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Critique de deuxquatredeux


Publié en 2006 en Allemagne, ce court essai de l'enfant terrible de la gauche allemande avait alors fait polémique à l'époque outre-Rhin. Publié une première fois en français sous le titre "Le perdant radical. Essai sur les hommes de la terreur", l'essai a été récemment publié (en poche) avec une inversion dans le titre « Essai sur les hommes de la terreur. le perdant radical ».

Pour autant, si le propos (ni la traduction) n'a pas changé, le contexte s'est modifié avec depuis la première parution une accélération des attentats des islamistes radicaux en France, en Belgique, en Allemagne, en Turquie et dans d'autres endroits du globe.

Le perdant radical, pour Enzensberger, ce sont le père de famille qui va tuer femme et enfants puis se suicider, Hitler et les Nazis dont le « véritable but n'était pas la victoire, mais l'extermination, l'effondrement, le suicide collectifs, la fin dans l'effroi » (p. 35), « les cohortes de déclassés, de vaincus, de victimes » (p. 12) qui résultent de « la manière dont s'est organisée l'humanité - « capitalisme » , « concurrence » , « empire » , « mondialisation » », et surtout les terroristes islamistes, le sujet principal de l'essai.

Rappelant que le terrorisme est une invention européenne dont les « ancêtres les plus représentatifs se trouvent dans la Russie tsariste, (et) en Europe occidentale aussi » (p. 40) et que les pratiques de la Gestapo et du Guépéou ont été reprises par les terroristes contemporains, Enzensberger se focalise essentiellement sur les terroristes islamistes dont « le souhait, par l'escalade de la terreur, [est] de devenir maître de la vie des autres et de sa propre mort » (quatrième de couverture).

Après avoir rappelé qu'à une époque « elle était bien supérieure à l'Europe d'un point de vue militaire, économique ou culturel » , Enzensberger se demande comment s'est produit « le déclin de la civilisation, dont est issue la grande religion qu'est l'islam » (p. 49). Selon lui, pour faire court, « l'immobilisme du monde musulman »* s'explique par un « déficit de connaissances [qui] eurent des conséquences tangibles pour la civilisation arabe » (p. 52), ce déficit pouvant s'expliquer par le fait qu'il « ne devait y avoir aucun autre livre à côté du Coran » (p. 49).

À la lecture de cet essai, dans lequel Enzensberger utilise très peu de sources ou alors quand il le fait c'est pour citer des sources secondaires, on comprend pourquoi celui-ci avait fait polémique à sa parution en 2006. Et récemment, à la fin 2016, l'Allemagne a été touché par des attentats et/ou des tentatives d'attentat.

Il reste qu'Enzensberger propose dans cet essai radical une analyse plutôt intéressante de la dimension suicidaire des perdants radicaux.

* Il emprunte cette formule à Dan Diner dans Versiegelte Zeite. Über den Stillstand in der islamischen Welt
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