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EAN : 9782234051768
104 pages
Stock (05/01/2000)
3.25/5   69 notes
Résumé :

Singulière mission que celle confiée à Simon, psychologue d'entreprise : enquêter discrètement sur la santé mentale de Mathias Jüst, directeur général de la SC Farb, une multinationale d'origine allemande. Simple manœuvre de déstabilisation organisée par un rival ? Entraîné dans l'intimité et la confidence de l'homme qu'il doit observer, Simon va découvrir des enjeux bien plus... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Attaché aux Ressources Humaines de la firme allemande SC Farb, le psy Simon se voit confier une enquête sur l'état mental du directeur Mathias Jüst. Celui-ci semble gravement perturbé par des lettres anonymes ambigues rappelant les atrocités commises dans les années 30 en Allemagne sur les handicapés mentaux.

Ces lettres viendraient-elles d'un musicien du quatuor qu'avait formé Jüst et pour quelle raison?

4 étoiles pour l'ambiance qui nous ébranle presqu'autant que Simon.
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Un livre terrible, qui fait monter peu à peu une ambiance oppressante au fur et à mesure que l'on entre dans le vif du sujet. La filiale française d'un grand groupe industriel allemand dans le Nord de la France, un psychologue du travail pris entre deux feux et obligé de remonter le cours de l'histoire pour tenter de toucher du doigt la vérité... Sur fond de restructurations et de méthodes "modernes" d'organisation du travail se dessine en filigranes d'autres méthodes industrielles, d'autres questions d'amélioration de la productivité dans un autre domaine, sous le 3ème Reich. Si l'on peut utiliser les individus de cette manière dans l'entreprise, il est possible de comprendre comment on a pu les utiliser à d'autres fins... Constat terrible, implacable, dérangeant. Utile et fort.
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Petit texte (92 pages en poche), difficile et lourd à lire. Non pas à cause du style de l'auteur mais par ses thèmes et les intrications et rapprochement que fait le lecteur au courant de la lecture.
Enquêtant discrètement sur son patron, un psychologue fait deux découvertes : le père du patron a travaillé pour la police SS en Pologne, et les notes techniques, transmises aux troupes pour l'extermination des populations par intoxication au CO2 (avant les chambres à gaz). Et pas seulement les Juifs ; aussi les faibles, les "inadaptés", les handicapés (vers les premières scènes du film Amen). Et ces notices, à la violence froide, technique, utilisent le même vocabulaire que certains textes de management... La déshumanisation est à l'oeuvre partout, pour une rentabilité maximum. Les hommes deviennent des unités, des Stücke, comme les Juifs de la Mort est mon Métier.
Et l'on s'étonne ensuite des "épidémies de suicide"...
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Simon, le narrateur, est psychologue-DRH dans une multinationale d'origine allemande. Sélection du personnel et animations de séminaires auprès des cadres - telles sont ses activités au quotidien. Karl Rose est directeur-adjoint de la maison-mère allemande, Mathias Jüst dirige la filiale française. La demande de K. Rose d'enquêter discrètement sur M. Jüst ne manque pas d'étonner Simon, qui n'a jamais adopté jusqu'alors de tels procédés à l'égard du personnel. K. Rose prétend s'inquiéter de la santé mentale de son subordonné. Simon interroge alors l'épouse puis la secrétaire de ce dernier. L'affaire prend une nouvelle tournure lorsque le DRH découvre des éléments du passé des deux hommes. La quête de Simon va alors prendre un sens tout à fait personnel, établissant un parallèle entre sa profession visant à sélectionner les meilleurs, et quelques unes des lignes d'Etats totalitaristes - éliminer les plus faibles.

Un bon moment de lecture entre les pages de ce court roman à suspense dont la plume n'est pas sans évoquer celle de Stefan Zweig : classique, précise, délicieuse.

Hélas, des subtilités m'ont échappé dans les dernières pages (rythme de la langue allemande, double sens des mots, homonymie, musique...), je suis désolée de rester sur une impression négative.
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Le passé qui rend fou.

Par le plus grand des hasards, avant de commencer "La question humaine", je venais de terminer "Pitié pour le mal" sans savoir que les auteurs respectifs, François Emmanuel et Bernard Tirtiaux, sont deux frères !

Si les deux ouvrages tournent autour du même sujet - la difficulté d'assumer les horreurs engendrés par le nazisme dans le chef de ceux qui ont servi cette idéologie barbare - la manière de le traiter est sensiblement différente.

Dans la question humaine, un parallèle osé mais à certains égards pertinent est fait entre les malades mentaux que les nazis exécutaient sans état d'âme, et les travailleurs surnuméraires dont on se débarrasse au gré des restructurations dans les multinationales qui, par ailleurs "travaillent" le mental de ceux qui restent par le biais de ces séances de psychologie d'entreprise pudiquement appelées "stages de motivation".

Un parallèle à prendre au second degré, bien entendu. Dans un cas il s'agit du broyage de corps, alors que dans le second ce n'est "que" du broyage psychique.

Comme pour "Pitié pour le mal" et en bon partage de frères, 4,5 étoiles !
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
[Les séminaires que j'animais] étaient inspirés par cette nouvelle culture d'entreprise qui place la motivation des employés au coeur du dispositif de production. Les méthodes y usaient indifféremment du jeu de rôle, des acquis de la dynamique de groupe, voire d'anciennes techniques orientales où il s'agissait de pousser les hommes à dépasser leurs limites personnelles. Les métaphores guerrières y prenaient une grande part, nous vivions par définition dans un environnement hostile et j'avais pour tâche de réveiller chez les participants cette agressivité naturelle qui pût les rendre plus engagés, plus efficaces et donc, à terme, plus productifs. (p. 7-8)
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Quelques mois après mon licenciement, j'ai obtenu un emploi dans une maison pour enfants autistes où je travaille encore. C'est un travail inconfortable et mal payé mais je n'ai pas envie de le quitter. Il y a une beauté sauvage chez ces enfants qui ont perdu langue avec les hommes. Pourtant ce n'est pas cela qui me retient. C'est leur regard peut-être, car ils voient tout, ils ne laissent rien passer de nos ruses, de nos habiletés, de nos faiblesses. L'un deux s'appelle Simon comme moi. Lorsque l'angoisse l'envahit, il se frappe la tête contre le mur jusqu'au sang. Il faut alors l'approcher avec douceur, l'inviter à se calmer en le serrant contre soi sans rompre le peu d'enveloppe psychique qu'il lui reste. C'est ce combat incertain, cette lutte sans cesse recommencée contre les ombres qui m'a appris bien davantage que toutes mes années de brillante carrière à la SC Farb. Parfois je pense que c'est mon acte de résistance intime à Tiergarten 4. Et je crois qu'il me plaît d'être désormais aux marges du monde.
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Lorsque l'angoisse l'envahit, il se frappe la tête contre le mur jusqu'au sang. Il faut alors l'approcher avec douceur, l'inviter à se calmer en le serrant contre soi sans rompre le peu d'enveloppe psychique qui lui reste.
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Et comment jouait Jüst?
Avec une tension, une exigence maniaque, ce goût de la maîtrise qui fait fuir la musique. Il y a dans tout perfectionnisme une effroyable peur du vide.
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J'ai vu dans ces séminaires des hommes d'âge mûr pleurer comme des gamins, j'ai œuvré à ce qu'ils relèvent la tête et repartent à l'exercice, avec dans les yeux cette lueur de fausse victoire qui ressemble, je le sais maintenant, à la pire des détresses.
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