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Cette autobiographie n'est pas le livre phare de la bibliographie de James Ellroy mais elle est centrale et nous permet de comprendre son oeuvre.
Ce livre se découpe en quatre parties. Dans la première, on fait la connaissance de la "rouquine", la mère de James Ellroy sauvagement assassinée quand il avait 10 ans. La deuxième partie est la plus autobiographique. L'auteur crie sa douleur, son mal-être, son amour aussi, explique qui il était et ce qu'il devenu. Les troisième et quatrième parties sont dédiées au policier qui aidera l'auteur dans sa quête de réponses concernant la mort de sa mère et à l'enquête qu'ils mèneront ensemble.
Ma part d'ombre est un magnifique témoignage, une confession impudique et bouleversante. Cette lecture est d'une rare violence en raison de la véracité et de l'ambivalence des sentiments, et également de la précision chirurgicale des descriptions. On y comprend bien sûr la fascination obsessionnelle d'Ellroy pour Elizabeth Short, le Dahlia Noir, assassinée 11 ans avant Geneva Hilliker Ellroy, mais aussi pour les meurtres de femmes, le sexe, le chaos.
Une lecture incontournable pour les amateurs de romans noirs.
Lien : http://bloglavieestbelle.ove..
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Ma part d'ombre (1997, Rivages .. de My Dark Places 1996)
James Ellroy (1948...)

Les romans de James Ellroy sont noirs, ben oui ils sont noirs parce que sa vie est noire. Il paraît qu'il lisait des romans noirs très tôt ? Comment sa vie serait un long fleuve tranquille après ce qu'il a vécu. En plus à la fin des années 50 à Los Angelès, la vie est noire, comment peut-elle remettre sur les rails ceux qui en sont fracassés comme des bateaux en perdition sur une côte inhospitalière faite de récifs tous plus les uns que les autres sombres, funestes..

Alors il va s'extraire de cet enfer en quittant Los Angeles pour échouer dans des endroits plus neutres pour lui, non imprégnés de noirceurs à chaque détour de rue où il ne se refera pas une santé, mais aura au moins la possibilité de se retourner sur sa vie passée sous de meilleurs hospices, car ce poids implacable du passé est toujours là, le rattrape, le convoque pour peu qu'il ait accès à une vie plus normalisée. Ben oui, tant qu'on est dedans, les ténèbres demeurent.. Perso, je ne crois pas à la résilience : on se débrouille au mieux avec un simulacre de vie meilleure. Que peuvent-ils savoir de nos vies ceux qui se chargent un peu trop facilement de juger les autres même avec quelques accents bienveillants ? Comment un passé qui n'est pas résolu pourrait trouver bonne fortune par le simple fait de le vouloir ou de l'appeler de ses voeux les plus chers ?

Le roman noir a encore quelques beaux jours devant lui pour James Ellroy.

Dans sa Part d'ombre, notre ami James, quelques décades après la tragédie (*) oui tente de se réconcilier avec son passé et la part sombre de lui-même, il paraît que c'est une thérapie, comme de peindre, ça fait du bien à l'âme, moi je pense qu'il est des cas sévères pour lesquels on n'a pas le choix quand on a la chance d'être un des auteurs de romans noirs américains les plus lus dans le monde. C'est cela de pris sur un destin trop tracé que de crier à la face du monde son malheur personnel. On se débrouille comme on peut avec ça ! PG. 26 10 2022

(*) Si l'on veut faire vendeur ici, il faut dire que James Ellroy a perdu sa mère quand il avait dix ans, morte assassinée dans un quartier de Los Angelès et que son meurtre est resté non élucidé.
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Dans "ma part d'ombre", james Ellroy essai de "retrouver" sa mère au travers de témoignages, de photos...Cette mère qui lui a été enlevé en 1958 alors qu'il avait une dizaine d'années. Cette quête obsessionnelle le suivra toute sa vie, y compris dans ses romans, où le tueur de femmes est souvent présent.
Dans cette autobiographie, l'auteur revient sur la journée du 22 juin 1958 et sur l'enquête qui a suivi. Il nous parle de sa descente aux enfers durant son adolescence. Il se met à nu devant son lecteur, il nous dévoile son âme.
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Grand livre, que je n'aurais pas dû lire après "Un tueur sur la route", tant la descente aux enfers d'Ellroy ressemble à celle du personnage de son roman : drogue, alcoolisme, cambriolage.

Mais Ellroy a su échapper au sort auquel il semblait promis par la grâce (et la discipline) de l'écriture, et par la recherche de l'assassin de sa mère, violentée et jetée sur le bas-côté de la route en 1958.

Il s'agit là d'une quête à la fois personnelle et d'une enquête sur le terrain menée de concert, trente ans plus tard, avec un policier à la retraite.

L'auteur ne s'est pas limité à une recherche d'indices matériels, il a aussi effectué une plongée introspective et sociale dans ce drame sordide et destructeur.

