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Steve Dillon (Illustrateur)Tom Mandrake (Illustrateur)
EAN : 9780785111498
168 pages
MARVEL - US (09/07/2003)
4/5   1 notes
Résumé :
Frank Castle, a.k.a. the Punisher, investigates a drug ring and the cops who are supposed to be dismantling it, then helps a social worker who has discovered a dark secret involving homeless underground dwellers and the "man down below."
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à The Punisher: Business As Usual (épisodes 13 à 18) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Il contient les épisodes 20 à 26, initialement parus en 2003, écrits par Garth Ennis. Les épisodes 20 à 23 ont été dessinés et encrés par Steve Dillon avec une mise en couleurs réalisée par Matt Milla. Les épisodes 24 à 26 ont été dessinés et encrés par Tom Mandrake, et mis en couleurs par Mat Milla.

Épisodes 20 à 22. Punisher s'apprêtait à intervenir dans un deal de drogues dans une salle de billard, mais la police fait irruption avant et coffre les trafiquants. Punisher se dit que ça finit bien pour les criminels, mieux que si c'était lui qui était intervenu. Il observe les deux inspecteurs : le professionnalisme de Mike Pearse, le geste discret de d'Andy Seifert qui récupère discrètement un des paquets de drogue. Il note ce geste dans sa mémoire. Il note aussi que son indic Fonseca a sûrement donné cette information sur le deal à lui, mais aussi à la police. de retour au commissariat, Mike Pearse comprend que son partenaire Andy Seifert cherche à faire des affaires avec le lieutenant Tom O'Leary, réputé pour ses combines de ripou. Pendant ce temps-là, Punisher prend des informations sur Pearse & Seifert, auprès de l'inspecteur Martin Soap.

Depuis le début de la série, Garth Ennis (bien aidé par Steve Dillon) a joué sur le grotesque, la froideur de Punisher dans ses solutions (tuer tous ceux qui ont transgressé la loi) et souvent des ennemis énormes (et pas seulement par leurs mensurations). Ici, il passe dans un autre registre : il oppose deux policiers à Frank Castle, deux individus réalistes, confrontés à la complexité de la vie. Il se produit donc un décalage entre une vision Bien/Mal simpliste et tranchée (celle de Punisher) et les solutions cathartiques qu'il applique, avec la situation et la vie plus complexe des deux inspecteurs. Tout simplement, ils ne sont parfaits ni l'un ni l'autre. Ils se rendent chacun coupable d'un crime caractérisé. Pour compliquer un peu la chose, l'inspecteur Martin Soap indique à Punisher qu'il ne doit pas les châtier avec sa justice expéditive, sinon il lance contre lui les forces de police de New York. Restent-ils des moments Ennis ? Un seul : un dessin en pleine page pour le titre de l'épisode 21 avec Castle le visage dépourvu d'expression si ce n'est une réelle concentration, tirant à bout portant sur un criminel dans une grande pièce. Pour le reste, les auteurs racontent un vrai drame policier, à savoir l'histoire de Pearse et celle de Seifert, Punisher étant plus un dispositif narratif qu'un personnage principal.

Steve Dillon est égal à lui-même : des dessins simples et parfois dépouillés, des traits de contour fins et précis, un bon niveau d'expressivité pour les personnages. Punisher a un visage sérieux du début à la fin, l'allure d'une personne compétente qui n'est pas là pour rigoler, pour qui il n'y a pas de place pour l'humour. Mike Pearse est un individu d'une quarantaine d'années, avec un visage marqué par les soucis, qui ne sourit pas beaucoup, et qui porte en lui un mélange de frustration et de remord. L'artiste n'exagère pas son visage, et sait le rende assez expressif pour que le lecteur ressente son état d'esprit. Par comparaison, Andy Seifert apparaît plus jeune, à peine la trentaine, plus souriant, plus enjoué, ne se laissant pas gagner par l'inquiétude de sa situation. le père Billy est plutôt dans la soixantaine, avec un visage plus posé et plus ridé, et un regard qui n'hésite pas à un exprimer un jugement. Les différents lieux sont assez génériques : soit une grande pièce où se retrouvent des criminels (l'une d'entre d'elle avec une table de billard pour lui donner un peu de personnalité), soit des rues génériques dans New York, et une dans une banlieue pavillonnaire. Comme d'habitude, les scènes d'action sont sèches et les blessures très nettes, sans effet gore, presque cliniques.

À partir du moment où Andy Seifert s'empare d'un paquet de drogue qu'il dissimule, le lecteur sait que son temps est compté. Il en va de même quand il assiste à l'acte de violence de Mike Pearse, car c'est la dynamique de la série. le récit est linéaire, mais il ne se limite pas à un jeu de chat et de la souris entre les deux inspecteurs de police et Punisher. Garth Ennis montre les manquements des deux inspecteurs, mais aussi les circonstances qui les amènent à les commettre. Ils ne sont pas sympathiques pour le lecteur, le jugement de valeur moral étant sans appel. Mais ils restent humains dans leur faiblesse. le scénariste montre qu'effectivement ils ne méritent pas d'être soumis à la justice expéditive de Punisher, et le lecteur ressent que malgré leurs défauts ils souffrent aussi des attentes démesurées que leur métier leur impose, avec des réflexions pénétrantes sur la condition de policier et la manière dont ils sont perçus par le public.

