Sept mois et demi et pourtant toute une vie. Je me revois essayer de suivre Diké à travers l’Himalaya, méditer sous l’arbre où Siddhârta a atteint l’éveil, marcher sur la plage de Gokarna aux côtés de Pawan, nager tout près d’une tortue géante, klaxonner pour faire fuir les oiseaux sur les routes de Nouvelle Zélande en éclatant de rire avec Myriam, marcher sous la pluie avec Alexine pour atteindre le sommet de la Machu Picchu Montaña, pagayer sur le Rio Cuyabeno, crever de chaud dans les rues de Riohacha pour trouver la poste et envoyer mes cartes, me blottir au coin du feu dans ma cabaña à San Rafael de Mucchuchies, partager une pizza avec Tito le rasta à Granada et chercher les paresseux dans le Parc Cahuita.
C’est fou quand même d’être ici, au milieu de ces Indiens, à dormir entre une jeune Indienne et un enfant qui me donne parfois des coups, une femme à mes pieds, tellement près que je peux à peine m’étendre, et ce sur un tapis, même pas propre (dans mon drap sac quand même).
Mais assez parlé de mon hébergement. Parlons de ma journée. Elle n’a pas été banale. Depuis que j’ai quitté la France, ma vie ne l’est pas de toute façon.
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours rêvé de faire le tour du monde. Comme beaucoup d’enfants, et même d’adultes, me direz-vous. Sauf que moi, j’ai décidé de réaliser le plus de mes rêves possible. On n’a qu’une seule vie.