Jean Ellroy est morte assassinée, mais cette mort physique n'a été que le parachèvement des morts symboliques multiples subies tout au cours de sa vie : violences systémiques exercées sur les femmes et de manière générale sur les gens sans défense dans l'Amérique des années 1950 ; meurtres symboliques et répétés perpétrés par le père qui a détruit en l'enfant, à un âge fragile, et au moyen de calomnies sordides, l'image de sa mère ; cet homme irresponsable, jamais sorti lui-même de l'adolescence, lui a instillé la haine avec ses conséquences délétères : des fantasmes incestueux non résolus, le morcellement de la personnalité sous le coup de la souffrance et des addictions, la délinquance et la mort évitée de justesse.

Il y a eu exécution en une même personne de la femme, de l'épouse, de la mère et de l'être humain. Et saccage du fils.

Heureusement Ellroy a su reconstruire sa vie grâce à une écriture sèche, mais émotive et tendue, et reconstituer (en partie) l'image maternelle détruite.

Le style est concis, répétitif, tout en staccatos ; hypnotique comme l'obsession, comme un train en marche. C'est un voyage au coeur de l'intime.

NB : Ellroy aborde de multiples autres aspects dans sa biographie : l'Amérique des années 50 et plus particulièrement la vie à Los Angeles et environs, le fonctionnement de la police, l'enfer de la toxicomanie, les sorties de nuit et leurs dangers, les rapports entre hommes, entre hommes et femmes... C'est un livre généreux.
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Un livre à part dans la biblographie d'Ellroy revenant sur le drame de sa vie : le meurtre de sa mère alors qu'il était enfant. le coupable (vraisemblablement un amant de passage) ne sera jamais retrouvé.

Ellroy mènera à l'aide d'un détective privé l'enquête que raconte le livre. L'auteur délaisse ses personnages virils et torturés pour se mettre à nu et dévoiler cette part d'ombre dont on perçoit bien comment elle a pu contribuer à façonner ses personnages féminins.

Sans jamais verser dans le pathos, il livre ici un témoignage boulversant à même de toucher celui qui n'a jamais lu son oeuvre. Un grand cri d'amour à sa mère et à toutes les femmes à travers elle.
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Los Angeles, juin 1958. le cadavre de Jean Ellroy est retrouvé dans une allée. 40 ans plus tard, son fils éprouve le besoin de revenir sur l'affaire, qui n'a jamais été résolue.

Il s'agit d'un fait divers réel: la mère de l'auteur a été assassinée lorsqu'il était enfant et on n'a jamais retrouvé le coupable. C'est aussi un autoportrait sans concessions et particulièrement sombre que James Ellroy dresse, dévoilant les détails de ce qu'on appellerait sa « descente aux Enfers » après ce drame.

Le livre est divisé en 4 parties. La première est l'exposé, froid et clinique, sans émotions, des faits relatifs à la découverte du corps et à l'enquête de 1958. Sachant qu'il s'agit d'un fils exposant les détails qui concernent le meurtre de sa propre mère, ça peut être assez choquant et vraiment plombant.

La seconde partie est purement autobiographique. L'auteur raconte l'histoire de ses parents, de son enfance, puis de la façon dont son existence a déraillé après la mort de sa mère. Rien ne nous est épargné des délits qu'il a commis, de sa consommation de drogues ou de ses obsessions, comme celles qu'il éprouve envers les femmes victimes de meurtres (notamment le Dahlia Noir, autre fait divers qui avait fait sensation).

La troisième partie propose une biographie professionnelle et plus ou moins psychologique de Bill Stoner, le policier spécialiste des affaires non classées que l'auteur a contacté pour reprendre l'enquête depuis le début. La dernière partie est consacrée à la collaboration entre ce policier et James Ellroy pour tenter de découvrir ce qui est réellement arrivé à sa mère.

De cet auteur, j'avais lu American Tabloïd, que j'avais abandonné en cours de route par manque d'intérêt pour une intrigue dont je ne comprenais pas où elle menait, et le Dahlia Noir, un roman tiré d'un fait divers réel que j'avais dévoré et trouvé passionnant. Avec Ma Part d'Ombre, je ne savais pas réellement à quoi m'attendre, mais je ne m'imaginais pas à quel point je serais remuée par cette lecture.

Quand on lit un roman policier, les victimes restent abstraites, finalement, même quand l'auteur réussit à nous toucher. Mais ici, Jean Ellroy est d'autant plus concrète que la description de son corps est méticuleuse, froide et qu'on assiste aux premières loges aux conséquences de son meurtre sur la vie de son fils. Ce qui manque en émotion dans la première partie est ce qui fait sa force et son opposition avec l'excès et le débordement des émotions dans la seconde est bouleversant de vérité. J'avais l'impression d'entendre le jeune James hurler sa souffrance et sa culpabilité.

