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Dicks tome 3 sur 3
EAN : 9781592912582
144 pages
Avatar Press (25/08/2015)
5/5   1 notes
Résumé :
In the long-awaited third collection of the bestselling, award-winning masterpiece Dicks, beloved heroes Dougie and Ivor find themselves with a chance to change history- by traveling through time to defeat a deadly threat to their hometown of Belfast. But dark forces emerge to defend the great Icons of Ulster Bigotry- and with long-time enemies Lord Bluevein of the Dong and Satan himself in the mix, what hope have our bumbling private eyes of getting out alive, neve... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à DICKS T02 qu'il vaut mieux avoir lu avant. Dans la mesure où il s'agit d'une trilogie, il vaut mieux avoir commencé par le premier tome. Il comprend les épisodes 1 à 6 de cette minisérie, initialement parus en 2014, écrits par Garth Ennis, dessinés et encrés par John McCrea, avec une mise en couleurs réalisée par les studios Digikore.

Dougie Paterson et Ivor Thompson assistent à la cérémonie religieuse pour l'enterrement de Spence, en présence de Willy et de W (dont le nom se termine par anker et évoque l'onanisme). le révérend Lyle met tout son coeur dans son oraison pour le défunt, exposant avec verve à quel point c'était une ordure qui ne méritait pas de vivre et dont la mort délivre l'humanité d'un fardeau répugnant. Les 4 amis se retrouvent autour de la tombe de Spence pour lui rendre un dernier hommage, en descendant une bouteille à 4, mais Ivor la finit au lieu de verser la fin sur la terre fraîchement remuée. Il ne leur reste plus qu'à se soulager dessus pour abreuver le défunt. le lendemain, Dougie, toujours aussi fauché, prend un café dans son troquet préféré, et c'est Katya qui lui apporte, une jeune asiatique devant laquelle il fond littéralement. Il doit sortir précipitamment pour aller se masturber dans sa voiture, après avoir assisté au baiser fougueux que Katya a échangé avec sa partenaire.

Pendant ce temps, Ivor Thompson essaye de convaincre sa mère qu'il est temps pour elle de se retirer dans une maison de retraite. Elle voit clair dans son jeu, qui est de la mettre l'écart pour pouvoir profiter de son appartement. Elle le lui dit sans ménagement, et il préfère battre en retraite aux toilettes pour couler un bronze. Un peu plus tard, Igor et Dougie se retrouvent dans leur squat et Igor expose sa nouvelle idée de génie : devenir des superhéros. Sans surprise, Igor est le superhéros et Dougie est l'assistant (plus tout à fait adolescent). Igor a même choisi leur première mission : espionner d'anciens membres de l'UVF (Ulster Volunteer Force, 1966-2009) dans leur pub préféré. Ils surprennent une réunion clandestine menée par Wuff McCord, où il est décidé que Tool Carson commettra un attentat d'un genre particulier contre le pape lors de sa visite prochaine à Belfast. Mais il y a pire encore : Satan s'est ligué avec le chef des extraterrestres en forme de pénis anthropoïde pour déclencher une vague de haine sans précédent sur Belfast et l'Irlande.

Pour le lecteur inconscient à qui il serait venue l'idée saugrenue de commencer la lecture de la série par ce troisième tome, les auteurs ont tout fait pour qu'il comprenne de quoi il en retourne dès la couverture : 2 superhéros tellement parodiques qu'ils n'en méritent pas le titre, avec l'un armé d'un vibromasseur massif, des éléments dessinés plus petits qu'il vaut mieux ne pas regarder dans le détail, et Dougie qui tient le premier comics écrit par Garth Ennis et dessiné par John McCrea, à savoir Troubled souls (1989). Un lecteur ainsi prévenu en vaut deux et ça ne sera pas de trop. le lecteur déjà déniaisé par les 2 premiers tomes sait à quoi s'attendre. Il retrouve les dessins de John McCrea relevant de la caricature à des fins comiques avec un solide degré d'exagération. Les formes sont détourées avec un trait gras un peu râpeux, pour des contours anguleux, vaguement agressifs, comme pas tout à fait sous contrôle du dessinateur, du fait de personnages survoltés ou de leur apparence trop offensive pour être contenue par des traits sages et lissés, avec des décors aux traits pas très droits, comme mal finis parce que relevant d'une réalité bon marché et faite à la va-vite.

Dès la deuxième page, le lecteur se retrouve face à un personnage peu commode, totalement emporté par son propre discours haineux, le pasteur Lyle, convaincu de détenir une vérité absolue. Il retrouve ensuite W avec son bras droit surmusclé du fait d'une pratique intensive et abusive de l'onanisme. Dans le même temps, les postures des 4 amis sont très naturelles, pour une conversation à bâton rompu pour se souvenir du défunt. John McCrea rappelle tout de suite au lecteur qu'il n'est pas là pour faire dans la dentelle, alors que les 4 amis sortent leur membre pour se soulager sur la tombe. C'est l'une des particularités de la narration (aussi visuelle qu'événementielle) que les auteurs ne transforment pas les femmes en objet du désir, mais par contre qu'ils n'hésitent pas à montrer l'appareil génital masculin dans tout ce qu'il peut avoir de grotesque. Il faut avoir le coeur bien accroché pour contempler l'engin de Satan, et tout autant pour contempler la particularité de celui de Tool Carson. Il y a également une poignée de séances de masturbation masculine qui ne font pas rêver, avec éjaculation copieuse.

