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EAN : 9782253124719
188 pages
Le Livre de Poche (01/03/2008)
3.7/5   93 notes
Résumé :
C'est l'histoire d'un homme dont la vie est sans problème.
Seulement du jour au lendemain il devient odieux avec tout son entourage. Personne ne reconnait plus l'homme qu'il est devenu.
Il met sa vie en miettes de façon consciente même avec ses jeunes enfants.
La fin du livre nous donne enfin la réponse à son mal être et la raison pour laquelle il agit ainsi.
Très beau livre , pas très long, qu'on lit d'une seule traite car on veut savoi... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Antoine Méliot, bientôt quarante-deux ans a tout ce qu'un homme peut rêver pour être heureux. Marié depuis dix ans à une femme qu'il aime plus que tout, trois beaux enfants, une jolie maison, une belle situation, des amis fidèles, tout lui sourit. Pourtant, un jour sans crier gare, Antoine a décidé de tout faire valser. Il aura deux jours pour tuer. Deux jours pour tuer ses rêves, et ceux des autres, de sa femme à ses amis, tuer la vie idéale, la famille idéale, les supers amis. Il choisit le jour de son anniversaire pour tout saccager. Son épouse a mis les plats dans les grands, ses amis vont lui faire la surprise d'être tous présents, ses enfants ont dessiné pour leur père. Pièce après pièce, Antoine se métamorphose, de l'homme aimable, il devient égoïste, ignoble, sans pitié, un monstre, un fou furieux.

Pour notre plus grand plaisir, on suit le réquisitoire d'un homme qui ne mâche plus ses mots, qui dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Pied de nez à la vie, à l'amour, au temps qui passe.

« On crève incultes, ignares, en ayant vu du monde que le milliardième. C'est comme un palais donc on ne visite que les chiottes. Et le temps de comprendre ça, on est déjà vieux, de la bouillie sur le menton, en train de ruminer nos remords… »

Gorge déployée, sourire aux lèvres, on se demande quelle mouche a piqué cet homme pour n'épargner personne.
Les images du carnage sont criantes, on voit ce petit monde se déchirer dans ce moule où les us et coutumes n'existent plus. le n'importe quoi n'importe comment prend le pas sur la bonne conduite. La société n'est pas préparée à une telle liberté d'expression. Ça fait mal, ça disjoncte, ça déboussole. Et on finit les yeux humides lorsqu'on comprend quelle araignée s'est emparée d'Antoine.

Balade en eaux troubles où l'on se révolte, on sourit, on pleure.

Bravo Monsieur l'écrivain, après le réveil du coeur que j'avais déjà beaucoup aimé, vous faites à nouveau chavirer mon coeur.
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Antoine a tout pour être heureux. Il est marié avec Cécile depuis 10 ans et entre eux, c'est comme au premier jour. Il a trois adorables enfants, Vincent, Alice et Lise qu'il aime par dessus tout, une maison en banlieue qui lui a permis de fuir la grisaille parisienne et une situation professionnelle respectable. On est vendredi soir et Antoine s'apprête à rentrer chez lui. Mais, voilà, après la conversation qu'il a eue avec Marion, une amie, c'est le coeur lourd et serré qu'il parcourt la distance le séparant de sa maison. Parce qu'il a deux jours pour avouer à Cécile son lourd secret, sinon Marion s'en chargera pour lui dès lundi. Mais sitôt l'entrée franchie, il ne peut échapper à une scène de ménage: sa femme, au courant par une amie, lui annonce qu'elle sait pour la relation entre lui et Marion, que cette dernière les a vus se tenir par la main dans un café. Lamentablement mais aussi parce qu'il ne peut le nier, Antoine ne peut que confirmer ces dires. Profitant de cet esclandre, il fait part à sa femme son intention de quitter alors au plus vite la maison. Mais, cette dernière refuse: elle lui a préparé une fête d'anniversaire surprise à laquelle il est prié de se présenter. Voilà que cela tombe bien mal pour Antoine... ou alors est-ce une chance pour lui de profiter de la présence de tous ses amis pour mener à bien son projet: devenir odieux, vilain, mesquin, destructeur et sournois. En s'attaquant d'abord à ses pauvres enfants, il a deux jours pour en finir avec tout ça... Oui, mais dans quel but véritable?

