Ce volume 6 de l'essentiel Avengers regroupe les épisodes 120 à 140 de la série, accompagnés de quatre « Giant Size » (#1 à #4) et des compléments crossovers (Captain Marvel #33, Fantastic Four #150). Toujours en VO et toujours en noir et blanc (et, oui, j'aime ça, na !)
Bien que publiés au temps béni de ma jeunesse (en 1974 et 1975), je n'avais jamais eu l'occasion de les lire. Les Vengeurs comme on disait avant, ne faisaient pas recette en France et je ne suis même pas sûr que ces épisodes aient été traduits. C'est donc une découverte, un complément « historique » bienvenu, et un gros kiff.
Il s'en passe des choses sur deux ans, et particulièrement ici. En dehors des habituelles batailles (face au Zodiaque, à Thanos, à Kang) c'est surtout les bouleversements dans la vie des avengers seconds couteaux qui m'ont fasciné. Par « seconds couteaux », j'entends ceux qui ne bénéficient pas d'un périodique à leur nom. Les Iron Man, Captain America et autres Thor, si leur présence aide à la vente, ne voient jamais leur personnalité développée dans Avengers. C'est l'occasion pour les auteurs de s'attacher au développement des autres caractères.
Steve Englehart se lance ainsi dans le développement des dons naturels de Wanda, la Sorcière Rouge, pour la… sorcellerie justement (c'est une mutante à l'origine, attifée d'un don à consonance plus… scientifique). On sent déjà se dévoiler un coin du projet qui mènera Wanda à devenir cette superpuissance capable de modifier la réalité à loisir (voir House of M). Puis l'auteur développe sur de nombreux épisodes les origines de deux vengeurs : l'androïde Vision, dont on apprend que le corps n'est autre que celui de l'ancien Human Torch qui oeuvrait du temps de la deuxième guerre mondiale, et l'énigmatique Mantis – qui parle d'elle-même à la troisième personne, comme l'Alain Delon des Guignols – qui nous fait voyager dans le cosmos à l'origine de la civilisation Kree.
L'amour et la jalousie ne sont pas absents. Les deux femmes Vengeurs, Mantis et Wanda, se crêpent le chignon pour les beaux yeux de Vision, avant que le comportement de Mantis n'entraine la mort de Swordman, éperdu d'amour pour la belle asiatique, et qu'elle prenne enfin conscience de ce que son attitude a de dégueulasse. Mais la joie triomphe et on aura droit à trois mariages : Vif-Argent – le frère de Wanda – avec l'Inhumaine Crystal (déjà vu dans Essential Fantastic Four vol.7), Wanda avec Vision et Mantis avec… un arbre (oui, oui, je vous jure. Bon, c'est plus qu'un arbre, mais quand même).
Les derniers épisodes du volume voient un nouveau renouvellement de l'équipe : le retour de la Guêpe et d'Hank Pym (sous l'identité de Yellow Jacket cette fois) et les arrivées de la chauve et mystique Dragon-Lune et surtout de l'ex X-Man Beast (en France le Fauve) transformé en jolie peluche toute bleue à longues dents, l'humour à la bouche et le cerveau génial en ébullition.
Si je regrette quelque chose, ce sont les problèmes de rythme des scénarios de
Steve Englehart qui hache son récit sur plusieurs personnages et passe trop souvent de l'un à l'autre, et aussi le dessin de l'infâme
Don Heck sur certains épisodes décisifs. Heureusement,
Sal Buscema,
Dave Cockrum et
George Tuska font l'essentiel du boulot.