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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Très bien écrit, ce recueil de nouvelles restera inégal pour ma part. J'ai déjà oublié certaines nouvelles. Et d'autres sont marquantes.

Je retiens surtout celle où le cadavre d'une star se fait bouffer par des fans.

Et je me demande,
est-ce que ma grand-mère aurait bouffé Claude François?

Non

Est-ce que mon père aurait bouffé Jimi Hendrix? Peut-être

Est-ce que je pourrais bouffer Trent Reznor ou Billy Corgan lorsqu'ils seront morts? Aurais-je la sensation d'ingérer leur essence artistique comme un élixir transcendantal?

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Nope
Trop dégueu
Ou alors si je meurs de faim, peut-être.
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« Notre part de nuit » est un roman fleuve, un roman somme, qui m'a profondément dérangée et bouleversée. J'ai donc sauté sur ce nouveau livre de Mariana Enriquez alors même que le format nouvelles n'est absolument pas ma tasse de thé. J'y ai retrouvé ce goût du fantastique horrifique qui lui permit de si bien exprimer la terreur qu'un pouvoir totalitaire peut distiller. Ici aussi des disparus reviennent à la vie comme autant de revenants lestés d'une souffrance qu'ils ne pardonneront jamais à ceux qui ont échappé à l'innommable.
Sauf que la plupart des nouvelles du recueil mettent en scène des jeunes femmes, voire des jeunes filles, ce qui fait que le mal qui plane sur l'ensemble des histoires m'a semblé avoir moins à faire avec des geôles sinistres qu'avec une autre forme d'enfer, plus intime celui-là : l'adolescence.
Or, même en sachant que ce n'est pas toujours si simple, cela fait belle lurette que je ne prends plus au sérieux les affres de l'adolescence. En fait, j'ai beaucoup ri. L'héroïne de la première nouvelle poursuivie par une succube répugnante et pot-de-colle m'a fait irrésistiblement penser à l'épouvante ressentie lorsque mes parents m'avaient confié la garde de ma petite soeur, m'interdisant donc de vivre ma vie jusqu'à, à vue de nez, la fin des temps. Trucider une rivale qui a séduit le bellâtre du lycée est un fantasme que nous avons toutes eu, si si, et j'ai jubilé sans vergogne à lire sa mise en oeuvre. le quartier victime d'une malédiction à laquelle une seule famille échappe (en tentant soigneusement de le cacher) m'a irrésistiblement fait penser au soin mis pour n'inviter aucune copine chez soi dès lors qu'une mère jugée excentrique paraissait capable de nous couvrir de honte. L'histoire suivante, certes moins rigolote, nous rappelle quand même fort opportunément que tous nos problèmes viennent de notre famille, mantra adolescent s'il en est.
À partir de la moitié du recueil, je dois dire que j'ai commencé à m'ennuyer et que je n'ai plus vu que des exercices de style, comme cette nouvelle où le coeur cesse d'apparaître comme la métaphore de l'amour éthéré pour n'être rien de plus qu'un organe assez répugnant dont la matérialité s'accorde assez mal avec les fantasmes qu'il suscite. Ou cette autre qui joue sur le double sens de la consommation (que consomme-t-on réellement quand un mariage est consommé? Voici une question qui mérite qu'on s'y attarde.)
Je me suis donc demandée pourquoi « Les dangers de fumer au lit » était la nouvelle qui avait été choisie pour donner au recueil son titre et qui est celle d'où s'est absenté tout fantastique. J'ignore si Mariana Enriquez a lu Victor Hugo mais le drap parsemé de trous de cigarettes par où passe la lumière m'a tout de suite fait pensé au « Mendiant » se réchauffant au feu de cheminée ;
Et je regardais, sourd à ce que nous disions, / Sa bure où je voyais des constellations.
Et à l'évidence Hugo, et son indécrottable humanisme, ne m'a pas aidée à prendre ce recueil au sérieux: je l'ai lu comme moins menaçant que métaphorique, et il m'a surtout donné envie de relire « Virgin Suicides », roman qui parvient, lui, à me faire éprouver l'adolescence comme une tragédie dont on ne se remet pas.
Mais sans doute ma relative indifférence est-elle née d'un malentendu qui n'a que faire de l'adolescence et encore moins de Victor Hugo et qui tient surtout à mon inaptitude à lire des nouvelles.
Je précise donc à toute fin utile que si la prochaine masse critique porte sur des pavés, je suis volontaire. À donf.
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D'emblée, je dois dire que le sous-genre nouvelles d'horreur n'est pas vraiment ma tasse de thé en matière de littérature. Dans ce domaine, je préfère de loin le cinéma qui, grâce entre autres à ses effets de montée en charge sensorielle et à l'irréductible caractère persuasif des images qu'il crée, m'amène beaucoup plus facilement à suspendre provisoirement toute rationalité face à l'effraction du surnaturel.
À la différence de l'onirisme, du réalisme magique ou du surréalisme en littérature, sous-genres où cette abolition du jugement est posée pour ainsi dire comme une condition préalable, permettant au lecteur de décider de laisser ou pas son cogito au vestiaire, l'horrifique suppose l'irruption du surnaturel dans un contexte qui se présenterait au départ comme émargeant de la "réalité", ou dans une zone qui, dans les meilleurs des cas, se situerait (pour reprendre l'expression d'un compère et compatriote de Mariana Enriquez que j'aime beacoup, Rodrigo Fresán) «sur les bords» de cette dernière.
L'horreur provoquera par ailleurs d'autant plus d'effets sur l'esprit du lecteur (en tout cas sur le mien), qu'on ne se sera pas spécialement attendu à son irruption, et alors même qu'on aurait été - plus ou moins à notre insu- progressivement préparés à cette éventualité.
Dans ce genre littéraire en particulier, je pense qu'il ne faut pas casser n'importe comment, ou trop vite brouiller les oeufs pour préparer une bonne omelette! La cuisson parfaite de la mixture supposerait également de pouvoir garder une bonne tenue entre les blancs fragiles et glissants de l'imaginaire et les jaunes baveux du réel.
Prouesse donc pas évidente, à la base, à réaliser sur des formats courts, comme c'est le cas dans ce recueil de nouvelles où la plupart des récits ne dépassent pas une douzaine de pages.

