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Critique de Cigale17


Malgré l'interdiction faite par sa mère aujourd'hui décédée, le célèbre écrivain Yoel Blum est retourné à Amsterdam, où il est né, afin de faire la promotion de son nouveau roman. Au Musée historique juif, il est happé par un de ces films qui tournent en boucle : dans une scène prise à un mariage, il reconnaît sa mère Sonia, son père Eddy, sa grande soeur Neti, mais il est évident que le bébé que sa mère porte dans les bras, ce n'est pas lui, ni dans cette poussette… Qui est-ce ? de retour à Jérusalem, Yoel demande des éclaircissements à Neti qui accepte de lui raconter ce qu'elle sait, et Yoel retourne à Amsterdam pour tenter de reconstituer sa propre histoire.
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Yoel, le personnage principal que met en scène l'autrice israélienne Emuna Elon dans son premier livre traduit en français, Une maison sur l'eau, travaille sur son projet de roman : « Yoel regarde la toile où Van Gogh s'est peint en train de se peindre et il comprend que dans son nouveau roman il cherche la même mise en abyme en se décrivant en train d'écrire. » Emuna Elon fait en sorte que les frontières de cette mise en abyme deviennent de plus en plus floues. Son roman, comme celui de Yoel, est divisé en quatre cahiers dont le troisième occupe la plus grande partie de l'histoire. Dans les deux premiers cahiers, on suit le personnage-écrivain à Amsterdam, à Jérusalem et de nouveau à Amsterdam pendant ses recherches sur sa famille. Et dans le troisième cahier, l'écrivain, personnage de d'Emuna Elon devient l'écrivain à la fois narrateur et personnage de son propre roman. Au début, ce que vit Yoel au présent et le passé de sa famille sont clairement séparés, mais sans autre avertissement qu'un blanc entre les paragraphes. Puis les deux époques se télescopent : Yoel lui-même semble avoir du mal à séparer les deux.
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J'ai trouvé cette mise en abyme très élaborée particulièrement intéressante. L'autrice utilise la quête d'identité de l'écrivain-personnage pour décrire le processus de création. Cet aspect du récit s'est révélé passionnant. Passionnantes aussi, et révoltantes, les explications sur la déportation des Juifs d'Amsterdam, particulièrement celle des enfants. J'ai adoré le personnage de Bat Ami, la femme de Yoel, celle qui comprend tout à demi-mot et dont l'humour salvateur réussit à tranquilliser son mari, même de loin. En revanche, j'ai fini par me lasser des visites dans les différents musées et des balades dans la ville, malgré la qualité de l'écriture. Et surtout, surtout, j'ai deviné la chute avant la page 100… Malgré ces bémols, il s'agit d'un bon roman, et si l'occasion se présente, je relirai cette autrice avec plaisir.
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