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Jean-Luc Porquet (Préfacier, etc.)
EAN : 9782012792111
748 pages
Hachette (25/08/2004)
3.77/5   26 notes
Résumé :
Dans cet ouvrage, véritable synthèse de sa réflexion sur la technique, Jacques Ellul s'attache à démystifier le discours sur les changements technologiques qui fleurissent dans notre société. Ecrit bien avant l'explosion de l'informatique et des télécommunications dans les années 1980, ce livre en anticipe l'arrivée, les utopies et les déconvenues.

Il démonte avec minutie et conviction les arguments qui font de la technologie une fatalité et plaide en... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je ne suis pas le premier, je ne serai pas le dernier a commenter ce livre. Cela m'a pris un mois pour le parcourir de la première a la quatrième de couverture, d'où je tire que ce fut peut être difficile a lire pour moi. Je me suis perdu de nombreuses fois dans l'énumération des références et détails, des différents sujets dont on parle, car on ne parle bien sur pas que de la technique. 731 pages ou je me suis logé entre références, point de vue d'experts et ainsi de suite. Donner un point de vue constructif sur la technique passe peut-être en utilisant justement une méthode technique pour évaluer les situations. La stratégie du cheval de Troyes peut-être.

Pour moi, il y a une essence intéressante dans ce livre qui vous pousse a continuer le voyage sur certaines des impasses par lesquelles nous sommes passées, par lesquelles nous passerons. J'aurai peut-être arrêté la lecture si une de mes connaissances ne m'avait pas dit a un moment : « un livre des années 80 sur la technique, ce livre n'est plus valable, les techniques ont évolué la société aussi. »

Bref j'ai continué la lecture.

Beaucoup de ressenti a la lecture de ce livre, ca reste une perception. Nous dérapions, nous dérapons vers une idée d'une société technicienne merveilleuse. Et ce qui m'a le plus surpris, c'est que ce livre est structure comme la technique, hypothèses, raisonnement, conclusions, explications d'explications, identification des effets, mettant en perspective les causes possibles.

L'éducation nous oriente de plus en plus vers ce quoi la technique requiert, en apprenant de plus en plus de techniques appliques. Causes qui créent des personnes de moins en moins apte a suivre ce rythme technicien, une sorte de déchets du système dans un monde technique qui s'oriente sur l'efficacité, la productivité, et relativise, pour ne pas dire ignore, les points de vue non experts sur ce système dessiné et géré par des experts.

La technique est ambivalente, il y a un coté pile, souvent positif, et souvent sur le court terme, ou résolvant des problèmes a court terme, et un coté face, souvent plus long terme, souvent moins positif, mais que l'on peut ignorer vu que cela se place dans un plus long terme.

Sur ce point précédent se construit une discussion sur l'imprévisibilité des techniques : imprévisibilités que nous savons évaluer, imprévisibilités qui sont des risques possibles qui risquent de se poser, et les imprévisibilités littéralement inconnu qui ne peuvent pas etre penser au moment de la vérification et de la mise en place de la technique.

L'information, un sujet tres bien évalué dans ce livre, et qui ont trouvé écho dans les questions qui se sont posés après et se posent maintenant.

Alors, une culture technique ? La technique phagocyte son environnement et donc la culture a une étape certaine. Je me répète Un livre point écrit dans les années 80, avant que les questions ne se posent tres clairement dans chacun de nos esprits fin 90 début 2000 et maintenant, j'espère.

Bien sur, ce livre se livre sur une réflexion sur la société de consommation, la création inexorable des déchets, des cycles de produits de plus en plus court, de l'économie technicienne. N'aime t'on pas les graphiques ? On peut y identifier des idées hors du cadre de la technique, parce que cela change la perspective sur les sujets étudiés.

Voila mon résumé, comme je l'ai dit, quand je lis, j'ai du ressenti. C'est un livre technique, tres intéressant. Penser out of the box, out of techniques, notre idée du progrès, une pierre utile. le livre explique beaucoup causes, effets d'une situation, et je pense que c'est peut être pour donner l'opportunité aux lecteurs de penser sur ce qu'on considère comme progrès, et de faire entrer le subjectif dans un objectif technicien qui le demande.
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Un titre de 1988 qui offre un condensé de la pensée de l'auteur sur la technique. En très court, ce dernier à toujours chercher à mettre en évidence le fait que personne ne contrôle la rationalisation technique, et que celle ci ne va pas sans une certaine négation de l'être humain et provoque même un constant renversement par rapport aux buts fixés par la création d'outils. La force du livre provient de la volonté permanente de mettre à mal le discours "techniciste", celui ci faisant toujours mine d'oublier le véritable problème posé, d'où le "bluff", pour proposer une solution rationnelle mais humainement inepte. On est tout à fait dans l'analyse de la prédominance des moyens sur la fin si chère à l'auteur.

