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Russ Braun (Illustrateur)
EAN : 9780785198925
112 pages
MARVEL - US (05/01/2016)
5/5   1 notes
Résumé :
GARTH ENNIS returns to Marvel Comics proper and he's bringing his The Boys collaborator Russ Braun along with him! Fighter planes and dinosaurs collide in this raucous tale that starts with the classic Marvel character Phantom Eagle and digs much deeper!
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète, parue à l'occasion de Secret Wars 2015 dont le contexte fournit une opportunité de mélange de réalités. Il contient les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2015, écrits par Garth Ennis, dessinés et encrés par Russ Braun, avec une mise en couleurs de Dono Sanchez Almara. Les couvertures ont été réalisées par Frank Cho (expert en femmes de caractère, légèrement vêtues).

L'histoire se déroule en 1923, et commence sur une petite île de Micronésie où Karl Kaufmann débite des sornettes à une princesse du cru (ce qu'elle veut entendre en fait) pour qu'elle le lâche et qu'il puisse fuir en l'abandonnant enceinte, à un père peu clément. Il reprend son vol dans son Bristol Fighter, pour aller le faire réviser et réparer par un grand black pas commode appelé Winch. Celui-ci lui demande le payer tout de suite.

Par le plus grand des hasards arrive une charmante jeune femme, appelée Clementine Franklin-Cox (Clemmie). Elle paye pour un vol pour la ramener sur la côte (ce qui couvre les frais de réparation). Ils partent de manière fort précipitée (poursuivie par des gugusses armés cherchant rétribution auprès de Kaufmann pour une autre de ses bêtises). Mais en route, ils subissent une forte tempête et se retrouvent dans un ciel encombré par des ptéranodons pas contents.

Contre toute attente, en 2015, Garth Ennis revient travailler pour DC (All star Section Eight) et pour Marvel. Il profite à plein de la période troublée de Secret Wars pour écrire ce qu'il veut. La couverture originale porte un avertissement indiquant que ce récit n'est pas à destination des enfants. Au cours de l'histoire, l'un des personnages fait effectivement allusion aux événements racontés dans War is Hell: The first flight of the Phantom Eagle (2008, scénario d'Ennis, dessins et encrage d'Howard Chaykin) qui était paru sous le label MAX, branche Marvel à destination des adultes. le lecteur en déduit que le scénariste a eu carte blanche pour raconter son histoire, choisissant même un collaborateur de longue date pour l'illustrer.

Le premier épisode permet de (re)faire connaissance avec Karl Kaufmann, dans sa nouvelle situation, coureur de jupons sans coeur, profiteur amoral. Il lui tombe dans les pattes une joie blanche, qui prend très vite le dessus. Ennis s'amuse comme un petit fou avec la liberté qui lui est donné, déjà sur le plan de l'intrigue. Son premier rôle masculin est un aviateur de la guerre de 14-18 (les récits de guerre étant un de ses thèmes favoris), séducteur impénitent, à l'intelligence moyenne, sans le sou. Son premier rôle féminin révèle vite une très forte personnalité, une histoire personnelle qui sort de l'ordinaire, et des ressources qui déstabilisent Kaufmann. Au fil des épisodes, il apparaît que l'un comme l'autre, sont le produit de la société dont ils sont issus.

Garth Ennis s'amuse également bien à évoquer l'univers partagé Marvel, mais d'une manière superficielle, de telle sorte qu'un lecteur occasionnel ne perde rien s'il ne peut pas les identifier. Elles ne sont d'ailleurs pas très nombreuses. Il y a l'allusion au récit précédent sous le label MAX, l'île des monstres avec des animaux préhistoriques, et des amazones qui évoquent Shanna version Frank Cho (voir Shanna, the she-devil). le scénariste a donc choisi une forme d'aventures débridées, sans souci de plausibilité.

Garth Ennis s'amuse également à introduire de l'humour. Très vite, Karl Kaufman se révèle en dessous de tout, et Clemmie mène la danse. L'auteur oppose un individu macho qui n'a jamais été obligé de remettre sa conduite en question, à une femme de tête qui ne s'en laisse pas conter et qui s'avère plus intelligente et plus pragmatique que lui. Visiblement l'auteur prend un malin plaisir à rabaisser et humilier ce goujat, jusqu'à une menace de castration physique très réelle. le comique joue à la fois sur cette opposition de caractère, sur le comportement de bouffon de Kaufman, et sur les situations à risque dans lesquelles il se retrouve.