Ce témoignage est également le récit des violences faites aux femmes dans l'Amérique du 20e siècle, que ce soit à travers le poids que la société fait peser sur elles ou dans les crimes commis à leur encontre par des hommes qui ne voient pas où est le problème.

A noter certains propos racistes, sexistes et/ou homophobes. Difficile de déterminer s'ils reflètent les idées de l'auteur ou sont simplement un reflet de l'époque décrite. Ce n'est pas agréable à lire quand ils interviennent, mais j'ai considéré cet aspect comme faisant partie d'un tout déjà malsain à la base.

Un livre difficile à lâcher, glaçant et perturbant. Attention, ce n'est pas pour les âmes sensibles.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Quand l'on cherche a comprendre un étre aussi complexe qu'Ellroy , il faut impérativement lire ce livre . Ici l'on a des explications , des indications primordiales sur le pourquoi des penchants d'Ellroy pour la vision trés sombre de la société , du comportement de l'homme envers les femmes .'Ellroy n'aura de cesse tout au long de sa vie de trouver le responsable introuvable du meurtre de sa mére . le Dahlia noir porte en lui déja cette quéte impossible , cet opus lui est totalement consacré . Pour un étre si complexe il n'y a d'autres biographes qualifiés que lui méme . C'est pourquoi cet opus est si important . Fondamental dans l'oeuvre d'Ellroy.
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Habituellement, je ne suis pas très friande de ce genre littéraire, j'ai souvent l'impression que l'auteur en fait toujours un peu trop ou pas assez en exagérant les faits ou en les embellissant comme pour rendre son quotidien plus « vendeur ». Ça n'a pas été le cas avec « Ma part d'ombre ».

James Ellroy n'avait évidemment pas un besoin « alimentaire » d'écrire cette autobiographie, grand auteur de romans « noirs » mondialement reconnu cet ouvrage ressemble beaucoup plus a un cri d'amour à sa mère.

L'ouvrage se divise en quatre parties chacune précédée d'une photographie d'époque. Quatre parties inégales tant dans leur forme que dans l'intérêt qu'elles peuvent susciter chez le lecteur. James Ellroy s'y dévoilera peu à peu, tantôt spectateur froid et détaché vis-à-vis de l'enquête sur le meurtre de sa mère, pour ensuite se livrer sans pudeur aux lecteurs.

La lecture de « Ma part d'ombre » explique en grande partie l'attachement de l'auteur au genre littéraire auquel il est profondément encré, son écriture tourmentée, son style franc et direct.

C'est une lecture amère, presque écoeurante à certains moments , mais c'est une belle confession de la part de James Ellroy et un très bel hommage à sa mère qu'il ne cesse d'honorer dans ces romans et qu'il continue à faire vivre au-delà de la mort.
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Etrange sensation que de tenir entre les mains un livre à la fois indispensable par certains aspects et .... dispensable (où à réserver aux fans pour reprendre l'expression consacrée) par d'autres. Avec ma part d'ombreEllroy livre un livre (!) autobiographique centré sur la contre-enquête qu'il mena pour trouver l'assassin de sa mère. Quand on a lu le dalhia noir ce nouveau livre est éclairant sur l'obsession de J Ellroy pour ces affaires parrallèles. L'auteur exhibe au public ses mauvais côtés dans la partie du livre que j'ai clairement trouvé la plus intéressante. Comment un jeune se retrouve à 11 ans orphelin de mère (sauvagement assassinée)puis à 18 ans orphelin de père. Une trajectoire violente qui le pousse dans les pires excès du borderline en puissance (drogue et défonce, prison et hp, marginalité, vol etc...) La renoncement à cette vie est spectaculaire et impregné d'une forte résilience guidée par l'écriture et l'obsession des meurtres en général et ceux du dahlia et de sa mère en particulier. Malheureusement le reste du bouquin nous propose de suivre la contre enquète au gré des multiples fausses pistes.... C'est factuel, dénué d'émotions, rédigé comme un rapport de police et surtout très long... J'aurais aimé une jauge inversée laissant place à plus de vécu autobiographique afin de mieux cerner son évolution, son entrée singulière dans le monde littéraire et moins de détails sur sa contre enquète... Reste les retrouailles avec ses cousines que j'ai trouvé émouvantes. Dommage que l'auteur n'ai pas souhaité nous partager les photos de sa mère qu'il découvre. Après avoir imaginé cette Jean Hilliker on aurait aimé la voir... A croire que l'auteur nous montre l'ombre et garde pour lui la lumière... Oups c'était dans le titre !!
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Livre poignant que j'ai lu il y a bien longtemps et que je relirais cette quête personnelle.
Un véritable cri d'amour... pour cette mère disparue trop tôt. Il lui a fallut près de quarante pour exorciser ce drame.
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