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EAN : 9782070179336
128 pages
Gallimard (16/03/2017)
3.26/5   21 notes
Résumé :
En quoi le dessin d’une mouche au centre de l’urinoir fait-il de l’homme un mouton ?

Pourquoi les gens qui font des « quenelles » tiennent-ils à montrer qu’ils ont le bras long ?

D’où vient l’idée saugrenue de fin du monde ?

Qui dira la tragédie du sac plastique à usage unique, que son immortalité condamne ?

Comment se fait-il que chaque époque ait eu des gens pour dire que « c’était mieux avant » ?
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Pendant dix ans Raphaël Enthoven a écrit, dans Philosophie Magazine, une série d'articles qui examinent les mythes du monde contemporain. Il en a choisi 27 pour former son livre où chaque chapitre est une chronique qui cerne un élément de notre quotidien.
Il s'interroge sur la persistance du rite à 20H, qu'il appelle la prière réaliste, (Hegel parlait de la prière réaliste du matin quand il lisait son journal), ce moment où on reçoit l'information alors qu'on peut la recevoir quand on veut à l'heure du numérique. Il s'intéresse aux comportements affectifs que nous portons à certains objets à la mode. On est entouré de « merveilles » et l'enjeu est d'éduquer le regard et d'apprendre à regarder ce qu'on a tellement l'habitude de voir qu'on ne le regarde plus, par exemple le téléphone portable, le selfie ou la poupée Barbie.
Au lieu de regretter le passé, Raphaël Enthoven préfère « célébrer les choses et les êtres qui nous entourent, même les plus anodins ». Comme dans ses « Morales provisoires » ou ses « Nouvelles morales provisoires », l'enjeu n'est pas de faire briller l'actualité ou le quotidien, mais de l'éclairer, et on peut regretter que ces chroniques soient parfois un peu courtes, privilégiant la virtuosité à une analyse plus poussée.
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Chroniqueur médiatisé qui a osé relevé un défi , celui d'apporter les lumières de la philosophie aux auditeurs de France Culture et aux téléspectateurs d'Arte, Raphael Enthoven est un enseignant hors pair. Il parvient à rendre simple ce qui est compliqué et surtout il apporte la preuve que l'esprit critique peut se saisir de tous les sujets pour en tirer un enseignement.
Il nous apprend comment dépasser les apparences et approfondir notre réflexion sur le quotidien en donnant à la philosophie la place essentielle qui doit être la sienne.
Ce petit livre dont le titre a été choisi par référence au célèbre roman d'Orwell "1984" mettant en scène l'oeil omniscient de "Big Brother", est constitué d'une compilation des chroniques parues dans "Philosophie Magazine".
Raphael Enthoven nous éclaire de ses pertinentes réflexions sur des sujets qui pourraient paraître triviaux, comment inciter les hommes à pisser droit dans les toilettes, d'autres qui font référence à la culture mainstream des séries télé , par exemple Walking dead et ses zombies, enfin ceux qui revisitent les idéaux proposés aux enfants comme la plastique de Barbie ou le transformisme des Barbapapas, et bien d'autres encore.
L'auteur pourrait bien faire sienne la devise des humanistes de la Renaissance qui proclamait "je suis homme et rien de ce qui est humain ne m'est étranger" et aurait pu utilement la placer en incipit de son livre dont on ne peut que recommander la lecture.
Un bémol cependant : l'écrit ne saurait se substituer à la parole vivante et le charisme de l'auteur , particulièrement palpable tant sur l'écran que sur les ondes, est tout à fait absent du texte qui perd ainsi un peu de sa saveur.
Il ne faut pas s'attendre à un cours de philosophie, même si les citations intelligentes abondent, mais à une réflexion prise sur le vif et transmise dans un rapport à l'immédiateté qui peut quelquefois dater (le court chapitre consacré à "la quenelle" par exemple). Elle n'en conserve pas moins sa pertinence et si l'auteur a contribué, ne serait-ce qu'un peu, à faire prendre conscience à son lecteur de la nécessité d'interroger le quotidien, alors son but sera parfaitement atteint.
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D'où vient l'idée saugrenue de fin du monde ?
Comment se fait-il que chaque époque ait eu des gens pour dire que "c'était mieux avant"? En quoi le dessin d'une mouche au centre de l'urinoir fait-il de l'homme un mouton ?
En un mot, comment échapper, face au monde et à ses objets, au triste sentiment de savoir? .
Chaque expression ou interrogation est expliqué en quelques pages, 2/3 maximum. Hormis l'introduction que j'ai trouvé très pompeuse, parfois même incompréhensible avec des mots tels que hypostase, béotiens, sopitive... les thèmes abordés étaient très intéressant !
J'ai particulièrement apprécié la prière du soir, la langue de bois et le vintage
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Véritable petit Précis de la philosophie qui décortique notre monde, ou soyons moins ambitieux, nos habitudes modernes.
Pour une Non-Adepte de la philo comme moi, ce petit livre permet une incursion digeste voire savoureuse dans la réflexion philosophique.
Enfin attention au prologue et à la conclusion...dès que cela se corse le néophyte se fait recaller sévèrement ...On se croit raisonnablement cultivé et on se découvre inculte.
