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Critique de DonaSwann


Recueil de brèves réflexions philosophiques. L'idée était bonne et je l'ai adorée dans ma précédente lecture (Pourquoi philosopher en cuisinant ?) : partir du quotidien, des sens, pour conceptualiser et rattacher des expériences apparemment banales ou triviales à des questions philosophiques. Cependant, j'ai été très déçue. Alors même que j'aime beaucoup les émissions télévisées de l'auteur, que je trouve bien faites, pédagogiques (moins les envolées peu rigoureuses de certaines interventions radiodiffusées), j'ai absolument exécré la plupart des textes rassemblés dans ce recueil ! Il aurait vraiment fallu faire un tri et épargner à quelques réflexions de bonne facture le voisinage de pauvretés inutiles.

Au lieu de la conceptualisation attendue, on s'enlise trop souvent dans le billet d'humeur, avec certaines obsessions sur la cigarette, la dénonciation réitérée d'un complot contre les fumeurs, des agacements patriciens devant les hoi polloi... Là où je suis tombée à la renverse, c'est quand, après avoir caricaturé la pensée de Jean-Jacques Rousseau jusqu'à en faire une ombre ridicule qu'un examinateur de français hésiterait à valider dans l'oral d'un bachelier, une espèce de penseur à la gomme qui, d'évidences en concepts de comptoir, de tautologies en doxai, se serait imaginé qu'il était philosophe, par la vertu de ses longues promenades - alors que tout le monde sait que seule la rue d'Ulm peut en former un digne de ce nom, l'auteur décrète en conclusion que la pensée de Rousseau n'a vraiment rien de bien original, que tout le monde est capable de penser ce qu'il a pensé !... Évidemment, quand on est né après Rousseau, on trouve naturelle sa pensée : on l'a tous bue, même si on n'a pas été Sorbonnicole, dès la Terminale-Alma Mater, voire dès le Lycée. Nous sommes imprégnés de ce qui a été, en son temps, révolutionnaire, détonnant, pas étonnant qu'elle ne nous étonne plus autant que ses contemporains. Seules ses incongruités peuvent éventuellement nous surprendre. le Rousseau bête comme ses pieds et pensant comme tout le monde de monsieur Enthoven n'existe pas, et, rien que ça me fait regretter d'avoir lu ce recueil : sur bien d'autres sujets, où je suis moins sûre de mon fait, j'ai dû prendre pour argent comptant ce qui était dit, et je n'aurais peut-être pas dû... Je l'ai pris en flagrant délit de sophisme plus d'une fois, plus de deux fois, plus de trois fois... Au bout d'un moment, ça suffit !
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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