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Critique de Yradon4774


"The Boys T.1 à 19" de Garth Ennis et @DarickR chez @paninicomicsfra via @izneoBD

Synopsis :

"Dans un univers où les super-héros sont en nombre, une équipe de la C.I.A. est constituée pour les contrôler et parfois régler les problèmes d'une manière... radicale. Avec Billy Butcher, P'tit Hughie, de la Crème, du Français et de la Fille, les méta-humains n'ont qu'à bien se tenir !"

Scénario : Garth Ennis ;
Dessins : Darick Robertson ;
Editeur : Panini Comics ;
Prix : 8.99 € en numérique ;
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Aujourd'hui, je m'attaque à un poids lourd du comics, tant par la renommée de son scénariste et de son dessinateur, mais également dû au fait de la complexité de l'oeuvre, de sa notoriété ou non auprès du lectorat et de la toute fraîche et nouvelle série éponyme sortie dernièrement sur Amazon prime vidéo, j'ai nommé : "The Boys" de Garth Ennis et Darick Robertson chez Panini Comics.

Commençons donc ce travail Herculéen qui m'attend, par un petit "Who's who" sur le powerfull duo aux manettes de cette, magnifique, perturbante, violente, corrosive et criante de réalisme, aventure :

Garth Ennis : The Mighty Lord de cette histoire, papa de plusieurs grands opus de renom, comme "Preacher" (une série éponyme existe également sur APV), "Crossed" (que j'ai également adoré, chronique ICI), "HellBlazer", "The Punisher" et bien d'autres, manie aussi bien l'extrême violence, que l'humour noir, un tant soit peu, blasphématoire pour exprimer ses idées et créer un univers qui ne laisse généralement personne indifférent. Il s'associe fréquemment, pour ses petites affaires, avec des dessinateurs de talent, comme Jacen Burrow (CROSSED), Darick Robertson (THE BOYS/TRANSMETROPOLITAN) ou encore Steve Dillon (THE PUNISHER).

Darick Robertson : docteur Jekyll de ce duo, qui grâce à son talent, qui n'est plus à démontrer, arrive parfaitement bien et avec brio à mettre en lumière ce qui peut sortir de tordu et de génial de chaque scénariste avec qui il travaille, comme Warren Ellis, pour cette extraordinaire série qu'est "Transmetropolitan" (je parle du tome 1 : ICI, série plus qu'incontournable de notre cher ami le Commis des Comics (si vous ne le connaissez pas encore, putain, vous attendez quoi putain) bien sûr, qui fait une critique au vitriole, par l'intermédiaire de son journaliste de choc : Spider Jérusalem, de la corruption du pouvoir politique), mais également du Punisher, de Wolverine avec Garth Ennis, de la Justice League avec Mark Waid et donc de The Boys. Que du bon, vous dis-je, que du bon.
Voilà pour notre duo. Vous comprenez donc à quel point "The Boys" part sur de bonnes bases avec ces deux compères.

Continuons cette chronique par, pour moi, la meilleure introduction qui a été faite sur ce sujet, tirée de l'excellentissime chronique de l'équipe du blog "Comics Have The Power", que bon nombre d'entre vous connaissent :

"L'un des aspects les plus ridicules touchant aux univers de comics est la « facilité » avec laquelle tant de personnages acquièrent des capacités extraordinaires. On sait bien que ce n'est pas crédible. Pas seulement parce que c'est idiot, on est tout à fait dans le genre de gentilles idioties qu'on accepte comme postulat d'un univers fictionnel.

Surtout parce que si l'on pouvait acquérir des superpouvoirs suite à une exposition aux rayons gamma, une explosion de produits chimiques ou une morsure d'araignée radioactive, le gouvernement et des entreprises privées tenteraient aussitôt de dupliquer les résultats pour en tirer profit militairement et financièrement. Et si une entreprise privée y arrivait avant le gouvernement, ce qui est fort probable, on sait qu'on verrait les super-héros se multiplier pour être vendus aux villes, à la protection de particuliers, tentant de remplacer la police, les soldats, devenant incontournables dans le paysage médiatique, politique, commercial, intime.

Avec l'appui d'un bon storytelling, ils pourraient même être adulés, se faire une place dans tous les fantasmes, et s'avérer aussi rentables que populaires. Mais il y aurait des bavures, évidemment. On ne parvient pas à les éviter chez les hommes, comment pourrait-on les éviter chez des super-hommes, écrasés par les mille pressions s'exerçant naturellement sur des personnages moralement et psychologiquement communs aux responsabilités si hautes ? Un bon département légal et marketing devrait sauver la face, les erreurs devraient être enterrées, les mécontents marginalisés.