François d'Epenoux nous offre ici un roman noir, sans scrupules, parfois dérangeant tant la violence des propos et des actes sont si bien décrits, mais d'une telle force et d'un final si puissant que, au bout du compte, on reste coi, les bras ballants et les yeux embués une fois les pages refermées. Sans jamais nous mettre la puce à l'oreille, l'auteur a merveilleusement décrit ce portrait d'homme que rien ne peut arrêter et qui a deux jours pour mener à bien son projet ô combien troublant, cet homme acharné et combattif qui veut faire le mal autour de lui et qui prend finalement un malin plaisir à devenir un autre, au grand dam de sa femme et de ses amis qui se demandent ce qui peut bien lui arriver. D'une écriture à la fois touchante et oppressante, ce roman nous embarque dans la folie aberrante d'Antoine et on ne peut le suivre que les yeux fermés...
Merveilleusement et librement adapté au cinéma par Jean Becker avec Albert Dupontel et Marie Josée Croze, Deux jours à tuer se laisse aussi bien voir que lire.

Deux jours à tuer... la balle est dans votre camp...
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Ce livre est une claque, de celles qui vous laissent bien sonné.
Pourtant, tout commence bien. Nous découvrons un homme, Antoine Méliot, la quarantaine, qui a comme on dit « tout pour être heureux » : une belle épouse aimante et que lui-même aime passionnément, des enfants adorables, un cercle d'amis fidèles, … le tout dans un contexte idyllique : une jolie maison dans les Yvelines et de l'argent. Tout est parfait dans la vie d'Antoine.
Et pourtant, le temps d'un week-end, il fait basculer sa vie et celle des autres dans l'horreur. L'homme charmant se transforme en une personne ignoble, monstrueuse, perverse. Personne n'est épargné dans la destruction de son bonheur et dans cette descente aux enfers. Pourquoi ce changement, pourquoi cette rupture avec tout ce qui constituait une vie heureuse ? Une interrogation qui ne trouve sa réponse que dans une fin des plus glaçantes.

Avec ce roman, l'auteur nous offre un récit anticonformiste, une vision bien particulière de la vie et des relations entre les êtres humains. La façon dont il décrit l'autodestruction d'Antoine est osée, on a le souffle coupé face au comportement de cet homme qui n'hésite pas à « tout déballer » à ses proches ou à ses collègues. Tout va très vite et on aimerait qu'Antoine cesse de ruiner ainsi son bonheur. Mais il est lui-même emporté par le mal qu'il répand et il se jette à corps perdu dans cette folie démoniaque. Bien sûr, la fin du livre nous explique ce comportement étrange et les raisons du personnage. le plus surprenant est de voir comment, en quelques heures, une vie idyllique peut devenir un réel gâchis, un amoncellement de débris sur lequel on ne pourra plus revenir. Cela en est effrayant
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Un éléphant, qui se baladait, sur une toile toile toile, toile d'araignée..

C'est un peu l'univers qui règne dans la chambre de Vincent et Alice. Dans la tête d'Antoine, il n'y a que l'araignée, à la toile de laquelle se balade son cerveau. comme le petit cochon, pendu au plafond. Cette araignée ressemble à celle qui se lovait, se nichait, se réfugiait dans un creux du mur. Juste au-dessus de son lit. Avec laquelle il avait appris à cohabiter. "Rien à dire sur la Vie d'Antoine, sinon qu'en ce vendredi soir d'octobre, seul dans sa voiture parmi des millions d'autres, notre homme n'avait qu'une idée. [...] surgir à l'heure du dîner dans la cuisine équipée de sa maison des Yvelines et, par dégoût de lui-même, de ce qu'il avait engendré et de ce qu'il allait trahir, massacrer à coups de hache, de grille-pain, de plateau à fromages ou de n'importe quoi, ses enfants magnifiques et sa ravissante femme. Au fond de lui, l'araignée noire venait de sortir une patte."

