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Critique de Marti94


Je me suis intéressée au premier roman écrit par Michel Embareck en 1984 « Sur la ligne blanche » parce que j'avais repéré ses derniers livres dans la presse « Jim Morrison et le diable boiteux » et « Bob Dylan et le rôdeur de minuit ». Je ne les ai pas lu et je dois dire que le polar que je viens de lire ne m'y incite pas plus que ça.
Michel Embareckécrit sur un milieu qu'il connait très bien, celui de la presse Rock des années 70/80 mais il y associe la mafia, les Hell's Angels, les activistes d'extrême gauche et la police. Je trouve que cela fait beaucoup même si le monde de la musique m'intéresse.
Gilles, le narrateur, est journaliste. Il a émigré en suisse. Il va faire une enquête sur la mort de Philippe Langlet quand il apprend que l'ex-présentateur vedette de la télévision française a été poignardé dans les douches d'un pénitencier du New Jersey. Pour le coup, il a trouvé sa vie moins morne d'autant plus qu'il l'avait connu dans sa jeunesse, sans vraiment être son ami. Ça lui est venu comme ça, l'envie de savoir ce qui s'est passé et d'aller dans les backstaged.
Après avoir posé le décor, Embareck propose des chapitres en flashbacks comme un décompte dans le temps avant la mort de Langlet. La construction est donc assez originale parce qu'elle alterne l'enquête de Gilles au présent et l'histoire de Philippe au passé mais cela embrouille aussi la narration un peu laborieuse. On s'emmêle entre ce qui arrive au suisse et à l'animateur/journaliste à la réputation de pape du rock. J'ai trouvé ce dernier assez désabusé sur le rock quand il pense que les jeunes groupes ne savent plus le faire vibrer, trop stéréotypés, préfabriqués et vulgaires, quand dans sa jeunesse (qui n'est pas si loin que ça) il a adulé Deep Purple, black sabbath, The Stooges et Aerosmith. C'est l'époque du hard rock et la nostalgique touche les trentenaires.
Ce qui est notable, c'est la panoplie de groupes rock et pop des années 70 et 80 décrite avec une écriture rapide et nerveuse. D'ailleurs, on aurait pu croiser Vernon Subutex dans ce polar mais les personnages sont beaucoup moins attachants.
Il y a beaucoup de critiques sur la presse rock d'autant plus que Philippe Langlet a travaillé au journal Rock scène (clone de Rock & Folk ?) où les filles étaient virées si elles ne passaient pas à la casserole. J'ai exécrer ce milieu qui considèrent les filles comme des objets dont on abuse (et encore j'y mets les formes) surtout à l'époque où on ne balançait pas son porc. Je ne sais pas si c'était vraiment comme ça à l'époque de Rock & Folk, que je lisais parfois, mais cela me choque car j'aimais bien ce journal.
Alors je me suis demandé pourquoi Michel Embareck avait appelé son premier roman « Sur la ligne blanche ». J'ai tout de suite pensé à la cocaïne mais je me suis aperçue qu'il utilisait souvent le mot blanche dans son texte. Il parle tout d'abord des heures blanches de la nuit dans les grandes villes (et ce à plusieurs reprises). Et puis il y a aussi la place Blanche à Paris et encore la ligne blanche virtuel qui sépare deux corps côte à côte et qui ne se touchent pas. Enfin on pense forcément à la ligne à ne pas franchir et évidemment, cette définition est adaptée à ce polar ou la violence des trafiquants d'armes et autres mafias font échos au milieu pourri du show-business qui dépasse l'acceptable.
Je n'ai pas toujours compris les soliloques du narrateur suisse qui part parfois dans des délires et j'ai trouvé l'enquête embrouillée mais la fin est très bien. C'est donc un livre très rock & roll parce qu'il dérange mais qui reste un peu décevant.

Ce livre m'a été offert par les éditions Archipoche dans le cadre d'une opération masse critique et je les en remercie.

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