La Chorale des maîtres bouchers : tiens, voilà du bouquin, voilà du bouquin !
Amis des fêtes de la Bière et de la saucisse, vous allez être déçus.
Pourtant, le livre débute bien par l'odyssée à travers les Etats-Unis d'un immigrant Allemand, Fidelis Waldvogel qui au sortir de la guerre de 14-18, sillonne l'Amérique avec sa valise de couteaux et sa voix de choriste, jusqu'à Argus, un petit coin du Dakota. Là, rejoint par sa femme et son fils, il s'établit comme boucher et fonde une chorale, en mémoire de celle où chantait son père.
Au fur et à mesure, d'autres personnages apparaissent : Delphine qui va vite devenir le personnage central avec son ami Cyprian, son père alcoolique, Roy, et d'autres comme Un-pas-et demi, une clocharde, en apparence.
Mêler Grande Histoire et petits tourments, entrecroiser les destins et les personnages, sont des procédés classiques.
Avec cette famille, nous allons donc traverser 30 années de l'Amérique rurale, de drames, de joies, de déchirements liés à la difficulté d'intégration, nous allons entendre le chant de la nature, évoquer les indiens (thème récurrent chez
Louise Erdrich). Rien ne manque (à part peut être la chorale dont on a la curieuse impression qu'elle n'a servi qu'à faire un titre intéressant). Car, c'est de l'épique. de la saga.
Or, cette saga là, m'agaça.
J'ai volontiers accompagné tout ce joli monde pendant un long moment, un long moment, un long...jusqu'à ce que les événements se succédant inlassablement, tout cela m'apparaisse un peu ennuyeux, comme un scénario prévisible de série du style "la petite saucisse dans la prairie". La volonté forcenée de typer les personnages, d'outrer les situations, ont fini par retirer à mes yeux, toute l'émotion que devait faire naître le récit.
Rien à redire vraiment sur la qualité de l'écriture, si ce n'est qu'à l'image de l'histoire qui défile sous nos yeux, je l'ai trouvé sans saveur particulière. Si j'osais, je dirais qu'en tous cas, ces Maîtres Bouchers n'ont pas été écrits avec les tripes.