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Catherine Pierre-Bon (Traducteur)
EAN : 9782842057336
96 pages
1001 Nuits (05/03/2003)
4/5   3 notes
Résumé :
"Ce qu'ils savent, ils le savent pour nous. Avec chaque nouvel esprit, transpire un nouveau secret de la nature. Et la Bible ne pourra être refermée tant que le dernier grand homme ne sera pas né. " Après une tournée de conférences, Ralph Waldo Emerson (1803-1882) rassemble dans un ouvrage ses essais consacrés aux Représentants de l'humanité (1850) dont De l'utilité des grands hommes et Platon, ou le Philosophe sont les deux premiers textes. Père de la philosophie a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Emerson est injustement oublié de nos jours . Il à était pourtant l'instigateur du mouvement philosophique américain , qui apporta à ce peuple la connaissance des fondements méme de la philosophie. Ce texte est relativement court c'est vrai, pour autant il est d'une importance cruciale pour qui veut comprendre vraiment les bases méles de l'histoire de la pensée contemporaine . Trés important cet opus .
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En quelques pages Emerson chante la gloire des grands hommes et de l'homme tout court, qui peut prétendre à la grandeur pour peu qu'il garde son intégrité et son énergie propre qui lui permet de devenir pleinement ce qu'il doit (peut) être. On retrouve ici les thèmes de "La confiance en soi" où Emerson cultivait déjà l'art de l'épanouissement.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La civilité européenne est le triomphe du talent, le prolongement du système, l'entendement affûté, la capacité d'adaptation, le plaisir dans les formes, le plaisir dans la manifestation, dans les résultats intelligibles. Périclès, Athènes, la Grèce avaient travaillé sur cet élément avec la joie du génie qui n'était pas encore refroidi par la perspective des dommages causés par l'excès. Ils n'avaient devant eux ni économie politique sinistre ni un Malthus menaçant, ni Paris ni Londres, ni l'impitoyable sous-division de classes, l'ombre funeste des fabricants d'épingles, celle des tisserands, des apprêteurs, des chaussetiers, des cardeurs, des fileurs, des mineurs, pas d'Irlande, pas de caste hindoue renforcée par les efforts de l'Europe pour s'en débarrasser. L'entendement de l'Europe était à son apogée. L'art était dans sa splendide nouveauté. Ils taillaient le marbre pentélique comme si c'était de la neige, et leurs œuvres parfaites en architecture et en sculpture semblaient aller de soi, aussi aisées que la construction d'un nouveau navire dans les chantiers de Medford ou de nouvelles manufactures à Lowell. Ces choses suivent leur cours et peuvent être considérées comme acquises. La légion romaine, la législation byzantine, le commerce anglais, les salons de Versailles, les cafés parisiens, la manufacture à vapeur, le bateau à vapeur, la voiture à vapeur peuvent tous être vus en perspective ; le conseil municipal, l'urne électorale, le journal et la presse bon marché.
Dans le même temps, Platon, en Égypte et lors de ses voyages en Orient, assimilait l'idée d'une Divinité en qui toutes les choses sont absorbées. L'unité de l'Asie et le détail de l'Europe, l'infinitude de l'âme asiatique et l'Europe qui définit, qui aime les résultats, qui fabrique des machines, qui cherche la surface, qui va à l'opéra, Platon arriva pour les unir, et par contact, accroître l'énergie de chacune. L'excellence de l'Europe et de l'Asie sont dans son cerveau. La métaphysique et la philosophie de la nature exprimaient le génie de l'Europe, il lui offrit la religion de l'Asie pour fondation.
En résumé, une âme équilibrée était née, percevant les deux éléments.
p. 53-55
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Si la spéculation tend ainsi à une terrible unité, dans laquelle toutes les choses sont absorbées, l'action tend, dans un mouvement exactement inverse, à la diversité. La première est le cours ou la gravitation de l'esprit, la deuxième est le pouvoir de la nature. La nature est le multiple. L'unité absorbe et fusionne ou réduit. La nature ouvre et crée. Ces deux principes réapparaissent et interpénètrent toutes choses, toute pensée ; l'Un, le Multiple. L'un est être, l'autre intellect ; l'un est nécessité, l'autre liberté ; l'un est repos, l'autre mouvement ; l'un pouvoir, l'autre distribution ; l'un force, l'autre plaisir ; l'un conscience, l'autre définition ; l'un génie, l'autre talent : l'un ferveur, l'autre savoir ; l'un possession, l'autre commerce ; l'un caste, l'autre culture ; l'un roi, l'autre démocratie. Et, si nous osions faire un pas de plus dans ces généralisations et nommer la dernière tendance des deux, nous dirions que la lin de l'un est d'échapper à l'organisation, la science pure, et la fin de l'autre est la plus haute instrumentalité, ou utilisation de moyens, ou déité executive.
Chaque étudiant adhère, par tempérament et par habitude, au premier ou au second de ces dieux de l'esprit. Par la religion, il tend à l'unité, par l'intellect, ou par les sens, au multiple. Une unification trop rapide, et une application excessive aux parties et aux détails sont les dangers jumeaux de la spéculation.
A cette partialité a correspondu l'histoire des nations. Le pays de l'unité, des institutions immuables, le siège d'une philosophie se délectant d'abstractions, d'hommes fidèles à une doctrine et en pratique à l'idée d'un destin sourd, immense et inimplorable, est l'Asie, qui réalise cette foi dans l'institution sociale qu'est la caste. D'un autre côté, le génie de l'Europe est actif et créatif ; elle résiste à la caste par la culture ; sa philosophie était une discipline ; c'est une terre d'arts, d'invention, de commerce, de liberté. Si l'Orient a aimé l'infini, l'Occident s'est délecté des limites.
p. 52/53
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Mais un nouveau danger surgit dans l'excès d'influence du grand homme. L'attirance qu'il exerce sur nous nous écarte de notre place. Nous nous subordonnons et nous nous suicidons intellectuellement. Ah, là-bas à l'horizon, voilà notre secours : d'autres grands hommes, de nouvelles qualités font contrepoids et s'annulent les uns aux autres. Nous nous rassasions du miel de chaque grandeur singulière.
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Nous ne devons pas lutter contre l'amour ou nier l'existence substantielle des autres. Je ne sais ce qui nous arriverait. Nous sommes forts en société. Notre affection pour les autres nous donne une sorte d'avantage ou de prise que rien ne saurait remplacer. Je peux faire telle chose grâce à un autre que ne je saurais faire seul. Je peux vous dire ce que je ne saurais d'abord me dire. Les autres homme sont des lentilles à travers lesquelles nous lisons en nous-mêmes.
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Deux hommes qui connaissent les mêmes choses ne constituent pas longtemps la meilleure compagnie l'un pour l'autre. Mais présentez à chacun une personne intelligente ayant une autre expérience, et c'est comme si vous laissiez se déverser les eaux du lac, en ouvrant les vannes du bassin inférieur. Cela semble un avantage mécanique et c'est un grand bienfait pour chaque interlocuteur car il peut maintenant formuler sa pensée pour lui-même.
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Et si nous retrouvions le sens profond de la vie dans la nature ? Savez-vous qu'un philosophe américain vous propose sur le sujet un petit livre très clair ?
« La nature » de Ralph Waldo Emerson, c'est à lire en poche chez Folio.
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