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EAN : 9791032905104
480 pages
L'Observatoire (30/01/2019)
3.38/5   41 notes
Résumé :
Nous sommes milliardaires en news, mais nous ne savons pas en profiter. Pourquoi nous sentons-nous gavés, au lieu d'en faire un festin ? Comment ne pas se noyer dans l'actualité ? En pratiquant la philosophie. Assidûment. Et au quotidien. Car elle donne à chaque événement la saveur d'une énigme ou d'une question.
Par exemple... Valait-il mieux, pour Harvey Weinstein, qu'il se fît prendre ou qu il restât impuni ? Pourquoi est-il dangereux de croire que tous l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
De Raphael Enthoven, je connaissais plus l'intellectuel médiatique dont l'éloquence est impressionnante, le propos sans complaisance et les postures professorales parfois énervantes. Donc, plus un jugement sur la forme que sur le fond, que la lecture de ces chroniques m'a permis de davantage approfondir.
L'auteur déconstruit beaucoup d'idées reçues et de lieux communs du langage courant en s'appuyant de références philosophiques classiques (Planton, Kant, Nietzsche...) et d'autres plus surprenantes (Dark Vador, Trump, Laetitia Halliday...).
Dans le tsunami d'infos qui défilent sur les réseaux sociaux et transitent sans s'appesantir dans nos cerveaux, il est intéressant de voir Raphael Enthoven prendre le temps de décortiquer les à priori et postures à la mode qui nous laissent souvent à la surface des choses.
Le propos est abordable car chaque chronique ne dépasse pas trois pages et le philosophe dispose d'un savoureux sens de la formule. Inutile donc de porter une veste en velours, un vieux cartable en cuir, une coupe hirsute et d'avoir le teint blafard d'un rat de bibliothèque pour apprécier le propos.
Certains passages sont surprenants. Imager l'impératif hypothétique ( action qui n'est pas dictée par le respect de la loi, mais par le calcul des gains et des pertes) par un dispositif qui permet d'inonder des pisseurs urbains indélicats constitue un bel exemple. de même, dans "le syndrome du Platane", il rappelle que "le cinéma est aussi responsable de la violence sexuelle qu'un platane est responsable d'un accident de la circulation"
Les enjeux de société les plus importants sont abordés et contextualisés (Affaire Weinstein, le complotisme, la montée des nationalismes...).
Comme le propos est engagé, il ne peut pas faire l'unanimité mais tout en étant en désaccord avec certains "détournements de pensées" liés à une vision parfois partisane, le grand mérite de ces textes est de nous faire prendre du recul sur l'actualité et de réfléchir.
Plus à picorer qu'à lire d'un trait, afin de se laisser le temps de penser et repenser à ces chroniques très nourrissantes.




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Pour qui s'intéresse à l'actualité, à la marche de la société et des hommes qui la font et en font partie au quotidien, ces écrits, quasi sur le vif, ont la faculté de mettre à distance, là on l'on reste souvent, les ressentis de nos propres convictions.
L'auteur va plus loin dans chaque développement.
Ce qui est intéressant, c'est que des idées et des faits entendus et/ou vus sont passés au crible d'une analyse pointue.
Celle-ci jette un éclairage sur une actualité toujours présente en notre mémoire. 
Elle permet de décoder d'une manière plus pertinente, plus subtile, plus profonde, les dessous : ce que cela sous-entend.
Elle permet ainsi de réfléchir, d'aller plus loin, de remettre en question, de douter, de s'interroger et d'interroger le monde dans lequel nous sommes.
L'actualité peut être, avec un peu d'attention, un enseignement et en cela, ces « Nouvelles morales provisoires » y contribuent largement.
Comme écrit à la quatrième de couverture, « Comment ne pas se noyer dans l'actualité? » et surtout comment y faire face en ayant « une parole habitée », indemne de préjugés, de fake news et de parasites divers.
Ce livre y apporte des réponses.
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Des morales provisoires ? le titre est intrigant : pourquoi « provisoires » ? R. Enthoven s'explique dès l'introduction : « L'enjeu est de saper les certitudes ». Les morales que notre philosophe nous propose sont donc liées à notre monde actuel, si mouvant, et pourtant si enveloppé de certitudes.

Une masse de données phénoménale percute en effet chaque jour notre cerveau surinformé. Lequel, naturellement, sature, réagit à chaud, tombe dans la désinformation, les légendes urbaines, voire la haine. Notre bon sens y perd son latin … Raphaël Enthoven nous aide à décrypter les dysfonctionnements de l'opinion publique en examinant avec finesse les informations qui forment le tissu de notre quotidien.

