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Le Livre des Martyrs tome 4 sur 10
EAN : 9782253242345
1312 pages
Le Livre de Poche (06/09/2023)
4.41/5   111 notes
Résumé :
Au nord de Genabackis, un groupe d’incursion mené par trois guerriers teblors descend de la montagne dans le but de ravager les plaines méridionales occupées par les basse-terriens qu’ils honnissent.
Pour le dénommé Karsa Orlong, ce raid marquera le début d’une extraordinaire destinée.
Quelques années plus tard, Tavore, la nouvelle Adjointe de l’Impératrice, débarque dans le dernier bastion de Sept-Cités encore aux mains des Malazéens après les événeme... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Des choses ne changent pas chez Erikson que ce soit le vertigineux Worldbuilding et cette idée de confusion qui reste dans certaines parties du livre. En tant que suite des Souvenirs de la Glace. C'est vrai que ce livre fait pâle figure, cette suite narrative de la Porte de la Maison des Morts était censée être explosive, à la place on se retrouve avec une sorte d'immense prologue.

Immense prologue qui nous prépare avec Les Marées de Minuit au tome 6. Dans ce roman, on nous présente une bonne petite galerie de personnages et à part Kalam Meckhar, Apsalar et Crokus. On retrouve seulement quelques têtes mais rien de principale dans l'intrigue. le premier quart du livre s'intéresse seulement à Karsa Orlong, un jeune Djihadiste (désolé mais chez moi, massacrer tout ce qui bouge pour des dieux, sa s'appelle un Djihad ou une croisade) qui quitte ses terres pour semer la mort dans les villages des tribus adverses, mais aussi chez les humains du Nord de Genabackis. Cette première partie est assez étrange, alors qu'on a l'habitude que l'auteur nous mette un enchaînement de pov jusqu'à la conjonction mais la non. En étant franc, ce Teblor (il est pas humain) manipulé par ces dieux va devenir peut être le personnage le plus intéressant de l'intrigue.

Enchaîné aux personnes qu'il a tué et à ses propres amis mais aussi à ses dieux, ce personnage va semer la mort dans un premier temps de manière très injuste pour finir par se questionner sur la civilisation et tuer à la place de gens qui le mérite. Son évolution sans être transcendante est intéressante. Apres la petite escapade, on va se retrouver avec trois autres fils narratifs et faire suite à La Porte de la Maison des Morts. Sur le continent de Sept Cités, un conflit oppose l'Empire malazéen, incarnée par la quatorzième armée dirigée par l'Adjointe de l'Impératrice Laseen, Tavore Paran, à l'Armée de l'Apocalypse tapie dans le Saint Désert de Raraku, dirigée par Félisine Paran, devenue Sha'ik Ressuscitée après son évasion des mines d'Otataral en compagnie d'Héboric.

Alors que la situation est désespérée pour les malazéens, on prend conscience que la certitude en la victoire va donner naissance à un tourbillon d'objectifs différents dans cette rébellion. Entre les hauts mages Fébryl, L'oric et Bithidal, les têtes militaires que sont le Poing renégat Korbolo Dom, Léoman des Fléaux ou encore Toblakai, alias Karsa Orlong sans oublier Héboric aux Doigts Légers, ancien prêtre de Fener. Il faut savoir que chacun de ses personnages à un but bien différent et bien marqué. Mais ceci n'est que la partie cachée de l'iceberg, les ascendants tels que le Tigre de l'été, Goule et la Haute Maison des Chaînes ont aussi des pions dans cette rébellion.

En parallèle d'autre quête sont présente, les occupants du Trône de l'Ombre, à savoir Ammanas et Cotillion, interviennent quant à eux directement dans Sept Cités et sur Avalii la Dérivante, en donnant des artefacts aux personnages ou la capacité d'appeler un Molosse de l'Ombre. Cotillion va même jusqu'à personnellement venir en aide à Kalam, à Apsalar et à Couteaux, on se questionne beaucoup sur les relations entre les agents et le dieux, manipulation, outils ou sincérité? Chacun de ces agents a aussi un but propre et qui peux diverger avec celui de Cotillon. On en apprend aussi un peu l'utilité du Trône de l'ombre et aussi sur les "magouilles" de ces deux ascendants.

