Je découvre
Michael Ende avec ce roman.
C'est la critique qu'en a fait Ileauxtresors qui m'a convaincue de me lancer, et je n'ai pas été déçue !
La première partie nous présente
Momo, une orpheline ayant élu domicile dans les ruines d'un amphithéâtre. Elle se tient à l'écart de la ville, mais sa capacité d'écoute lui vaut de multiples visites.
"Quand
Momo écoutait, les gens désemparés ou indécis savaient tout d'un coup ce qu'ils voulaient. Les timides se sentaient libérés et courageux. Les malheureux devenaient confiants et joyeux. Et celui qui croyait sa vie ratée et insignifiante, qui se sentait perdu parmi des millions d'individus ? En parlant à
Momo, mystérieusement, il comprenait qu'il se trompait, qu'il était unique et qu'on avait besoin de lui. Voilà comment
Momo écoutait !"
Mais voilà que la deuxième partie voit la ville envahie d'étranges silhouettes grises. Ce sont des agents de la Caisse d'épargne du Temps. Peu à peu, ils persuadent les adultes que le temps passé à autre chose qu'à travailler est du temps gâché. Les visites de courtoisie, les discussions et les services rendus, mais aussi le temps passé avec ses enfants n'ont donc plus de place. Car le temps, c'est de l'argent !
J'ai beaucoup aimé ce passage-là, très joliment amené, pour sa résonnance avec notre société actuelle. La rentabilité, le consumérisme, la précarité : les monsieurs gris installent une ambiance incroyablement proche de notre vie quotidienne. Et ce miroir grossissant n'est pas flatteur.
Évidemment, dans la dernière partie pleine de fantaisie, Momo va tenter de chasser ces agents du temps.
"
Momo" est une fable qui célèbre l'amitié, l'imagination, l'écoute et plus généralement le temps partagé, qui est tout sauf perdu.