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Asli Erdoğan a rédigé ce texte durant son exil en Allemagne. Seule une prose poétique pouvait nous dire le bleu nuit d'Istanbul mêlé de boue et d'or, et nous convier à suivre les méandres du coeur pour mieux capter l'indicible des mots, ces mots qui expriment avec pudeur le chaos du monde.
« Les mots s'approchent de la nuit en silence, hésitant à briser la rondeur du sommeil (…) ils parcourent la nuit des hommes (…) traversent d'interminables rues, les sentiers brûlants des enfers… Et les voilà qui traversent ma nuit, telles des comètes éteintes, portant sur eux le poids du monde, dans l'accomplissement de ses mille destins. »
Bien qu'il soit rédigé à la première personne, c'est notre humanité que convoque ce texte, ce qui nous compose, nos origines, la nuit qui a précédé notre naissance et celle qui nous entoure. Pour l'auteure, il y a nécessité d'écrire « le labyrinthe de la nuit », la solitude, la peur de l'abandon. « J'écris. J'écris afin de pouvoir continuer de croire qu'existe en moi un être qui jamais ne m'abandonnera, ni ne disparaîtra. Je tisse des murs de mots pour clore les brèches de l'existence. » du fond de la nuit, parfois, surgit une lumière, inattendue, comme cette simple inscription sur un ticket de caisse : « Je te souhaite une belle journée et un bel été (…) J'ai souri comme je n'avais pas souri depuis des années, un sourire étincelant, rayonnant de bonheur. »
Les pensées d'Asli Erdoğan errent dans les ruelles de Galata, « artères de la vie, couleur de coeur, aux innombrables destins coagulés ». L'aube n'est pas loin et même si « le monde, lui, ne semble pas encore avoir fini sa nuit », la lumière est là « qui dit que tout est infiniment beau… »
Elisabeth Dong pour Double Marge
Lien : https://doublemarge.com/requ..
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Livre très difficile à chroniquer.
L'auteure livre ici ses réflexions sur sa vie , sa ville, ses pensées, ses idées, leur noirceur surtout.

C'est magnifiquement écrit, on se laisse porter par la vague des mots , les mots nous soulèvent, la musicalité des phrases est brillante. On dirait presque du Damien Saez après vingt cinq whisky coca.
Mais je n'ai rien compris :)
Toujours est il que j'ai beaucoup de respect pour cette auteure , exilée en Allemagne , après avoir été arrêtée et emprisonnée en 2016 en Turquie par son homonyme. L'écriture lui semble vitale , après avoir tordu le coup à la physique nucléaire dans sa jeunesse.
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« Voici la dernière heure, l'heure du vent et des morts. » 3ème livre que je lis d'Asli Erdogan. Et j'aime toujours autant. C'est une poésie de la dénonciation, de la mort, de l'outrage, mais aussi de la vie. Dans le chapitre « Les masques de Narcisse » ou dans ses « lettres d'adieu », l'auteure s'y révèle toujours plus, s'analyse. Elle s'interroge sur la vie, sa vie, ses choix, son destin, sur son travail d'écrivain. C'est en fait un recueil de plusieurs textes, paru en Turquie en 2009 et paru en France seulement cette année. Elle y évoque aussi Galata, l'un des quartiers historiques d'Istanbul, sa ville natale, sa ville de coeur. Les chapitres son courts mais très denses. C'est une poésie en prose qui se lit avec attention. Chaque mot nous emporte, nous élève. Un grand merci au traducteur. C'est magique.
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Un rendez-vous manqué comme cela peut parfois arriver ...
Tout était pourtant réuni, du nom de l'auteure, Asli Erdogan, à la maison d'édition, Actes Sud, en passant par un titre et une quatrième de couverture attirants.
Et puis, j'ai eu du mal à rentrer dans le livre, à faire corps avec lui. Sans doute pas le moment.
Je suis resté un peu à l'écart des si belles pages d'Asli Erdogan. Parce que la langue est belle même si parfois trop peu "concrète" pour moi.
Et parallèlement, c'est ce mystère qui fait aussi tout le sel du livre. Qu'au final, malgré le titre, "Requiem pour une ville perdue", je vois comme une déclaration d'amour et un cri d'espérance, celui d'une femme qui vit en exil et se languit de sa ville, de sa vie passée, d'Istanbul, sa ville perdue.
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De la poésie en prose ! J'ai goûté les mots d'Asil Erdogan comme on sirote un bon vin, lentement, pour faire durer le plaisir... Mais je dois avouer que certains passages m'ont paru bien longs, trop déclamés. Ce qui me laisse un sentiment mitigé sur ce livre. Il faudra peut-être en reprendre la lecture plus tard pour mieux l'apprécier ?
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Asli ERDOGAN partage ses réflexions, son désarroi pour sa ville, son quartier et son pays perdu à la dictature.
Ces textes issus du Tréfonds de ses entrailles sont des cris de souffrance que la poésie, les métaphores orientales qu'elle utilise, transcendent en beauté. Ces textes transpirent la nécessité existentielle de l'écriture pour cette écrivaine turque en exil.
Asli ERDOGAN était physicienne puis ses tourments et son engagement politique dans un pays perdu à la liberté d'expression, l'ont conduite au journalisme, « au bâtiment de pierres » la prison puis à l'exil pour échapper à l'arbitraire.
Un livre à lire de toute urgence tant il est cuisant de beauté 😍
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Superbe roman où se mêlent une poésie puissante et une rage profonde.
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Asli Erdoğan vit en exil suite à ses prises de position contre le régime du président turque Erdoğan qui par comble porte le même nom qu'elle et l'avait emprisonnée. Derrière ce beau titre elle a voulu rendre hommage à sa ville de coeur : Istambul, et plus particulièrement au quartier dans lequel elle vivait : Galata. Il ne faut pas s'attendre, en lisant ce « requiem » à une visite nostalgique de la ville, d'ailleurs un seul chapitre lui est réellement consacré. Non ! C'est un cri de douleur incroyablement poétique sur la solitude d'une exilée qui se refugie dans les mots et dans son vertigineux besoin d'écrire pour survivre. Il faut derrière chaque phrase, chercher le message qu'elle veut faire passer. Derrière chaque mots on perçoit sa solitude, son incertitude de l'avenir, mais également sa « course à en perdre haleine » pour la Vie. Par des chapitres courts, autant de touches successives, elle nous fait partager un peu de son histoire, nous parle de sa mère, nous conte des rencontres, celle des deux vieillards, de la caissière du supermarché ... Elle nous montre « la colombe qui survole la ville transportant dans son bec un rameau d'olivier ». Pour l'accompagner dans sa plongée poétique elle mêle ses mots à ceux de Rainer Maria Rilke. Elle nous entraîne dans les ruelles, les rues chaotiques, les cimetières de cette ville, Istambul, tant de fois renommée ou « le temps est un maître ». La nostalgie du pays perdu est dans chaque chapitre, chaque phrase, chaque mot ainsi que dans les pages blanches devant lesquelles elle passe ses nuits pour s'entretenir avec sa solitude. C'est de toute beauté !
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