J'ai eu le sentiment tout au long de ma lecture de tourner en rond à la recherche de Mariana Enriquez, alors que ses snacks horrifiques, eux, m'ont laissé la plupart du temps complètement à l'extérieur et sur ma faim.

Peut-être aussi était-ce volontaire de sa part de servir froid ces portions congrues, me suis-je dit, sinon comment expliquer ce ton omniprésent, détaché et désinvolte, adopté non seulement par quasiment tous les personnages face à l'irruption de l'horreur sous ses différentes formes, y compris les plus trashs et scatologiques, mais surtout par l'auteure elle-même lorsque, privilégiant un style indirecte et une narrative très sobre et au passé, elle opte visiblement pour un point de vue très distancé, sommaire et neutre, à la limite du «blanc». Pas assez cuit, en tout cas, à mon goût. Dans l'ensemble, ses histoires m'auront laissé moi aussi de marbre.

L'enfant morte réincarnée en poupée putride, chair en lambeaux, une autre petite-fille dont le bonheur est sacrifié aux forces du Mal par sa propre famille, des molosses à la Baskerville venant d'on ne sait où, lâchés sans pitié par une adolescente jalouse, spiritisme et cannibalisme, fantômes et morts-vivants : les motifs somme toute récurrents dans le genre ayant inspiré ces nouvelles sont portés ici essentiellement par des personnages immatures, fêlés ou paumés, féminins pour la plupart - adolescentes ou jeunes femmes en perdition, mal dans leur peau, solitaires, psychologiquement fragiles.
Leur point commun, y compris quand l'auteure semble vouloir élargir sa palette au collectif et surtout à l'histoire récente de l'Argentine (dans une des nouvelles, des revenants envahissent les parcs de Buenos Aires), semble, comme il arrive souvent dans le genre, résider en grande partie dans ce qu'on a appelé par ailleurs le "retour du refoulé", mécanisme de défense mis en lumière par Freud et à l'origine des symptômes névrotiques (étendu ensuite au domaine des psychoses avec l'introduction de la notion de «forclusion», à savoir mécanisme à partir duquel un traumatisme définitivement «effacé» du psychisme, sans laisser aucune «trace mnésique» à l'intérieur -comme il arrive au contraire dans les névroses-, serait alors susceptible de revenir de l'extérieur sous forme de délire et/ou d'hallucinations).