John McCrea dessine les décors en fonction des besoins, sans souci de photoréalisme. Il peut aussi bien investir du temps pour donner de la consistance à l'aménagement du café où travaille Katya, au dépotoir qui règne dans la pièce principale du squat d'Igor & Dougie, à la cuisine où se réunissent les ex de l'UVF, au quartier de Belfast Ouest en 1981, qu'esquisser à gros traits d'autres endroits comme l'intérieur de l'église, le cimetière, un village, une plaine où se déroule une bataille en 1690, ou encore une zone désolée de la Terre dans 15 milliards d'années dans le futur. Il peut aussi faire l'impasse sur les décors quand les personnages se lancent dans un numéro d'acteurs. de la même manière, la direction d'acteurs oscille entre une interprétation naturaliste (rarement) et une exagération comique outrée (souvent). Comme de bien entendu, Igor & Dougie laissent apparaître leurs émotions sur leur visage, sans beaucoup de retenue, souvent comme des enfants sous le coup de leur émotion. McCrea exagère également les mouvements jusqu'à emprunter aux dessins animés comiques, par exemple avec une voiture circulant tellement vite qu'elle semble léviter à un bon mètre au-dessus du sol. le lecteur comprend aisément qu'il ne doit pas (sous aucun prétexte) prendre au pied de la lettre toute tentative de reconstitution historique de la part de l'artiste, réalisée au mieux au petit bonheur la chance, au pire totalement farfelue. Par contre, il peut compter sur le dessinateur pour se lâcher dans la violence sadique et dans le gore jusqu'au grotesque, ce qui est totalement en phase avec le récit.

Garth Ennis l'avait promis dans le premier tome : Igor avait prévu de mettre en oeuvre toutes ses idées notées sur un bout de papier, y compris celle de devenir des superhéros. La couverture annonce la couleur en termes de dérision et de moquerie, et Dougie est irrésistible dans son costume d'assistant adolescent. Ne reculant devant aucune dépense, le scénariste ajoute une quête pour des objets à la haute valeur symbolique qui amène les 2 personnages à effectuer un voyage dans le temps. Toujours aussi grand seigneur, il va jusqu'à inviter Shakespeare (1564-1616) & Michel-Ange (1475-1564) dans le récit. Bien évidemment Dougie Patterson et Ivor Thompson sont toujours aussi ridicules et incompétents, leurs comportements et leurs échecs étant source de raillerie et de moquerie pour leurs proches, mais d'inquiétude pour Satan en personne. Au fil des péripéties, Garth Ennis évoque les Troubles en Irlande et la haine bigote qui a laissé des traces indélébiles dont des poches persistent encore. On peut compter sur lui pour tourner la religion en ridicule jusqu'à l'acharnement, sans oublier la blague (toujours légère) sur les prêtres pédophiles (ça, c'est fait). Comme il s'agit d'un récit éminemment personnel, il développe un couplet sur l'amitié masculine, gentiment moqueur pour la forme qu'elle prend entre Dougie et Ivor.

Arrivé à la fin de l'épisode 3, le lecteur se retrouve déstabilisé par le fait que la mention à suivre évoque l'épisode 27 de la série Animal Man. Il s'agit d'une référence à la série du même nom, et plus particulière à l'épisode 26 qui se trouve dans le recueil Animal Man 3 - Deus ex machina (1990) de Grant Morrison, Chas Truog et Doug Hazlewood. Garth Ennis et John McCrea évoquent la valeur de leur art, c'est-à-dire créateur & auteur de comics. Ils n'hésitent pas à se lancer dans la comparaison avec William Shakespeare (pour ce qui est de l'écriture) et avec Michel-Ange (pour ce qui est des dessins), en toute modestie bien sûr. C'est un véritable massacre qui permet de rétablir une saine échelle de valeur et de remettre les prétentieux à leur place. Mais la référence à Animal Man va au-delà, et reprend un dispositif également utilisé dans Cerebus 10 - Minds (1994/1995) de Dave Sim & Gerhard. Ennis & McCrea abordent de front la relation entre créateurs & créatures, établissant la responsabilité des premiers vis-à-vis des seconds, avec une verve intacte, et des remarques bien senties des créatures. En fonction de son état d'esprit, le lecteur peut y voir une séquence vaine d'auteurs en pleine autosuffisance, ou au contraire une preuve d'humilité consciente. Ennis & McCrea font référence à Troubled Souls (leur première collaboration) et la manière dont ce comics peu conventionnel leur a permis de percer dans le métier. Ce n'est pas tant un hommage à leur début carrière au travers duquel ils s'autocélébrent, mais plus une réflexion sur la part de chance qui participe à une carrière.

Avec ce tome, les auteurs concluent leur trilogie consacrée à deux irlandais pas finauds et mal dégrossis, en restant dans le ton de la comédie grotesque et politiquement incorrecte, avec des dessins caricaturaux à l'avenant. L'humour est énorme et provocateur, tout en conservant une forme de critique et d'autodérision. Garth Ennis revient à ses thèmes favoris (à commencer par l'amitié masculine, mais pas la guerre) sans donner l'impression de se répéter. le lecteur ayant apprécié les 2 premiers tomes a la satisfaction de découvrir une conclusion satisfaisante au récit, avec un point de vue sous-jacent sur la violence comme solution et sur la nécessité de vivre ensemble qui prouve que la réflexion peut aussi se faire avec une narration vulgaire et provocatrice.
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