Ils sont sept amis d'enfance, ou plutôt, ils étaient sept...
Sept avant que les parents de Chloë ne divorcent et que sa mère l'emmène à Sydney,
Et surtout, sept avant qu'au cours d'une tempête, Henry se volatilise..
Henry , c'était le plus jeune de la bande, le petit frère de Mason. Ils n'ont pas tous le même âge, mais dans cette minuscule ville des Shallows, ça n'a aucune importance, ils ne sont pas assez nombreux pour avoir le choix. Ils sont amis depuis leur plus jeune âge et connaissent presque tout les uns sur les autres .
Ils savent que chez Henry et Mason, c'est l'enfer. Ils savent que la mère, alcoolique et mauvaise, ne se comporte pas du tout comme une mère . Aussi, quelques membres de la communauté éssaient de palier aux manques de ces garçons, comme Chloë qui se comporte plus comme la grande soeur d'Henry que comme une amie, comme son père qui offre une des chambres de son môtel à Mason en cas de problème. Oui, les gens des Shallows sont des gens bien, mais Henry a tout de même disparu...
Et Chloê de retour pour les vacances, a décidé d'enquêter, afin
d'avoir des réponses , d'autant que le flic du coin n'a pas l'air de se bouger.
Et Chloë se rendra compte qu'on ne connaît jamais vraiment ses proches, car avec l'âge les gens changent.
Dans les thrillers pour adolescents, le suspens est toujours moins grand, moins anxyogéne que dans ceux pour adultes, et pourtant
Sarah Epstein m'a embarquée... Cette petite ville en Australie, ce petit cercle autour de Chloë, si restreint, les secrets, un à un qui sautent, et la vérité, affreuse, évitable, qui apparait à la fin.
Je verrais bien ce roman adapté en série télévisée, le format apporterait plus de souffle, de descriptions de paysages.
Il en a le profil : disparition, sous fond d'amour et d'amitié , une bande d'ados dans lesquels chacun pourrait s'identifier tellement les profils sont différents - les adultes, en tant que figures d'autorité sont si peu présents ( le père de Chloë est débordé de travail, la mère à Sydney, le flic est assez distant, ..) - l'homosexualité délicatement découverte par un des personnages, et celle banalisée puisque deux personnages ont deux mamans, et enfin LE problème n°1, en dehors de l'enquête : la maltraitance à enfant.
Un roman qui sous couvert de genre policier aborde bien des sujets ( graves ) avec sensibilité et justesse.
Un chouette moment de lecture .
Le titre en anglais
Deep water (eau profonde) fait référence à deux passages du livre et traduit parfaitement la détresse psychologique de certains personnages du roman ...
Merci aux éditions Bayard ainsi qu'à Babelio pour cette descente en apnée :-)