Je ne demandais pas, bien-sûr, la Lune à Mme Enriquez, ni de réinventer les codes du genre, encore moins de rendre «possible tout impossible», comme tiennent à prôner certains politiciens et prédicateurs, mais juste l'émotion nécessaire à transformer ponctuellement les ténèbres et la cruauté en quelque chose d'autre, en empathie par exemple envers ses personnages de losers désincarnés, résignés et malheureux (seule la nouvelle qui donne titre au recueil et dans laquelle par contre rien de surnaturel n'intervient, aura réussi à faire prendre corps dans mon esprit un personnage habité et touchant de femme borderline jouant dangereusement avec le feu).

En définitive, loin d'être, de mon point de vue, mal-écrit pour ce qui est de la plume elle-même (si bien que, malgré cette première rencontre ratée avec l'auteure je garde son roman Notre Part de Nuit, initialement prévu, dans ma PAL - reçu en cadeau d'un proche, celui-ci viendrait court-circuiter l'ordre des choses!), la lecture de ce recueil de nouvelles , vous l'aurez compris, ne m'aura pas vraiment emballé...

Exercice de style trop évident à mon sens, à la fois sur la forme et sur le fond, cérébral et désaffecté, faisant trop systématiquement appel à des raccourcis faciles, ainsi qu'à des épilogues elliptiques qui servent quelquefois à cacher la maigreur relative du propos et/ou des faiblesses dans la construction de l'intrigue, sur les douze nouvelles qui composent le recueil, je ne retiendrai en définitive que deux, celle que je viens de citer, petit bijou abouti et saisissant de trash-attitude, puis «Rambla Triste», pour la puissance d'évocation concernant le sentiment d'inquiétante étrangeté que certaines villes étrangères (en l'occurrence Barcelone) peuvent potentiellement susciter, et surtout pour un suspension mieux équilibrée du récit dans cet entre-deux à partir duquel on s'engage sans hésiter avec les personnages plus en avant sur les bords extérieurs de la réalité...

Ce n'est pas grave, la prochaine fois chez Enriquez, je demanderai le menu gourmand!


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Soyons honnête, j'ai beaucoup de difficultés à chroniquer cet ouvrage de Mariana Enriquez, reçu dans le cadre d'une masse critique.

Impression mitigée au sortir de ces "Dangers de fumer au lit". La question est alors de savoir ce qui m'a perturbé, déplu. Exercice intéressant puisqu'il force à revenir sur sa lecture.

D'abord, il y a peut-être la forme elle-même. Non pas que l'écriture de l'auteure soit désagréable. Au contraire, avec un style clair, concis, incisif. Les mots sont soigneusement choisis, ni trop, ni trop peu. C'est sans doute davantage la forme de la nouvelle que j'ai parfois du mal à appréhender. Il me semble pourtant avoir déjà lu ce type de récit mais ici, certaines nouvelles sont très - trop ? - courtes et laissent un sentiment d'inachevé. J'aurais aimé aller plus loin, que les 12 ou 20 pages de certaines histoires se transforment en quelque chose de plus fouillé.

A ce titre, des 12 nouvelles de ce recueil, celle qui m'a le plus plu est aussi la plus longue : "Les petits revenants", qui raconte comment des enfants disparus réapparaissent tous au même moment à Buenos Aires. Sans que l'on sache pourquoi. Ni que l'histoire ne se termine vraiment.

C'est l'autre particularité du livre : nombre de textes qui laissent des questions en suspens, à différents moments des récits. C'est sans doute inhérent à la forme même de la nouvelle. Mais aussi lié à la thématique d'ensemble, qui fait la part belle au fantastique sous toutes ses formes, horrifique comme poétique. Et c'est sans doute le genre littéraire qui me parle le moins. Reste que l'on est bousculé, interpellé, parfois choqué par le texte, les thèmes qu'il évoque. Autrement dit, ce livre, même si j'ai eu du mal à "rentrer dedans", est de ceux qui restent. Justement parce qu'il fait sortir de sa zone de confort.

Et je vais de ce pas lire les autres critiques de Babelionautes avertis afin de voir d'autres ressentis. Et écouter une chronique récente d'Isabelle Sorrente sur France Inter, portant sur ces Dangers de fumer au lit.

