Un roman plutôt original sur la période de l'occupation allemande.
1944. Juliette, 9 ans, vit à Paris avec ses 2 frères et ses parents, d'origine juive mais non pratiquants et qui ont francisés tous leurs noms. Une vieille tante les rejoint chaque hiver, mais sa présence inquiète beaucoup les parents car, très pieuse et un peu distraite, elle les met en danger à cette période risquée pour eux. Ne serait-ce qu'en s'obstinant à continuer à appeler Juliette par son prénom originel, Judith.
Les garçons, et une cousine font beaucoup de misères à la tante, sous couvert de farces vraiment pas anodines (c'est la seule chose que je n'ai guère appréciée dans le livre, ces énormes bêtises qui bien que lourdes de conséquences ne leur sont jamais reprochées).
Seule Juliette est très proche de sa tante.
On suit ainsi à la fois le quotidien d'une famille parisienne durant l'occupation, queues dans les magasins, faim constante, peur aussi, et tous les petits détails quotidiens. Et aussi quelques éléments intéressants de la religion juive que la tante inculque à Juliette.
Après bien des événements, Juliette se retrouve soudain dans les mêmes lieux mais en 1991 (j'aurais un peu l'impression de spoiler si ce n'était que la 4e de couverture nous l'apprend d'entrée !).
Et là, on découvre avec elle tout ce qui a changé en moins d'un demi-siècle, et ce qui la frappe profondément, l'abondance de biens et de nourriture, plus encore que les progrès technologiques.
De plus, des personnes vont lui parler de cette période de la guerre où elle vit, mais avec du recul, ce qui est un point de vue intéressant.
Sans compter que, vu par ses yeux de fillette, les dangers existent toujours, même s'ils ont changé de forme.
Un roman intéressant donc à plus d'un titre, mais aussi de lecture facile, avec du suspens, de l'inquiétude et des passages drôles, et un zeste de fantastique.
Je regrette qu'il ne soit pas réédité car je trouve qu'il n'a pas vieilli.
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Un roman sur la Seconde Guerre mondiale qui m'avait bouleversée enfant, et que j'avais même lu à plusieurs reprises.
Je l'avais douloureusement mis en regard du Journal d'Anne Franck lu à la même époque, car dans cette fiction, l'héroïne - elle aussi juive et menacée par les arrestations - a la possibilité de voyager dans le futur, dans un monde en paix qui devient alors un refuge régulier pour elle face aux dangers de sa vie en 1944, un peu comme pouvait l'être l'écriture pour la jeune Anne Franck.
En règle générale, j'ai dévoré dans les années 90 une grande partie des romans jeunesse de la collection Cascade des éditions Rageot, toute une époque !
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Au zoo elle voulait tout voir, et comme elle ne marche pas vite, elle trottinait derrière nous en répétant sans arrêt :
- Attendez-moi, attendez-moi, si j'me perds dans c't'endroit, qui c'est donc qui m'retroufera ?
Papa lui a dit en riant :
- Ne vous en faites pas, tante Irma, on vous mettra en cage, vous serez nourrie, logée, vous aurez de la visite.