Épisode 23. Sid Saggio doit expliquer à ses collègues de poker, un groupe de criminels comme lui, qu'il a pour passion de rechercher une Architeuthis, une pieuvre géante. Ils se moquent tous de lui, car c'est idiot de penser qu'une telle pieuvre puisse avoir choisi de s'établir dans les eaux de New York. Punisher arrive et tue tout le monde, sauf Sid Saggio qui était aux toilettes. Ce dernier se retrouve hanté par les autres qui veulent qu'il le venge.

Changement de ton par cette histoire en 1 épisode : la dimension dramatique reste présente, mais la composante farce macabre reprend le dessus. du fait du déroulement des pérégrinations de Sid Saggio, Steve Dillon investit plus de temps pour représenter des environnements différenciés. le lecteur sourit à ce qui arrive à Sid Saggio au fur et à mesure qu'il essaye de venger ses camarades. Garth Ennis se montre très à l'aise pour donner de la crédibilité au fait que cet individu tout à fait normal (sauf pour son passe-temps) va réussir à piéger Punisher, et au fait qu'il voit le spectre de ses camarades décédés. La chute ne surprend pas car elle est annoncée dès la première page. Cela n'empêche pas le lecteur de sourire à la dernière réplique de Castle : histoire vraie, je n'y pense jamais, comme ça je peux rester sain d'esprit.

Épisodes 24 à 26. Dans un pavillon de banlieue, un jeune garçon entre en courant pour se plaindre à sa mère, obèse énorme, qu'il est maltraité par les enfants de sa classe. Elle le serre dans ses bras et le console. À New York, Punisher poursuit un criminel dans les rues et ce dernier va se réfugier dans les tunnels du métro. Dans un refuge pour sans-domicile fixe, Ronnie, un clochard, fait un esclandre, et explique que c'est dû à un individu qui exige qu'il accomplisse des missions et dont la base d'opérations se trouve profond dans les galeries du métro. Jennifer Cooke, la responsable du refuge, demande à Ronnie de l'amener jusqu'à celui qui en en bas, en dessous. Paul, un nouveau volontaire, accompagne Jennifer Cooke.

Bien évidemment, le lecteur remarque tout de suite que Steve Dillon a laissé la place à un autre dessinateur : Tom Mandrake. Celui-ci utilise des lignes de contour plus épaisses, ainsi que des zones noircies importantes, aux formes irrégulières, mais aux contours fluides. Il exagère plus les expressions de visage, en particulier pour les personnages sous l'emprise de la peur. Par rapport à ses comics de superhéros (par exemple Martian Manhunter: Son of Mars ou The Spectre Vol. 2: Wrath of God, tous les deux écrits par John Ostrander), il ajoute une petite touche d'exagération grotesque, qui se marrie bien avec l'intrigue. Son usage des aplats de noir apporte l'ambiance nécessaire pour cette plongée dans les souterrains profond de New York, et pour les vestiges d'horreur qui s'y terrent. Garth Ennis conserve à nouveau une fibre dramatique, cette fois-ci complétée par une fibre horrifique. L'histoire est linéaire et classique. Elle est rehaussée par la relation qui s'installe entre Punisher et la travailleuse sociale. Les convictions de cette dernière sont à l'opposé de celles de Punisher, et encore plus de ses méthodes. Frank Castle se montre totalement hermétique au discours de Jennifer Cooke et cette dernière refuse de compromettre ses idéaux. le déroulement de l'intrigue lui fait prendre conscience qu'elle ne doit sa survie qu'aux interventions de Punisher, et qu'elle-même a dû se salir les mains. Il ne s'agit pas de cautionner le jusqu'au-boutisme de Punisher, mais de questionner le jusqu'au-boutisme d'une aide sans condition.

Avec un peu de recul, le lecteur se rend compte qu'un fil directeur court dans ces trois récits : il suit des individus dont les actions sont dictées par leur milieu socioculturel, sans qu'ils ne puissent le modifier. La conduite des deux inspecteurs de police découle directement de leur métier. Il ne s'agit pas de deux individus génériques : le récit aurait été différent s'ils avaient exercé un autre métier. Dans le même temps, les conséquences de la pression qu'ils gèrent plus ou moins bien sont parlantes de manière universelle. Qu'il choisisse de prendre les spectres de Sid Saggio d'une manière littérale ou comme une métaphore, le lecteur y voit également l'expression des attentes du milieu dans lequel Saggio vit. Il en va de même pour le comportement de Jennifer Cooke, dicté par ses convictions et son métier, ce qui crée un décalage avec les circonstances extraordinaires dans lesquelles elle se retrouve.
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