Or c'est exactement cette histoire criante de réalisme que raconte The Boys, avec ses super-héros névrosés et son groupe éponyme de mécontents, regroupés pour casser du super...".

Conquis ? Pas encore ? Vous êtes un public exigeant, n'est-il pas ? Et c'est tant mieux. Moi, je suis sous le charme. NEXT !!

"The Boys" est un run qui se compose (pour la version que j'ai lue) de 19 tomes, narrant les aventures foireuses, violentes, sanglantes et nécessaires des "P'tits Gars", sorte d'unité spéciale de la CIA, chargée de réguler les dommages collatéraux et les écarts de la bande de supers slips, poules aux oeufs d'or de Vought-América (gigantesque entreprise, ne reculant devant rien pour sauver ses intérêts, diversifiant ses activités depuis le Seconde Guerre mondiale et essayant de faire rentrer son programme des Supers Slips dans l'armée), j'ai nommé les 7 ! Clones consanguins de la Justice League, arrosés à la potion magique du Joker dans une cuve d'acide, si vous voulez mon avis.

Billy Butcher (ce mec porte bien son nom, mais je ne vous en dis pas plus), P'tit Hughie (le gentil de l'histoire, au coeur d'or, mais faut pas l'énerver non plus quand même), La Crème (je pense que c'est de découvrir l'histoire de ce personnage, qui m'a fait énormément rire, putain de composé V), le Français (le FrenchPower en puissance, un gars bien de chez nous, fêlé de la caboche, mais dévastateur au combat) et la Fille (la wolverine du groupe, qui collectionne les visages, au troublant passé, intense les amis) composent cette équipe de choc aux méthodes aussi brutales, que radicales. J'oubliais, le membre le plus mignon et plus distingué du groupe : Terreur, gros bouledogue, ressemblant, à s'y méprendre à son maître (je vous laisse deviner qui), qui a pour passion de niquer tout ce qui bouge. Au fur et à mesure des tomes dévorés, nous en apprenons toujours plus sur chacun des membres de cette équipe hétéroclite et atypique. Chacun y va de sa petite histoire dramatique, afin de nous tirer la larme de notre petit oeil fébrile. C'est tout simplement poignant et poilant.

Les premiers tomes mettent l'accent principalement sur la mort dramatique de la copine du dernier arrivé de la bande, j'ai nommé P'tit Hughie. En effet, son amoureuse se fait littéralement écraser contre un mur, devenant plus un méchoui, façon mixeur atomisé à la grenade, qu'un être humain, par un super slip du nom de A-Train. Cet accident sera l'un des fils conducteurs le plus important de toute la série. C'est un peu grâce à ça, que Butcher va faire rentrer dans la bande le pauvre Hughie, mais chut, je vous laisse savourer ça. La première scène consacrée à cet accident ouvre de manière explosive le bal et vous avertis de ce qui vous attend par la suite. Un petit caviar. Hughie, remit un peu de ses émotions, va découvrir ce qui se passe réellement avec ces soit disants supers héros et comprendre un peu mieux le rôle de la bande à Butcher. En effet, elle n'est pas là uniquement pour s'occuper des fesses des 7, mais également des autres équipes de petits merdeux en collant moulant, sorties de l'antre de la bête, que sont ces raclures de Vought. Cette quête de maintien de l'ordre, va occuper une bonne partie du coeur de l'histoire, du tome 2 au tome 18 (à quelque chose près) et nous retrouvons notre formidable équipe dans des situations plus ou moins périlleuses, jusqu'à la conclusion finale. Conclusion explosive et assez inattendue.

Pour arriver à ses fins, la Team Butcher peut compter sur l'aide indéfectible de plusieurs personnages secondaires, mais ayant une importance cruciale, comme La Légende (rédacteur en chef, à la retraite, de la section "comics", consacrés aux différentes équipes de Super Slips, de Vought (et oui, ils font même des comics)), qui est une source inépuisable d'informations sur les plans et actions des grands méchants loups, au caractère bien trempé. le second personnage sur lequel s'appuie nos "gentils" héros est tout simplement la chef de la CIA, Madame Susan Rayner. Défouloir sexuel de notre cher ami Butcher. Il arrive, à coups de chibre, à lui soutirer tout l'aide qu'il puisse humainement avoir, bien qu'elle le conchie à chaque fois et ce n'est pas rien, vous verrez. On découvrira également par la suite, que les P'tit Gars possèdent un atout crucial dans leur manche, fournissant maintes informations sur ce qui se passe dans le QG des 7 pourritures et Butcher, vous le devinerez aisément, va s'en servir à coeur joie.