On suit aussi la quête du T'lan Imass Onrack accompagné du Tiste Edur renégat Trull Sengar dans les garennes qui vont se confronter au Tiste Liosan qui eux ont perdu leur dieu, je ne vais pas cacher que cette trame narrative manque un peu d'utilité et d'enjeux, car à part servir à étoffer le Worldbuilding, leur quête n'est pas si utile que ça à l'intrigue principale. On suit bien évidemment l'armée chargé de vengé le Poing Coltaine et de stopper la rébellion, un arc scénaristique qui manque de profondeur. Tavore n'est aucunement développé. Cette armée composée majoritairement de recrues a une évolution qui ne ce fait que sur les doutes et non sur l'expérience des combats.

Pour une saga censée être épique, ce tome manque cruellement de combats. le but de la déesse Sha'ik me parait un peu manichéen et stupide. Et puis vint cette conclusion, alors qu'une tornade d'ascendants et d'objectifs divergents allaient se déchaîner. le problème du schéma narratif de type convergence nous a montré, c'est que quand le final nous fait l'effet d'un "tout sa pour sa" et bah le livre perd grandement de sa valeur. Ce livre fait office de déballage d'information à grande échelle mais aussi de présentation des futurs acteurs que nous retrouverons dans le tome 6, en tout cas c'est ce que je suppose.

Ce n'est pas une mauvaise lecture, les secrets des Teblors, des tiste et des ascendants. Tout ceci reste intéressant, mais il y a vraiment des longueurs et de l'ennui dans ce livre. On attend un final magistral mais en tout cas, pour ma part, je ne le vois pas. le thème des chaînes est intéressant, qu'elles soient morales ou physiques, elles sont toujours présentes même si la symbolique n'est pas aussi forte que celle des souvenirs ou de la maternité qui sont présents dans le troisième tome. Je place ce tome à côté du premier, il n'est pas mauvais mais 1000 pages pour juste ceci, ça me parait beaucoup. le tome 5 est réputé pour être excellent alors je vais continuer cette route mais la, je viens de subir un petit coups de frein, un coups de frein qui m'a éteint ma clim...
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Quatrième tome de cette décalogie, nous voici faisant suite aux évènements ayant eu lieu dans Les Portes de la Maison des morts, c'est-à-dire le seconde tome. Car oui, Erikson semble vouloir se faire suivre 2 trames entre numéros pairs et impairs.

La thématique de ce quatrième tome est basé sur la montée de tension liée à l'approche de grands événements, ainsi que la découverte d'un nouveau personnage qui possède à lui seul une bonne partie du récit - fait qui n'était jamais survenu jusqu'à présent.

La première partie du récit (les 250 premières pages quand même) ne concerne que la découverte de Karsa Orlong, un teblor (ou Telomen Toblakaï suivant les régions) avant de rejoindre les autres trames narratives de ce tome.
Karsa est un guerrier rude, malsain même, totalitariste pour lequel les valeurs comme tuer son ennemi, violer ses femmes et ne faire montre d'aucune faiblesse va de soi et doit s'imposer aux autres. Aux autres teblors d'ailleurs car il ne fait pas de doute que les humains qui ne sont pas trop loin de leur territoire ne sont considérés que comme du gibier et qu'il s'est mis en tête d'aller en massacrer pour l'honneur de ses dieux.

On a donc un personnage qui stigmatise totalement l'anti-héros, que l'on devrait détester et qui pourtant, dans son traitement par Steven Erikson se voit entouré d'une aura qui arrive à nous le faire apprécier (à défaut d'aimer) malgré ces quelques menus défauts - d'autant plus qu'on voie assez rapidement le fait qu'il se fait manipuler par de nombreux protagonistes.

En second lieu, nous nous retrouvons avec l'ajointe Tavore Paran, soeur de Ganoes qu'on a beaucoup rencontrée dans les tomes 1 et 3, mais aussi grande soeur de Félisine alias Sha'ik réincarnée, alias la chef de la révolte de Sept-Cités.

Dans cette partie, nous assisterons à la montée de la pression pour le futur affrontement entre les Malazéens (armée mal préparée et surtout inexpérimentée) et les insurgés (armée de vétérans mais rassemblant divers clans / tribus qui ne sont pas particulièrement copains comme cochons) avec pour chapeauter l'ensemble, cette lutte sororicide.

Un « personnage » émerge de plus en plus dans le roman, c'est le désert Raraku lui-même, notamment au travers de ce qu'il est réellement et de comment chacun veut l'utiliser. En effet, le désert n'est clairement pas un désert classique. Siège de la naissance du Tourbillon. Celui par qui les Brûleurs de Ponts ont été formés. Ce livre dévoile un petit pan de son histoire.