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Les dangers de fumer au lit marque le retour de Mariana Enriquez en français, après le roman Notre part de nuit sorti en 2021. Il s'agit d'un recueil de nouvelles antérieur à ce pavé qui avait secoué nombre de lecteurs par ces scènes horrifiques et une écriture qui ne laissait pas indifférent.
Douze textes dans la même veine, assez courts, la plupart entre 15 et 20 pages. Douze histoires à voir comme des tranches de vies (et de mort).
Des récits où planent des ambiances pesantes, emplies d'apparitions, de monstres et de sorcières. Mais surtout de peur et de folie, thématiques omniprésentes, de misère sociale et de crasse aussi. Où le mal-être touche même les fantômes.
Des atmosphères lugubres, parfois hallucinées, qui donnent aussi une image de l'Argentine (même si toutes les nouvelles ne s'y déroulent pas), entre croyances et dénuement, faisant marcher la métaphore. Avec les femmes comme porte-voix, toujours narratrices.
Entre surnaturel et réalisme, empreints d'une certaine poésie noire, les récits sont plutôt dérangeants.
Je suis pourtant resté globalement sur le côté de la route. Mariana Enriquez n'a pas la même manière d'appréhender la nouvelle que moi. Ce n'est pas un jugement, mais un constat.
J'aime quand les textes courts arrivent à créer une ambiance et des personnages en peu de pages, mais proposent aussi une fin qui marque, frappe, fait réfléchir, surprend. Ce n'est pas le cas ici, ces moments de vie se terminent de manière abrupte, comme si on passait simplement dans la vie de ces personnages pour s'en détourner ensuite.
Avec une impression un brin répétitive et de déjà-vu, et le fait qu'au final je n'ai que peu été étonné par les histoires en elles-mêmes, je ressors de cette lecture davantage frustré que contenté. Savoir terminer une histoire est un art complexe qui me fascine, me laissant ici un goût amer.
A vous de voir ce qui vous importe dans ce genre de lecture et si ces ambiances vous emporteront.
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Fantastique, horreur et épouvante, onirisme et surnaturel, errance sociale, misère sexuelle, spiritisme… Tel est l'univers de l'écrivaine argentine Mariana Enriquez, surnommée dans son pays la «princesa del terror». Ces douze récits, rassemblés sous le titre « Les Dangers de fumer au lit », s'inscrivent parfaitement dans cette atmosphère si singulière… mais réjouissante.

Dans cette Amérique Latine où la religion catholique se colore de superstitions locales, où le culte des morts se mêle au culte des saints, Mariana Enriquez explore de multiples thématiques comme les sorcières, les fantômes, le culte Vaudou, les sacrifices humains ou encore le cannibalisme.

« Les dangers de fumer au lit » est un recueil de nouvelles horrifiques au nombre de douze - dont celle au titre éponyme – qui mettent en scène avant tout des femmes. Elles sont souvent trahies, cabossées, en souffrance, et vivent dans le doute, la peur ou se sentent opprimées. Les quelques hommes qu'on peut rencontrer sont secondaires, comme de simple faire valoir.

On est immédiatement charmé par la thématique d'ensemble qui fait la part belle au fantastique sous toutes ses formes, horrifique comme poétique. C'est un genre littéraire dans lesquels les auteurs s'aventurent trop peu, et où il est très compliqué de dénicher de belles plumes. Pour le coup, l'écriture de Mariana Enriquez est d'une limpidité à toute épreuve et sa qualité n'est plus à démontrer. le lecteur est bousculé, interpellé, parfois choqué par le texte et les sujets abordés.

Pourtant, force est de constater que le format des nouvelles n'est pas pleinement maîtrisé. Un court récit offrait pourtant la possibilité d'un pas de côté et/ou d'une chute inattendue. Si elle arrive à créer une ambiance, poser le décor et dresser le portrait de ses personnages principes en seulement quelques pages, elle ne parvient pas une seule fois à offrir une fin marquante, frappante, qui fait réfléchir ou surprend. Ces moments de vie se terminent de manière abrupte, comme si le lecteur était simplement de passage dans la vie des personnages pour s'en détourner aussitôt, sans avoir jamais le fin mot de l'histoire.

À la moitié du recueil, la lassitude gagne le lecteur qui ne voit plus que des exercices de style à répétition, comme par exemple une nouvelle qui joue sur la double signification de la « consommation » (que consomme-t-on réellement quand un mariage est consommé ? Voici une question qui mérite pourtant qu'on s'y attarde.)

