Encore et encore et encore, s'il te plait, dessine-moi
le chemin encore.
Quel bonheur encore et encore que de se plonger dans un recueil d'
Ile Eniger. Quel bonheur que de se laisser envelopper par l'atmosphère qui y règne, de se laisser bercer par les mots de cette femme rebelle dont le cri de révolte est empreint de tant de douceur. Quel bonheur de suivre «
le chemin encore ». Attention, pas l'autoroute du quotidien, pas le parcours fléché ni les voies rapides où le gps de la civilisation nous mène, pas même la petite départementale qui rêve d'être intronisée nationale au nom de la croissance ou de je ne sais quelle autre absurdité, non non non. Quel bonheur de suivre le chemin, le tout petit que seul un oeil attentif sait trouver, celui où les ronces semblent défendre l'accès à l'orgueil et à la suffisance de l'Homme comme pour protéger les derniers espaces où la vie prend toute sa signification. le petit sentier côtier non balisé qui longe les côtes de l'humilité, entre bruyères et océan, quelque part où l'Homme s'il en a la volonté, s'aperçoit qu'il n'est qu'une infime partie de la nature. Cette nature qu'on froisse comme une feuille de papier et qu'on croit pouvoir dominer alors que c'est elle qui nous tolère.
C'est dans les plis du papier qu'
Ile Eniger livre les mots de sa conscience. Entre mélancolie et tristesse de voir l'Homme s'égarer sur des itinéraires bis, elle fige l'instant authentique. Ses textes sont comme des photographies sépia, un brin jaunies, de celles qui ne passent pas par la case retouche mais qui touchent. Une peine lourde emplie les pages sur lesquelles semblent pourtant planer des mots en lévitation.
Comment mieux définir
Ile Eniger qu'en citant un passage d'un de ses textes, neuf mots tout simples qui disent tant :
« Elle est une pluie qui laverait les terres encombrées ».
Je vais garder quelques compliments des fois qu'il me prendrai l'envie de faire un billet sur un autre des recueil que j'ai en réserve et que je garde précieusement comme pour me rassurer, comme pour savoir que j'ai du beau à lire si l'envie se fait nécessaire, un peu comme pour le dernier
Bernard Giraudeau qui me reste à lire et qui me brûle les doigts mais auquel je résiste encore… un peu.
Si vous trouvez le moindre écho dans les quelques citations mises, alors n'hésitez pas, plongez dans la poésie de cette femme.
Le chemin encore, aux éditions… Chemins de Plume, quand l'évidence est là…
J'ai adoré cheminer sur ces pistes et, si j'ai encore un sacré bout de chemin à faire pour voir son pays des merveilles, putain quel pied !!!
« le neurone fixé sur la part de gâteau, le petit d'homme compte, s'agite, s'enfle. Et moi ? Depuis son nombril, il monte des murs, les détruit, mord la pomme, la crache, invente des mirages, admire ses reflets, bâfre la vie, pisse partout, oublie la poussière sous le tapis, court dans tous les sens. le plus souvent le petit d'homme empierre, flagelle, noue, détruit, exige. Je veux ! de l'univers gratuit qui existe sans lui, il vend la peau, les os et les entrailles. Il vend tout ce qu'il peut et achète encore plus. le petit d'homme consomme, entasse, jouit, jette, lave ses mains et recommence. Il traverse la vie comme un dû puis meurt seul. Si seul dans le néant de ses miroirs brisés ».