Et là, cette araignée toque à son front. de l'intérieur. Il voudrait bien faire comme si, comme si elle n'existait pas, n'avait jamais existé. "En d'autres temps, Antoine aurait pleuré de rire. Cette fois, c'était juste le rire qui faisait défaut. Allongé sur le lit de son fils, la tête dans les nuages et le regard sur un mobile multicolore où tournaient sur eux-mêmes des oiseaux de toutes sortes, il se laissa porter par le courant jusqu'à la source même de sa vie. Oui, tout ici était tellement moins compliqué : il y avait quatre saisons, les nombres ne dépassaient pas 10,l'alphabet ne servait qu'à relier les ananas aux zèbres, les ciels gribouillés de bleu étaient comme suspendus, en haut des feuilles Canson, le soleil brillait invariablement dans un coin de la page, les vaches étaient des vasses et même de cimpanzés si on le désirait, les oiseaux surgissaient plus gros que les maisons, les cheminées ne manquaient jamais de fumer, les arbres avaient l'allure de grosses sucettes vertes, les avions volaient malgré leurs ailes verticales, les papas étaient là, ils avaient une tête ronde et de longues fourchettes à la place des bras, ils avaient le sourire et ils ne partaient pas de la maison du jour au lendemain juste parce qu'une jolie dame le leur demandait."

Mais non, elle est là, et comme elle ne peut sortir, elle explore le reste du corps, s'immisce dans la trachée, glisse vers les poumons, frôle le coeur, puis le transperce. Cette araignée se nourrit de chair, de douleur, et guette, tapie dans un recoin, derrière l'oeil, dans la voix. Guette la moindre occasion de gagner du terrain.

Grignoter quelques zones cervicales. Jusqu'au jour où, profitant d'une faiblesse, de sa force accrue au fil des jours, des semaines, des années. Elle fracasse la porte, laissant se déverser à l'extérieur un flot de rage, de colère, de tristesse, bref, la folie qu'il hébergeait éclate au grand jour, au visage de tous ceux qui l'entourent. Sa femme, Cécile, ses enfants, ses amis, réunis à l'occasion de ses 42 ans. Un anniversaire surprise. Anniversaire durant lequel Antoine laissera progressivement sa place à cette mygale affamée. La toile qui s'est tissée en son for intérieur fait de lui son premier prisonnier. Et puis les autres.. Jusqu'à ce que... Jusqu'au bout. Car Antoine ira jusqu'au bout. Et n'épargnera personne. Même pas lui.
Lien : http://www.listesratures.fr/..
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J ai lu ce livre en deux jours et le moins que l'on puisse dire est que je me suis laissee facilement happer par l'histoire de cet homme qui semble tout avoir ..

Je me suis laissee prendre au piege deliberement tendu par l'auteur qui nous pousse a' croire que si Antoine devient fou et quitte tout c'est pour une simple histoire d'adultere .. mais la realite est toute autre bien sur ..

Certains passages sont derangeants voire meme violents et crus et s'alternent avec des moments d'emotion. Comme par exemple lorsque celui ci lutte contre l'homme aimant qu'il etait avant sa transformation ..

Ce que j'ai retenu de la lecture de ce livre est que je l'ai lu avec la peur au ventre !! Qu'allait il reellement faire de cette femme qui l'aime jusqu'a lui pardonner l'impardonnable et de ces enfants qui voient leur pere devenir un vrai monstre ?? J'adore ! On etait loin d'un Millennium ou d'un Shining ( quoique ;-)) et pourtant j'ai eu peur !

C est pourquoi la fin m'a decue et vu la tension distillee tout le long du roman je m'attendais a' ce que le motif pour lequel Antoine perd totalement la raison soit plus .. je ne sais pas .. je dirais plus consistant , moins dans le pathos .. plus rock n' roll quoi ;-)

