Ce roman oppose et réunit deux portraits de femmes : d'un côté Blanche Wittman, célèbre patiente de Charcot à la Salpêtrière, gigantesque asile et hôpital qui vit dans une sorte d'obscurantisme moyenâgeux, de l'autre
Marie Curie qui participe de la création de la science et du monde moderne.
Per Olov Enquist présente Blanche comme une femme qui, à la fin du xixe siècle a été la plus vue, touchée, expliquée, montrée, décortiquée mais qui n'a jamais rien dit ou dont on n'a rien recueilli. Il lui donne donc la parole dans cette fiction : il lui invente des carnets qu'elle aurait tenus, puis une rencontre avec
Marie Curie dont elle serait devenue l'assistante. Ce roman est très emblématique de la manière d'écrire de
Per Olov Enquist qui mêle toujours fictions et faits réels sans qu'il soit toujours aisé, pour le lecteur, de démêler les uns des autres.