Leur quête de justice sera semée d'énormément d'embûches, de combats sanglants, de découvertes plus ou moins plaisantes, de bonnes tranches de rire, le tout saupoudré des bonnes diatribes de notre cher Français. Un pur régale.

Bon, je m'arrête ici pour l'histoire, car je ne veux pas vous ôter le plaisir que vous aurez à vous plonger dans cette grandiose série.

Le génie de Garth Ennis, sublimé par le talent de Darick Robertson, nous offre ici l'une des séries la plus complète, la plus puissante, la plus controversée (non, je n'oublie pas CROSSED) et la plus irrévérencieuse de tout ce que j'ai pu lire jusqu'à présent dans le monde immense du comicsverse. C'est une excellente critique de nos sociétés actuelles, gangrenées par la corruption et par l'appât du gain, au mépris de la vie humaine. Tout est bon pour faire du fric et tant pis pour les dommages collatéraux. Lorsque l'on voit ce qui se passe, partout dans le monde actuellement, il nous faudrait à coup sûr une équipe de ce genre pour remettre les idées en place et dans le droit chemin de nos chers hommes et femmes politiques, mais également des gens de la haute sphère, qui regarde le quidam moyen, comme une perte acceptable et non comme des êtres humains.

Lire cette série, c'est comme se prendre une bonne biffle dans les dents, ça pique, c'est violent, mais au final, on y revient les yeux fermés tellement le message caché derrière l'utilisation excessive de la violence est puissant. Bien que le premier tome soit sorti dans les années 90, le sujet est malheureusement toujours d'actualité.


Cette violence que l'on retrouve tout au long des 19 tomes est, à mon avis, utilisée pour marquer les esprits et sert à faire prendre conscience de la réalité de ce qui peut se passer dans le monde et surtout dans notre société actuelle. Elle n'est pas là uniquement pour faire la potiche et c'est ce qui fait la renommée de "The Boys" ou tout du moins à permis de la faire connaître auprès du public connaisseur. Comme je l'ai expliqué, il ne faut pas s'arrêter à sa première impression sur le travail de Monsieur Ennis, oui la violence est là, exacerbée même, la manière dont certains sujets  sont abordés peuvent choquer, car sinon vous passerez à côté d'un trip monumentale dans l'esprit particulier d'un des plus grands hommes, qui à marquer de façon permanente de son emprunte l'univers du comics. Comme Alan Moore avec son Watchmen ou Warren Ellis avec son Transmetropolitan.

Un mot, et même plusieurs sur le magnifique travail de Darick Robertson, talentueux dessinateur, dont j'ai pu découvrir son trait sur l'une des plus grosses claques de ma vie, je parle bien sûr de "Transmetropolitan", série chère au @CommisDesComics. Ce grand monsieur arrive à garder la même trame artistique tout au long des 19 tomes, ce qui permet de mettre encore plus en lumière les idées de son compère. Les dessins sont justes magnifiques, propres et de toute beauté. Ce qu'il arrive à faire passer comme sentiments et expressions sur les visages des différents personnages est tout simplement gigantesque et impressionnant. Je lui tire donc bien bas mon chapeau et j'ai hâte de découvrir son talent sur du "Punisher" pour ne citer que ça.

Je ne peux donc que vous conseiller de vous jeter sur ce run génial, époustouflant, puissant et totalement barré. J'espère que vous prendrez autant de plaisirs que moi à sa lecture et que vous viendrez échanger sur ce sujet avec votre serviteur. Voilà, j'arrive enfin à la fin de la plus longue chronique que je n'ai jamais écrite. Mais bon, il faut bien ça pour parler du travail de Garth Ennis et de Darick Robertson. J'espère qu'elle vous aura plu, qu'elle vous aura donné envie de le lire et que vous serez indulgent, car ma prose est loin de s'approcher du talent de Shakespeare ou de Molière.

Note Tome 1 à 19 : 20/20.
 
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