Un ensemble plaisant à lire grâce notamment à cette atmosphère surréaliste à mi-chemin entre le gothique et le poétique. On visite l'Argentine, ses fantômes, ses bas quartiers, à travers le destin de personnages intéressants et complexes, mais l'écrivaine peine à clôturer ses récits laissant au lecteur bien des questions en suspens… quitte à créer une certaine frustration une fois la lecture terminée. Comme quoi la nouvelle est un exercice à part.
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Présentée par son éditeur comme "la reine des ténèbres", Mariana Enriquez, auteur d'origine argentine, publie Les dangers de fumer au lit au Éditions du sous-sol.
Mise en page soignée, jolie couverture représentant le "Crâne avec cigarette allumée" de van Gogh, titre accrocheur, tout y est pour donner envie au lecteur de découvrir ce recueil de nouvelles.

De nombreux textes mettent en scène des adolescent(e)s et abordent le thème de la mort dans ce qu'elle a d'incompréhensible. Que ce soit sur les Ramblas, à Barcelone, ou dans les rues de Buenos Aires, les disparus font parler d'eux. Dans "Les petits revenants", la nouvelle la plus intéressante (même si elle nous laisse sur notre faim comme nombre de nouvelles contemporaines où les auteurs prennent le parti de ne rien boucler complètement), Mechi travaille dans un sous-sol, comme un Hadès, en dessous de l'autoroute, sur des dossiers de jeunes personnes disparues. Un jour, comme dans la série française Les Revenants, ceux qu'on n'avait pas vus depuis des années réapparaissent dans les parcs de la ville. D'abord heureuses, leurs familles les accueillent avec joie, avant de se rendre compte qu'ils n'ont plus rien à voir avec leurs disparus.
"Viande" raconte une folie de fan adolescente, prête à dévorer son idole ; "Quand on parlait avec les morts" est une histoire d'un groupe de jeunes filles qui se prêtent au jeu du oui-ja. Dans "le caddie", un clochard vient déféquer au milieu d'un quartier pavillonnaire et, depuis sa venue, ceux qui l'ont chassé se retrouvent voués à la déchéance.
"Le puits" est une jolie histoire qui parle de l'hérédité et de la culpabilité : comment transmettre et se délester de ses peurs sur sa progéniture? On y voit apparaître la figure de San la Muerte. "L'exhumation d'Angelita" ouvre le recueil : dans le fond du jardin, la narratrice découvre un jour des os... le souvenir de son aïeule pèsera sur sa vie et la hantera longtemps.

L'ensemble est plaisant à lire. On visite l'Argentine des fantômes, ses bas quartiers, mais les personnages manquent parfois un peu de profondeur, et l'écriture reste un peu trop adolescente.
Lien : https://lemanoirdeslettres.f..
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Aussi fascinant que dérangeant, j'ai été tenté d'abandonner ma lecture à plusieurs reprises. Les nouvelles sont sordides, oscillant entre le glauque, le morbide, le répugnant et l'horrifique. Mais je crois que c'est cette part de fantastique, de folklore sud-américain, qui rendait bizarrement la lecture plus digeste. Lire cette oeuvre, c'est comme évoluer de cauchemars en cauchemars. Étrange !
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Dans ce nouveau recueil de nouvelles, l'auteure conte des histoires à la lisière du fantastique et de l'horreur. Les peurs, les angoisses, les gouffres de la société se trouvent symbolisés par des phénomènes surnaturels. Ces nouvelles sont souvent sans chute claire, l'auteure nous laisse broder la suite dans notre tête. A lire pour l'ambiance.
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J'avais adoré Notre part de nuit de la même auteure et j'ai voulu lire celui-ci. On retrouve sa patte réaliste et fantastique, limite ténébreuse. Avec une ambiance digne des histoires pour faire peur qu'on se racontait plus jeunes lors d'une veillée ou soirée pyjama. Comme pour un recueil de nouvelles, elles ne se valent pas toutes, mais pour ma part, j'ai laissé tomber à la moitié. J'ai peut-être raté les meilleures, mais un recueil de nouvelles c'est spécial, j'accroche moins. N'empêche, si vous aimez avoir un livre à côté du lit et lire une histoire (qui fait peur) avant de dormir, ou que vous n'avez pas de temps pour lire un roman, vous allez vous régaler.
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