Citations sur Infinite Love, tome 3 : Nos infinis silences (12)
Vivre ce n'est pas seulement respirer. C'est aussi avoir le souffle coupé.
Elle disait qu’un jour un homme comme Gabin viendrait et me ferait revivre le seul moment unique que j’avais apprécié après l’accident. Si elle savait que le Gabin en question était de retour et qu’en plus de ça il était plus sexy qu’avant et qu’en plus je devais le tatouer, elle me tannerait. Je préférai ne pas lui en parler pour le moment, du moins pas tant que je ne m’étais pas calmée.
Je l’admire, elle est libre, sûre d’elle, belle, avec ses cheveux longs grisonnants et ses habits toujours fleuris, elle respire la joie de vivre et je m’imprègne d’elle autant que je le peux. Elle me transmet sa force et quand on me demande ce que je veux faire plus tard, j’ai envie de répondre : « être comme ma grand-mère ».
Et si j’aime tant l’été, c’est parce qu’il rend ma mère joyeuse. Quand elle est ici, elle n’est pas comme à la maison. Elle vit, elle sourit, elle parle, elle danse, elle se transforme. À la maison, elle s’efface, elle se tait, elle ne sourit que pour me rassurer.
Ma vie amoureuse était déconcertante… Personne ne m’intéressait, les hommes ne m’inspiraient aucune confiance, j’avais l’impression de les sonder à la seconde où ils ouvraient la bouche. Personne ne me touchait, personne d’intéressant ne croisait ma route. Je me fichais bien du type qui allait me parler du nombre de zéros dans son compte en banque ou le nombre d’amis qu’il avait sur Facebook, j’étais intéressée par ce qu’il avait de beau à dire, par les aventures qu’il raconterait.
Il m’avait fait oublier, le temps d’une nuit, les cauchemars qui m’habitaient. Il avait dompté la tristesse du tragique évènement que je commémorais. Il m’avait menée sur la route qu’était la mienne aujourd’hui. Il avait été mon fil rouge, mais jamais je n’aurais cru que tout ressurgirait comme ça, aussi puissamment. J’étais déstabilisée, car au cours de ces quatre dernières années, c’était le seul à avoir su lire en moi, à avoir su faire taire ma tristesse le temps de quelques heures.
La beauté de son visage aux lignes viriles et incisives, ses pommettes saillantes, son nez court et droit, ses lèvres pleines. Une chose demeurait la même, cette façon de me regarder, cette obscure noirceur dans ses yeux.
Il avait réussi alors, il était militaire comme il le voulait. Et ça l’avait transformé, il était déjà intense voilà qu’il y rajoutait de la puissance et de l’attraction.
Les hommes de ce genre ; froid, arrogant, manipulateur, usant de leur pouvoir pour faire entendre leur voix, prenant les femmes pour des objets… Plus jamais. Je m’étais juré de fuir ce genre d’homme, de ne plus jamais en laisser un m’approcher.
Un sourire taquin suffit à me donner la réponse. Je me sentis soudain idiote. Bien sûr qu’il avait déjà dû le faire. Des tonnes de fois sans doute. Je n’étais qu’une fille de plus à son tableau de chasse. Je fermai les yeux lorsqu’il me débarrassa de mon corset et libéra ma poitrine nue.
Après une année difficile, faite de cauchemars et semée d’embûches, je goûtais pour la première fois à la douceur et à l’oubli. À cet instant, dans les bras de Batman, mon cerveau avait grillé, mes neurones étaient court-circuités, mes pensées envolées. Je ne pensais plus qu’à la douceur de ses gestes, qu’à cette soirée étrange et à la dangerosité de la situation.
Lorsque sa langue caressa tendrement mes lèvres, je les entrouvris aussi avide que lui de prolonger cette sensation. Il me trouva et m’embrassa plus intensément, son baiser se fit profond, sensuel, long, lent… Si lent, qu’il m’arracha une complainte. Une main m’attrapa le visage pour m’attirer plus à lui tandis que l’autre se plaça sur ma nuque. Je n’avais jamais été embrassé comme cela, jamais si délicieusement.