Reste les 27 autres chapitres qui décortiquent le selfie, le mode avion, la poupée Barbie, la langue de bois, etc...
Juste, croustillant, parfois déprimant (si l'on fait partie de la caste sur le grill) et souvent enrichissant (on se sent moins benêt après!)
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Moyennement convaincue par les textes proposés qui m'ont parfois semblé assez faciles à écrire (je pense à la critique du selfie par exemple, ou encore du système de like sur les réseaux sociaux). Même si beaucoup de chapitres m'ont fait rire, je trouvé les jugements de valeurs assez virulents, quand on se trouve en désaccord avec l'auteur c'est tout le champ lexical de la stupidité qu'on se prend dans la tête. J'aurais aimé plus de nuances et plus d'explications, le format "petites chroniques" n'est pas fait pour moi.
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critiques presse (3)
NonFiction
20 juin 2017
La société de contrôle ? Des politiques en ont rêvée, les citoyens l'ont faite. Analyse des formes actuelles de notre autocontrainte.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Telerama
24 mai 2017
De l'emoji à Uber, Raphaël Enthoven décrypte avec talent nos mythologies contemporaines.
Lire la critique sur le site : Telerama
Culturebox
19 avril 2017
Dans la continuité de Roland Barthes et de ses "Mythologies", le philosophe-chroniqueur radio s'intéresse également à nos comportements affectifs que nous portons par rapport à certains objets à la mode.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Des anglicismes qui enrichissent régulièrement la langue française, le spoiler est peut-être le plus riche, sinon le plus ambigu.
D’abord, ce n’est pas un anglicisme, mais le résultat d’un aller-retour entre les deux rives de la Manche. Tel Le Neveu de Rameau (dont le manuscrit original a été perdu jusqu’en 1891 et qu’on ne connaissait jusque-là, en France, que sous la traduction de la version allemande que Goethe en avait faite), le spoiler est une captation, par la langue de Shakespeare, du vieux mot français « espoillier » (« piller » ou « ruiner ») qui donne aujourd’hui le très français « spolier ». Et pour cause, le spoiler est une spoliation, une prédation qui vous dépouille du droit de ne pas savoir. Spectateurs, "spectateuses", on ne vous ment pas, on vous dit vrai, on vous spoile…
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De toutes les inégalités de l’égalité, la plus agaçante est sans doute l’immixtion intempestive d’un « e » – entre tirets (ou entre parenthèses) –, venu distendre les lettres d’un adjectif pour y graver, au pluriel, la marque du féminin. Il en résulte un paquet de mots illisibles (« soyons uni – e – s, motivé – e – s, engagé – e – s... ») car littéralement cassés en deux.
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(le sac plastique)
C'était l'ancien régime, le régime de l'utile, où l'énergie s'appelait "fossile", où l'incomestible faisait partie du décor et les matières premières, dans un aller sans retour, étaient privées de renouer, après usage, avec la nature d'où on les avait extraites. On appelait ça le "gâchis". Et on s'en foutait un peu.
Maintenant que l'homme à peur de son ombre, le plastique cumule l'inconvénient d'échapper à son artisan (qui ne sait quoi faire de tant d'insoluble) et de donner tord à Dieu qui, parce qu'il n'imaginait pas un tel dévoiement de ses outils, prédisait imprudemment à la poussière qu'elle redeviendrait poussière.
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Aux millénaristes qui prennent au pied de la lettre la métaphore de la fin du monde, aux contre-révolutionnaires d'aujourd'hui qui croient sauver ce qui peut l'être en luttant contre la mondialisation, à tous ceux qui, parce que ça les rassure, se flattent de vivre les derniers instants d'une époque encore humaine, et pour qui le syntagme "tout va finir" n'est qu'une autre façon de dire que "tout se perd", la lecture de Kant rappelle que le nihilisme est une passion narcissique, et que , tant que chaque époque produira des prophètes pour la regarder comme un tas de cendres, il n'y aura rien de nouveau sous le soleil.
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Qu'enseigne le mode avion ?
Que la mondialisation doit permettre au consommateur de muter ponctuellement en petite Corée du Nord, ou que l'immersion dans la piscine publique du village global superpose, pour y survivre, que le noyé sache, de temps en temps, faire le mort.
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Vidéo de Raphaël Enthoven
Cette semaine, Augustin Trapenard reçoit Jean-Christophe Rufin pour "D'or et de jungle", un roman dystopique édité chez Calmann-Lévy, Raphaël Enthoven pour "L'Esprit artificiel", un essai philosophique sur les limites éthiques de l'intelligence artificielle paru aux éditions de l'Observatoire, Nathalie Azoulai pour "Python", une autofiction décrivant une plongée dans le monde des codeurs publiée chez POL, et Raphaël Gaillard pour "L'homme augmenté", un essai sur les interfaces cerveau-machine édité chez Grasset.
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