Garth Ennis s'amuse à faire quelques allusions discrètes à la guerre, que ce soit le modèle bien réel d'avion de 14-18 (Brisfit, ou encore Bristol Fighter), ou à la bataille d'Omdourman (1898), à la mitrailleuse de marque Vickers. À nouveau, il ne s'agit pas pour lui d'asséner sa marotte. Un lecteur qui ne serait pas familier à l'oeuvre d'Ennis n'y prêtera pas attention. Un lecteur qui l'a suivi au long de sa carrière repérera immédiatement ces références.

Pour mettre en images cette histoire, Garth Ennis a fait appel à Russ Braun qui avait déjà illustré des épisodes de la série The Boys, ou encore de la série Battlefields (dont l'inoubliable trilogie consacrée au lieutenant Anna Borisnova Kharkova). Ses dessins ne présentent pas le degré de séduction de ceux de Frank Cho pour les couvertures (mais rares sont les artistes qui peuvent y prétendre). Ils arborent une apparence un peu crayonnée, avec des traits qui semblent parfois un peu rapide. Mais cette propension s'est fortement atténuée par rapport à ses travaux précédents. Sur la série The Boys, il s'était attaché à réaliser des expressions de visages un peu exagérées pour coller au travail initial de Darrick Robertson. Il a conservé cette aptitude, sans pour autant qu'il s'agisse d'un usage systématique. Effectivement les expressions ahuries de Karl Kaufmann participent à transcrire le décalage de son état d'esprit et ce que lui prouve la dure réalité (à commencer par son inefficacité).

Les dessins de Russ Braun n'ont pas cet attrait dans leur apparence qui épate le lecteur, ou qui lui en met plein la vue. La réaction du lecteur manque donc d'enthousiasme à la vue de ces dessins en apparence juste fonctionnels. Néanmoins à la lecture, il apparaît que leur niveau de fonctionnalité est élevé. Chaque case contient un bon nombre d'informations visuelles. Cet artiste utilise avec parcimonie les cases sans arrière-plan, et quand il y a en a le metteur en couleurs effectue un travail compétent pour continuer de porter l'ambiance dans une même tonalité chromatique. Braun dessine tout ce qu'exige le scénario, ce qui va d'un avion conforme à la réalité, en passant par des dinosaures crédibles, sans oublier ces somptueuses amazones. Évidemment, le lecteur se dit qu'il aurait préféré des images avec des courbes mieux mises en valeur. D'un autre côté, un rendu plus sexy aurait été en décalage complet avec l'intention du scénariste.

Dans un autre registre, les mises en scène et angles de prise de vue permettent de suivre chaque action sans difficulté, y compris la bataille aérienne, scène toujours compliquée pour rendre compte de la profondeur de champ et de la position relative des différents opposants. La direction d'acteur fait bien passer leur état d'esprit, avec un langage corporel souvent savoureux, et donc des expressions de visage parfois accentuées afin de mieux faire passer l'émotion. de ce fait le lecteur accepte quelques pages un peu plates, alors qu'elles auraient dû être spectaculaires.

Le lecteur prend plaisir dans ces différentes composantes et se retrouve au cinquième épisode, en se demandant bien quel genre de conclusion va choisir Garth Ennis. Comme à son habitude, il a opté à une grande scène d'explications finales, sous forme d'un dialogue entre les 2 principaux protagonistes. Ce n'est pas très élégant comme structure, mais il a fait un effort pour qu'ils évoquent des souvenirs, de manière à ce que Russ Braun puisse illustrer des moments et des époques différentes, et conserver un caractère visuel à la narration, sans qu'elle n'en devienne trop statique et ressemble à 2 personnages immobiles sur une scène de théâtre.

Les personnages sont bavards, mais ils ne parlent pas pour ne rien dire. Alors que le lecteur avait l'impression d'avoir pu anticiper la nature de l'antagonisme qui oppose Clemmie à Kaufman, Ennis développe une réalité sociale plus profonde que prévue, de nature adulte, avec une belle sensibilité vis-à-vis des personnages, mais aussi vis-à-vis des conséquences des contraintes de leur milieu. Alors que ces 2 personnages avaient dépassé le stade de simple ressort comique pour acquérir une vraie personnalité dans les épisodes précédents, ils s'étoffent encore acquérant une dimension tragique, aussi ordinaire que juste.

Comme à son habitude, derrière la farce (pas trop appuyée ici), Garth Ennis construit une intrigue divertissante, et développe des personnages avec un vécu particulier, et des épreuves qui relèvent de la condition humaine. Derrière des dessins sans éclats, Russ Braun assure une narration impeccable qui a l'avantage de donner corps aux péripéties de l'intrigue, sans qu'elles ne se transforment en un contresens par rapport au thème principal du récit.
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