quitter comme cela laisserait comme un goût d'inachevé s'il ne poursuivait pas sa destinée pleine de souffrances cachées dans d'autres ouvrages.

Il est donc réjouissant de commencer la trilogie par ce livre qu'il serait dommage de résumer sinon peut-être en quelques mots : anti cité des anges.
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Première plongée dans l'univers de James Ellroy. On m'avait prévenue, "noir, c'est noir!!!"...
Ok, mais à part ça ?
A part ça, un bilan mitigé. Une écriture terriblement efficace, précise, on va à l'essentiel et plutôt crûment... Les mots font mouche et servent un récit rudement bien mené, sont aussi féroces et violents que les faits racontés... Les personnages, ce qu'ils sont et leur pourquoi, tout cela est narré très brillamment, avec une lucidité qui parfois -souvent- fait froid dans le dos. On s'abîme dans l'origine du mal, dans ses méandres tortueux bizarrement familiers ....
J'ai beaucoup pensé au "Au-delà du Mal" de Shane Stevens, considéré par Ellroy comme l'un des romans fondateurs du thriller... Et on en sent l'influence à de nombreuses reprises... La même façon d'aller au plus près de l'enfer et de ses origines pour, peut-être, nous amener à les comprendre à défaut de s'y soumettre.
Les deux personnages principaux, chacun semblant à première vue l'incarnation de 2 pôles très éloignés, deviennent sous la plume d'Ellroy, 2 jumeaux, et grâce à un jeu de miroir subtil incarnent tour à tour, le bien autant que le mal.... Expliquer, c'est comprendre... Excuser?
Peut-être....
Compatir en tout cas...
Alors, oui, j'ai adoré ce bouquin, j'ai eu du mal à le lâcher une fois commencé. Pourquoi donc ce bilan mitigé ? Parce qu'il m'a manqué quelque chose d'essentiel pour moi, quel que soit le livre ou l'auteur, quel que soit le propos, j'ai besoin d'émotion, de me sentir emportée par les errances des personnages. Là, j'ai plutôt eu l'impression de n'être que spectatrice de leur dérive, d'être laissée sur le bas-côté de la route...
Ce que j'ai ressenti : de l'horreur oui, sans aucun doute. de l'intérêt pour l'histoire ? bien sûr, pour les personnages aussi... Mais j'ai eu beaucoup de mal à compatir, à me projeter, à m'indigner autant qu'à me laisser aller à la sympathie...
Mais peut-être est-ce là la volonté d'Ellroy, de ne pas nous permettre de s'apitoyer à la fois sur le destin des personnages et en même temps sur le notre... Peut-être que tout ce qu'il veut qu'on retienne, c'est la puissance du mal et la conscience de l'impact de nos traumatismes sur ce que l'on est... Pour donner plus de force à notre épouvante, moins de prise à notre
complaisance envers nos propres démons.... Peut-être aussi ne veut-il rien de plus que nous horrifier, nous dire : "le mal existe, il est là présent en chacun de nous et que l'on devienne flic ou psychopathe(les 2 n'étant pas incompatibles), soyez prévenu et gardez vous en....
Il va me falloir continuer de le découvrir pour savoir où il veut nous emmener... Et la qualité de sa plume autant que l'intelligence avec laquelle il mène le récit, me confortent dans mon désir de le découvrir plus....
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C'est le premier livre que je lis de James Ellroy.
J'ai beaucoup aimé le défilé des chapitres assigné au meurtrier puis à l'enquêteur.
Le récit rempli d'anecdote sur leurs vies privées m'a permis d'apprécier davantage les personnages.
Même si certaines scènes sont particulièrement écoeurante cela ne m'a pas dérangé.
J'étais absorbé par ce récit et puis… la fin trop… trop « n'importe quoi ! » m'a gâché mon plaisir. J'attendais une fin normale… peut-être avec des questionnements puisqu'il y a une suite…
Je suis donc passé du 5 au 4, voire 3 étoiles, je pense que je ne lirais pas la suite !

Bonne lecture !
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Quand on lit un bon polar, on passe souvent assez vite sur le style littéraire, se contentant parfois de dire qu'il est plutôt pas mauvais "pour ce genre de livre". Et quand on lit de la grande littérature, on reconnait parfois des longueurs, un manque de progression continue dans le récit. Ellroy fait lui du polar littéraire, arrivant à la synthèse du meilleur des deux "genres".

"Lune sanglante" est un des tout premiers Ellroy, mais tout est déjà là. La noirceur et la violence extrême, qui nous prend aux tripes et nous laisse avec des images ineffaçables. Les personnages principaux tellement bien dépeints dans leur complexité mais sans que cela ne nuise au rythme du récit. Le contexte historique, certes ici présent uniquement en petites touches et pas un élément essentiel de l'histoire, comme cela le deviendra par la suite. Enfin, un final haletant, qu'on est obligé de lire sans reprendre son souffle et qu'on termine épuisé.

Le fait que ce roman soit beaucoup plus un "simple" polar permet à Ellroy d'atteindre au sublime du genre, car cette histoire est son oeuvre personnelle sortie tout droit de sa simple imagination. Dans le Dahlia Noir, oeuvre majeure, il se base sur une histoire existante et y brode comme un canevas avec tout son art. Ici, même le support est de lui, et cela mène peut-être à encore plus de ténèbres et d'horreur.

