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Citations sur Histoire d'un conscrit de 1813 (13)

Tout leur grand génie et toutes leurs grandes idées de gloire ne sont rien, car il n'y a qu'une chose pour laquelle un peuple doit marcher, c'est quand on attaque notre Liberté, comme en 1792 ; alors on meurt ensemble ou l'on gagne ensemble.

la victoire n'est pas pour quelques uns , elle est pour tous. Voilà, la seule guerre juste, toutes les autres sont honteuses.
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Ceux que tu n'as pas vus revenir sont morts, comme des centaines et des centaines de mille autres mourront car l'Empereur n'aime que la guerre.
Il a déjà versé plus de sang pour donner des couronnes à ses frères, que notre grande Révolution pour gagner les Droits de l'Homme.
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" Alors je regardai dans la nuit grisâtre, et je vis, à cinquante pas devant moi, le colporteur Pinacle, avec sa grande hotte, son bonnet de loutre, ses gants de laine et son bâton à pointe de fer. La lanterne pendue à la bretelle de la hotte éclairait sa figure avinée, son menton hérissé de poils jaunes, et son gros nez en forme d'éteignoir ; il écarquillait ses petits yeux comme un loup, en répétant : "Qui vive !" [...] "

[ERCKMANN-CHATRIAN, "Histoire d'un conscrit de 1813", 1864, chapitre III – page 26 de la collection "la Petite Vermillon", Editions de la Table Ronde]
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" Mais ce qui me frappa le plus, au milieu de tous ces capitaines qui faisaient trembler l'Europe depuis vingt ans, c'est Napoléon avec son vieux chapeau et sa redingote grise ; je le vois encore passer devant mes yeux, son large menton serré et le cou dans les épaules. Tout le monde criait : "Vive l'Empereur ! " – Mais il n'entendait rien... il ne faisait pas plus attention à nous qu'à la petite pluie fine qui tremblotait dans l'air... "

[ERCKMANN-CHATRIAN, "Histoire d'un conscrit de 1813", 1864, chapitre XVIII – pages 178-179 de la collection "la Petite Vermillon", Editions de la Table Ronde]
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Nous eûmes mille peines à entrer sous la voûte de la mairie, et à grimper le vieil escalier de chêne, où les gens montaient et descendaient comme une véritable fourmilière. Dans la grande salle en haut, le gendarme Kelz se promenait, maintenant l'ordre autant que possible. Et dans la chambre du conseil, à côté, - où se trouve peinte la Justice un bandeau sur les yeux, - on entendait crier les numéros. De temps en temps un conscrit sortait, la face gonflée de sang, attachant son numéro sur son bonnet, et s'en allant la tête basse à travers la foule, comme un taureau furieux qui ne voit plus clair, et qui voudrait se casser les cornes au mur. D'autres, au contraire, passaient pâles comme des morts.
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Cette lettre fut une grande consolation pour nous tous.
Et quand je songe que nous étions alors le 8 avril et que bientôt allaient commencer les batailles, je la regarde comme un dernier adieu du pays pour la moitié d'entre nous : - plusieurs ne devraient plus entendre parler de leurs parents, de leurs amis, de ceux qui les aimaient en ce monde.
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« Ainsi tant de souffrances, tant de larmes, deux millions d'hommes sacrifiés sur les champs de bataille, tout cela n'avait abouti qu'à faire envahir notre patrie. »
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C'est le 15 septembre 1812 qu'on apprit notre grande victoire de la Moskowa. Tout le monde était dans la jubilation et s'écriait : "Maintenant nous allons avoir la paix... maintenant la guerre est finie..."
Quelques mauvais gueux disaient qu'il restait à prendre la Chine ; on rencontre toujours des être pareils pour désoler les gens.
Huit jour après, on sut que nous étions à Moscou, la plus grande ville de Russie et la plus riche ; chacun se figurait le butin que nous allions avoir, et l'on pensait que cela ferait diminuer les contributions. Mais bientôt le bruit courut que les Russes avaient mis le feu dans leur ville, et qu'il allait falloir battre en retraite sur la Pologne, si l'on ne voulait pas périr de faim. On ne parlait que de cela dans les auberges, dans les brasseries, à la halle aux blés, partout ; on ne pouvait se rencontrer sans se demander aussitôt : "Eh bien... eh bien... ça va mal... la retraite a commencé!"
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Tout cela, comme le disait le sergent Pinto, n'était encore que le commencement de la fête, car la danse allait venir.
En attendant nous faisions le service de la citadelle avec un bataillon du 27e, et, du hauts des remparts, nous voyions tous les environs couverts de troupes, les unes au bivac, les autres cantonnées dans les villages.
Le 18, en revenant de monter la garde à la porte de Warthau, le sergent qui m'avait pris en amitié me dit :
"Fusilier Bertha, l'Empereur est arrivé."
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Ceux qui n'ont pas vu la gloire de l'Empereur Napoléon dans les années 1810, 1811, et 1812 ne sauront jamais à quel degré de puissance peut monter un homme.
Quand il traversait la Champagne, la Lorraine ou l'Alsace, les gens, au milieu de la moisson ou des vendanges, abandonnaient tout pour courir à sa rencontre ; il en arrivait de huit ou dix lieues : les femmes, les enfants, les vieillards se précipitaient sur sa route en levant les mains, et criant : Vive l'Empereur! Vive l'Empereur! On aurait cru que c'était Dieu ; qu'il faisait respirer le monde, et que si par malheur il mourait, tout serait fini.
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