Il nous conduit à établir une distance, à reprendre le sujet posément, et ainsi apporter de la nuance, en somme de simples bases philosophiques pour ne pas nous noyer dans l'actualité et ne pas sombrer dans les certitudes pernicieuses. R. Enthoven est doué à cet exercice. Les grands thèmes déversés par nos medias sont passés au crible de son esprit critique. Quelques titres de chapitre : Laïcité versus vérité, le testament de Charb, Les anticorridas, L'auto-censure, ainsi que bien d'autres… et même le Père Noël !
Mes préférés ont été Faut-il censurer l'infâme ? Impose ton porc, Tariq-tuffe, et le principe de parcimonie. Mais tous sont des bijoux d'intelligence, même si ils peuvent être déstabilisants au premier chef. Laissez-vous déstabiliser, c'est assez jubilatoire !
2019, 480 pages, 21 euros.
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Ne connaissant Raphaël Enthoven qu'en tant que ex-compagnon de Carla Bruni, le titre énigmatique de ce recueil de pensées m'a attiré afin de le connaître mieux.

L'introduction commençait plutôt bien. Ce pamphlet politiquement incorrect sur la manipulation des idées, via les épouvantables médias, était prometteur de réflexions hautement philosophiques.

Malheureusement, dès les premiers thèmes, mes espoirs ont été irrémédiablement déçus. Sous un titre aguicheur faisant référence à des célébrités grand public, l'auteur présente un thème relativement simple et explicite.
S'en suit un développement de quelques pages du dit-thème où... l'on ne comprend plus rien ! Les mêmes mots semblent mélangés afin de reproduire une suite de phrases qui nécessite plusieurs relectures afin de tenter de comprendre ce que l'on avait déjà compris dès le départ...

Me suis-je fait comprendre ? Non ? Tant pis...
Je m'en retourne écouter la belle Carla : "Y a quelqu'un qui m'a dit... Raphaël..."
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J'avais bien aimé le concept de ces chroniques de morales provisoires, première "fournée". Les sujets traités étaient assez variés, et la réflexion d'Enthoven plutôt sympa et intelligente. le deuxième volet est une petite déception. J'ai eu l'impression de lire un loooong thread Twitter. Les sujets m'ont moins intéressée (trop de politique tue la politique haha), et nombreux n'étaient pas très approfondis. Peut-être que sa vision un peu plus acerbe du monde et moins naïve de certaines choses a fini par me lasser, passé les 250 premières pages. Ou peut-être que je n'ai rien pigé, allez savoir.
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Parler sans maquillage à l’œil d’une caméra, c’est se maquiller en celle qui ne se maquille pas. Quand Sara Forestier tombe le masque, elle porte le masque de celle qui tombe le masque. Quand elle joue la fille qui se moque de son image, elle donne, à juste titre, l’image de la fille qui s’en moque. Son image est embellie par l’audace de se montrer telle qu’elle est – c’est-à-dire telle qu’elle est au réveil (on n’est pourtant pas davantage soi-même parce qu’on a la marque de l’oreiller sur le front).
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Car la liberté n’est pas seulement de dire ce qu’on veut, de confondre ce qu’on croit et ce qu’on pense, et de l’affirmer hautement. La liberté repose d’abord sur la capacité – par la nuance et la mutation d’un combat en débat – à maintenir la qualité d’adversaire à celui qui voudrait, à tout prix, devenir votre ennemi.
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Etre démodé, c'est voyager sans bouger. Qui reste immobile quand les temps changent se déplace davantage que ceux qui en épousent le mouvement. (p.385)
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Si toutes les cultures se valent, qu’en est-il alors, par exemple, de la « culture » qui considère qu’elle est supérieure aux autres ? Et qui refuse de penser que toutes les cultures se valent, au motif qu’elle-même doit prévaloir ? Cette culture-là n’est-elle pas inférieure à celles qu’elle prétend dominer ? Est-ce que l’idée que toutes les cultures se valent ne nous contraint pas, malgré nous, à affirmer l’infériorité de la culture qui se prend pour la culture dominante (à l’image de Lévi-Strauss, aux yeux de qui « le barbare est d’abord celui qui croit en la barbarie ») ?
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Nous devons montrer l’exemple, montrer comment, en tant que frères et sœurs qui partageons cette planète, nous avons le devoir de nous respecter les uns les autres… Ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous divise. Quand les temps sont difficiles, le sage construit des ponts, alors que l’idiot érige des barrières… 
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Videos de Raphaël Enthoven (49) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Raphaël Enthoven
Cette semaine, Augustin Trapenard reçoit Jean-Christophe Rufin pour "D'or et de jungle", un roman dystopique édité chez Calmann-Lévy, Raphaël Enthoven pour "L'Esprit artificiel", un essai philosophique sur les limites éthiques de l'intelligence artificielle paru aux éditions de l'Observatoire, Nathalie Azoulai pour "Python", une autofiction décrivant une plongée dans le monde des codeurs publiée chez POL, et Raphaël Gaillard pour "L'homme augmenté", un essai sur les interfaces cerveau-machine édité chez Grasset.
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