Là où on dit que parfois la réalité dépasse la fiction, chez Ellroy, la fiction enterre la réalité.
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Ok les gars vous êtes tous là, c'est partie pour l'Opération « Lune Sanglante »

notre client: « James Ellroy » n'en est pas à son coup d‘essai, c'est un habitué du polar noir Américain, un amerloque pur souche, élevé au whisky et à la clope, pas le genre d'homme à sentir le printemps. On sait pas mal de trucs à son sujet : enfance chaotique, mère assassinée lorsqu'il avait 10 ans, père comptable qui succombera à une crise cardiaque quelques années plus tard… suite à ça James sera réformé de l'armée, il reprendra ses habitudes d'en temps : cambriolages, drogues et alcool, il est devenu un marginal sans but et sans domicile… Avant ces 30 ans, il tombe malade, obligé de reconsidérer son hygiène de vie, fini les excès, notre homme se range et commence à écrire….

Lloyde Hopinks va naitre de sa plume, un personnage complexe , un Irlandais protestant d'une intelligence sans faille, il voue une adoration aux jolies Femmes, dragueur invétéré, jamais assouvie, passionné de son métier, amoureux de son épouse trompée et malheureuse…Ce gars va vous faire bander, entre fellation et parties de jambes en l‘air, c'est à la fois un beau parleur, un amant, un ami et un compteur…torturé, traumatisé, il carbure à l'instinct et aux "amphete", il lâche jamais l‘affaire, toujours sur la ligne, au bord du gouffre, il connait les rouages, les combines, admiré et détesté des ses supérieurs, Lloyd ne faillit jamais…. C'est un putain de flic…

Laissez vous emporter dans l'enfer de L.A, c'est glauque, ça pue la nuit, on croise des morts et des prostituées et malgré (ou grâce) à cette ambiance malsaine, on se régale et on en redemande….

A plus les copains
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Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
Sarah éclata d’un rire tonitruant et battit des mains, puis donna un coup de coude dans le bras de Lloyd. Lorsqu’il quitta la route des yeux un instant pour la regarder d’un œil impassable, son rire devint hystérique. C’est drôle qu’est-ce que c’est drôle !, hurla-t-elle.
- Ce n’est pas drôle à ce point.
- Si, ça l’est. Vous devriez passer à la télé. Le rire de Sarah se calma. Elle regarda Lloyd d’un air moqueur ; « C’est de cette manière que vous avez rencontré votre femme ? »
- Je ne vous ai pas dit que j’étais marié.
- J’ai vu votre alliance.
- Très observatrice avec ça. Mais j’ai rencontré ma femme au lycée. Sarah Smith rit jusqu’à en avoir mal. Lloyd rit aussi, de manière plus discrète, puis plongea la main dans la poche à la recherche d’un mouchoir et tendit le bras pour en tamponner le visage plein de larmes de Sarah. Elle inclina le visage au creux de sa mais, se frottant le nez contre ses jointures.
- Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi vous persistez à faire des choses même lorsque vous savez que ça ne marchera pas ? demanda-t-elle.
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De nombreux mois s’étaient écoulés depuis la dernière fois, et le temps changeant le mettait dans tous ses états : chaud un jour, froid et pluvieux le lendemain, on ne savait jamais comment les femmes allaient s’habiller ; aussi c’était difficile de faire ses repérages pour choisir une femme à délivrer – on ne pouvait sentir ni les couleurs, ni le grain de peau d’une femme avant de la replacer dans un contexte de cohérences. Dieu sait que, lorsque la planification démarrait, les petites fluctuations de la vie devenaient beaucoup trop évidentes ; si alors son amour pour elle disparaissait, la pitié qui lui en restait était la réaffirmation des aspects spirituels de ses déesses et lui donnait le détachement nécessaire pour faire le travail.
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Il roula vers l’Ouest sur Ventura Boulevard, savourant la nouvelle heure d’été qui faisait le jour plus long, la clarté des après-midi qui duraient et ce temps chaud qui n’était pas de saison pour un printemps mais qui avait fait beaucoup pour les tenues des courtisanes, chemisiers vagues et boléros dos-nus laissant la taille à découvert, et celles des autres femmes, dans une profusion de couleurs d’été pastel et discrètes : des roses, des bleus et des verts légers, des jaunes pâles.
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Il y avait du smog en ce jour d’octobre et il faisait presque chaud. Lloyd sortit sa Matador banalisée du parking de Parker Center et se dirigea vers l’ouest, au Sunset, se souvenant du passé : plus d’une décennie et demie et l’accomplissement de ses plus beaux rêves : un boulot, une femme et trois filles merveilleuses. Le boulot, excitant et triste à la fois, dans son trop-plein de satisfactions ; un mariage solide au sens où lui et Janice étaient devenus des êtres solides ; ses filles, un bonheur total, une raison de vivre rien qu’en elles-mêmes. Seule l’exaltation faisait défaut, et dans l’indulgence de sa rêverie nostalgique, Lloyd mit son absence sur le compte de la maturité – il avait quarante ans maintenant, et non vingt-trois ; s’il était une chose que lui avaient appris ses dix-sept années comme policier, c’était que les espérances diminuaient au fur et à mesure que l’on comprenait à quel point le gros de l’humanité était taré et qu’il fallait tenir cent discours apparemment contradictoires pour garder ses plus beaux rêves en vie. (p. 74)
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Le doigt de Dutch se crispa sur la gâchette et il posa le canon sur le nez de l'homme et dit: "Mettez vos mains derrière la tête. J'vais ouvrir la porte de cette voiture très très doucement. Vous sortez très très doucement ou vous allez vous retrouver très très mort."
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