Perclus d'exemples, le bouquin n'en est pas plus poussiéreux, car pas un des cas traités ne manquent d'échos dans l'actualité récente et pourront se rappeler au lecteur avec une sorte d'ironie mordante. Les "techniciens" pratiquants pourront également apprécier le pragmatisme des analyses sur leur quotidien, que ce soit sur l'incertitude propre aux systèmes complexes, sur la surprenante non-rationalité d'un ensemble d'éléments rationnels etc...
Certains aspects pourront paraitre contradictoires (par exemple, l'informatique est à la fois présentée comme un gadget mais est également l'élément clé conditionnant le développement total de la société) et le côté fourre-tout n'arrange rien à la clarté de l'ensemble. Il faudra d'ailleurs obligatoirement passer par ses autres livres pour cerner pleinement le texte dans sa profondeur (notamment Métamorphose du Bourgeois qui apparait comme un complément indispensable) et éluder certains passages dispensables (énumération de gadgets divers qui se sont depuis multipliés).

Au bout de cette longue et épuisante superposition de constats, la technique apparait comme un processus total et autonome, déterminant les individus et la société sans qu'aucune opposition ouverte ne se déclare. L'apport par rapport à ses livres précédent vient essentiellement d'une analyse plus fine de la fatalité du développement de cette technique. La nouveauté propres aux années 80 se situe dans la multiplication des situations inextricables par leur dimensions (couts exponentiels, mondialisation) et du raffinement du discours technocratique, manipulant avec sophistication le ressentis de l'individu.
Après ce constat pessimiste, le livre n'apporte pas de solutions, à part une remise en question radicale de ses conditions de vie. Mais quelques responsabilités sont tout de même dressées à la fin !

Ce que l'on retient généralement de cet auteur est bien souvent une focalisation sur son caractère radical plutôt que sur la richesse prodigieuse de sa pensée. Il y a une volonté constante de rester dans le domaine du pratique, de l'expérience, d'éviter de verser dans le spéculatif et surtout de bien traiter le problème à la source. Quel contraste avec le paysage intellectuel Français et les litanies des contraintes économiques ! On comprend bien à la lecture pourquoi ce personnage phare de l'époque contemporaine est prodigieusement ignoré dans notre pays.
Sa lecture est une rencontre décisive qui donne à chacun le moyen de résister aux conformismes de toutes sortes et d'identifier les manifestations d'un règne à venir qui n'a rien d'innocent.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
[...] la technique nous est dorénavant présentée comme la seule solution à tous nos problèmes collectifs (le chômage, la misère du tiers monde, la crise, la pollution, la menace de guerre) ou individuels (la santé, la vie familiale, et même le sens de la vie) [...] Et il s'agit bien de bluff, parce que dans ce discours l'on multiplie par cent les possibilités effectives des techniques et que l'on voile radicalement les aspects négatifs.
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Je dis : "Bluff technologique". C'est-à-dire le bluff gigantesque, dans lequel nous sommes pris, d'un discours sur les techniques qui ne cesse de nous faire prendre des vessies pour des lanternes, de modifier notre comportement envers les techniques. Bluff des hommes politiques, bluff des médias (tous), bluff des techniciens (quand, au lieu de travailler à leurs techniques, ils font des discours), bluff de la publicité, bluff des modèles économiques...
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Je voudrais rappeler une thèse qui est bien ancienne, mais qui est toujours oubliée et qu’il faut rénover sans cesse, c’est que l’organisation industrielle, comme la « post-industrielle », comme la société technicienne ou informatisée, ne sont pas des systèmes destinés à produire ni des biens de consommation ni du bien-être, ni une amélioration de la vie des gens, mais uniquement à produire du profit. Exclusivement. Tout le reste est prétexte, moyen et justification. (page 571)
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Si imparfaite soit-elle, notre société occidentale et américaine est déjà infiniment trop rationnelle. L’homme y est soumis à trop de règlements, de contraintes, d’exercices de discipline collective et de ce fait il réagit contre l’excessive rationalité. Et plus la société se veut rationnelle, plus l’homme exprime des poussées d’irrationalités. Mais c’est bien ici que réside le grand dessein dont il a été question plus haut : comment, sans contrainte externe ni violence, amener cet homme à vivre bien et heureux dans l’air raréfié de la rationalité ? (page 316)
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L’idéologie actuelle de la science est une idéologie du Salut. c’est-à-dire que, en même temps, on la considère comme le seul recours, mais aussi on refuse avec énergie les aspects négatifs. La science est la seule porteuse d’avenir de notre société. À chaque problème de ce monde qui est soulevé, la réponse sera inévitablement ; la Science y pourvoira. (page 339)
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Videos de Jacques Ellul (24) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jacques Ellul
Daniel Cérézuelle vous présente son ouvrage "La technique et la chair" et "La nature du combat : pour une révolution écologique" écrit par Bernard Charbonneau et Jacques Ellul aux éditions l'Echappée. Entretien avec Lucas Chaintrier.
Retrouvez les livres : https://www.mollat.com/livres/2553980/daniel-cerezuelle-la-technique-et-la-chair https://www.mollat.com/livres/2579013/bernard-charbonneau-la-nature-du-combat-pour-une-revolution-ecologique
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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