Cela n'empeche que j'ai passé un tres bon moment de lecture et que j'aimerais beaucoup voir l'interpretation de ce personnage par Albert Dupontel dans l'adaptation cinematographique .
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
L’argent, c’est tout, figure-toi. Tout ! L’argent, c’est la culture. Que je sache, on a plus de chances d’être cultivé en revenant de Venise que de la salle polyvalente d’une cité HLM. L’argent, c’est la beauté. En plein mois de janvier, tu seras sûrement plus jolie en cachemire de retour des Seychelles que toute blanche dans un survêt pourri. L’argent, c’est la santé. Si tu te prends un platane, vaut mieux que ta tête rebondisse dans l’airbag de ta BM que dans le pare-brise d’une estafette.
Conclusion, l’argent c’est la vie !
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Elle entreprit de réchauffer à dîner pour celui qui, maintenant, ne devait plus tarder. Elle se brûle. C’est toujours dans ces moments-là que l’on se brûle. Les objets profitent de notre vulnérabilité pour frapper en traître. Comme les humains, ils sont capables d’une incroyable méchanceté.
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Très bien. Je n'insiste pas. Mais tu le regretteras un jour. Je te laisse à ta petite vie, à ton petit mari, à tes petits enfants, à ta petite maison, à tes petits souvenirs, à ton petit album photo, à ton petit service à thé, à tes petits fantasmes. Pour toi va bientôt sonner l'heure du bilan. Un mari jamais là, trois enfants sur le départ et puis les premiers dessèchements du corps. Je te souhaite de crever tôt, dévorée par un requin ou écrasée par une Aston Martin, d'une mort qui ait plus de gueule que ta vie.
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Arrête ton ironie et regarde les choses en face! On crève incultes, ignares, en n'ayant vu du monde que le milliardième. C'est comme un palais dont on ne visite que les chiottes. Et le temps de comprendre ça, on est déjà vieux, de la bouillie sur le menton, en train de ruminer nos remords...
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il n'y a pas que l'argent qui fasse le bonheur... l'argent c'est tout... c'est la culture...On a plus de chance d'être cultivé en revenant de Venise que de la salle polyvalente d'un HLM. L'argent c'est la beauté.En plein mois de janvier tu seras plus jolie en cachemire de retour des Seychelles que toute blanche dans un survêt pourri. l'argent c'est la santé. Si tu te prend un platane, vaut mieux que ta tête rebondisse dans l'airbag de ta BM que dans le pare brise d'une estafette . Faute de quoi tu risques fort d'y laisser ta vie ,au mieux d’être soignée par le premier boucher venu et non pas par le grand ponte rencontré en faisant ton 18 trous.Conclusion l'argent c'est la vie"
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Videos de François d' Epenoux (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François d' Epenoux
Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/fran-ois-d-epenoux-le-roi-nu-pieds-53569.html Nul doute que ce 13ème roman portera chance à François d'Epenoux tant il est une réussite et touche au coeur. Depuis son premier livre, « gégé », en 1995, sélectionné pour le Goncourt du 1er roman, François d'Epenoux a prouvé qu'il avait un réel talent à raconter des histoires qui nous parlent, nous ressemblent, nous rassemblent, nous interpellent. « Les années areuh », « le presque », « Même pas mal », « le réveil du coeur » sans oublier « Les papas du dimanche » ou « Deux jours à tuer » adaptés au cinéma… autant de titres qui ont installé François d'Epenoux dans l'univers littéraire français avec une écriture sensible, des histoires simples, une mélancolie douce qui n'oublie jamais d'accrocher un sourire, par élégance.
Voici donc le 13ème roman de François d'Epenoux et c'est sans doute son roman le plus personnel puisqu'il y raconte le lien complexe qui l'unit à son fils.
Voilà l'histoire. Eric a bien réussi. La quarantaine fringante, il passe ses vacances sur le bassin d'Arcachon, avec sa seconde épouse et leur fils, et Moumine, la grand-mère complice.
Mais débarque Niels, il est le fils d'un premier mariage. Niels a fait le choix d'une vie en marge de la société, d'une vie militante, il est zadiste à Notre Dame des Landes, près De Nantes où un programme d'aéroport agite les populations mais où des dizaines d'hommes et de femmes ont fait le choix de refuser ce projet quitte à entrer dans une lutte, aussi violente soit-elle. Pour Eric qui mène une vie plutôt rangée et bourgeoise, tout cela est incompréhensible.
Eric et Niels sont en pleine opposition. Pendant ce séjour estival, chacun essaie de sauver les apparences, d'éviter les sujets qui fâche, jusqu'au jour où le père éclate, incapable de supporter plus longtemps le mode de vie de son fils. Chassé de la maison familiale, Niels rejoint la ZAD. Deux ans plus tard, la roue a tourné, la vie d'Eric part en lambeaux et le désir de retrouver son fils se fait le plus fort. Mais est-il encore le temps des retrouvailles ? Peut-on renouer le lien quand tant de choses cous séparent ?
Sur le thème de la confrontation parents-enfants, sur la difficulté de se parler, de se comprendre, mais aussi sur un monde qui court à sa perte et sur la façon dont chacun tente d'y remédier, François d'Epenoux écrit un roman puissant, fort, triste et beau à la fois, porté par une écriture bouleversante et sensible.
C'est un coup de coeur.
« le roi nu pieds » de François d'Epenoux est publié aux éditions Anne Carrière.
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