Louise Erdrich est une auteur précieuse, et ce livre est une vraie réussite. Elle a ce talent particulier de décrire ces épisodes de ravissement, inhérent à certains moments de la vie, où tout se joue. Son écriture est habile, tendrement observatrice, avant parfois de se muer en vent violent, déformant les êtres installés dans une fausse tranquillité. Cette femme aux origines indiennes, ne puise t'elle pas dans la culture de ses ancêtres, quelque chose lié au chant sacré, car elle se fait chaman des êtres et des atmosphères?
L'irrationnalité des êtres, et leurs passions leur jouent des tours, mais le moteur de la vie semble est assez puissant pour restaurer les énergies. C'est un livre qui fait du bien, qui vous enveloppe d'une chaleur maternelle, et musicale.
Elle me semble ainsi en lien avec la littérature sud américaine. Je pense à Marquez, en adéquation avec le coté baroque et quasi magique de certaines péripéties de l'histoire qu'elle nous raconte, une saga familiale, comme déjà celui de "
la chorale des maitres bouchers" livre aussi somptueux que celui ci.
L'énergie et la résilience des êtres sont encore omniprésents. Elle conforte en cela ce nombre incroyable de très grandes auteurs américaines, qui me semblent toutes nobelisables, tant elles traitent toutes de l'universel, en partant du local, avec amour, ironie, illustrant la force vitale de ce continent.
Je pense à Carol Oates, à
Margaret Atwood, et
Annie Proulx, en particulier; cette dernière s'intéressant aussi aux territoires en marge, et aux petites gens représentant le coeur de l'Amérique.
J'ai lu que ce livre distribué par Albin Michel avait bénéficié d'un nouvelle traduction. Bravo alors à l'artiste, car elle m'a semblé servir au mieux l'auteur