Ça donne quoi alors ?
Et bien que du bon. Malgré tout ce que les 3 premiers tomes ont pu nous apprendre, force est de constater qu'on n'a fait qu'effleurer le contenu du background de cet univers. Et clairement, on voit qu'il se forme sur plusieurs (centaines de) millénaires et que les implications des premiers peuples sont encore en train de se jouer aujourd'hui.

Le récit est plus lent que les précédents. On y voit monter la tension épique touche par touche. Et quelque part je trouve que c'est très bien joué. En effet, on a eu la marche de Coltaine pour la partie épique... là, la marche de Tavore nous apporte une tension qui monte et parallèlement, on ne peut s'empêcher d'avoir en tête la Chaîne des chiens, et c'est ce qui rend cette tension tellement palpable, comme un fantôme qui suit la XIV armée.
Et le tout mâtiné de combats splendidement retranscrits et d'une bataille finale pleine de rebondissements.

L'histoire qui sous-tend la décalogie commence à se préciser : la lutte pour la survie de ce monde face aux forces que le Dieu Estropié met en branle, tout en étant rendue plus floue par l'interdépendance des inimitiés qui existent entre les grandes puissances. Et ce sans parler des intentions de chacun qui, tout en restant les mêmes, selon l'éclairage peuvent paraître plus ou moins légitimes, plus ou moins justes.
Les intrigues sont donc toujours de la partie, même si ce tome en apporte moins que les précédents tomes, sans doute lié au caractère de notre teblor qui a tendance à trancher dans le vif... même s'il n'est pas le dernier à y contribuer paradoxalement.

Enfin, ça devient une habitude, une sublime couverture vient parachever cette oeuvre. On ne peut que remercier Marc Simonetti pour la beauté des couvertures qu'il produit pour cette édition.

Au final, ce tome, plus lent que les précédents, manie principalement la tension qu'il fait naître chez le lecteur, nous précipitant petit à petit vers une situation qui nous semble inexorable. Une partie très réussie, sans compter l'histoire qui s'étoffe toujours plus, des intrigues qui se nouent et se dénouent et cette capacité de l'auteur à nous faire aimer ses personnages, même les plus odieux.
La découverte de l'univers continue de nous surprendre et est toujours un régal.

Chronique source : https://plume-etoiles.blogspot.com/2020/10/livre-des-martyrs--T04--maison-des-chaines--Steven-Erikson.html
Lien : https://plume-etoiles.blogsp..
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Steven Erikson continue de tisser sa toile avec un acharnement arachnéen. Ce tome 4 fait suite au tome 2 : Les Portes de la Maison des Morts. Nous allons donc nous retrouver en grande partie à nouveau sur le continent de Sept Cités.

Mais d'abord le roman commence avec une grosse première partie se concentrant sur un guerrier, un "barbare", dont nous allons suivre la furieuse quête punitive afin d'occire un maximum d' "enfants". L'immersion dans la vie de Karsa Orlong est totale si bien qu'on se croit dans un autre univers que celui du Livre des Martyrs pendant un bon moment. Et si l'on découvre avec stupeur les qualités guerrières de Karsa et de ses deux acolytes, Bairoth Gild et Delum Thord, on apprend en même temps à relativiser ces barbares qui, à l'instar des barbares de notre monde à nous, se révèlent bien plus spirituels, bien plus complexes que ce que l'on croit.
Ainsi, Karsa Orlong du peuple des Teblors avance afin de trouver des réponses à ses questions et montre une détermination farouche, propre aux héros des légendes. Son épopée l'amène à une introspection difficile et passionnante à suivre.

Mais le coeur de l'intrigue est bien le Tourbillon qui rugit au sein de Raraku, dissimulant les forces de Sha'ik, la déesse. Son armée se révèle constituée de serpents aux motivations personnelles et hétéroclites. Si les commandants aspirent à plus de pouvoir, certains comme Léoman des Fléaux et Héboric ont des desseins plus troubles. Tout le monde se rattache à la déesse, mais chacun poursuit son propre but.
Steven Erikson fait de cette partie un jeu de pouvoir complexe, pas facile à suivre mais là encore, passionnant et dont l'issue est amenée avec intensité.

Face à Sha'ik, se dresse Tavore, la soeur de Félisine. Son armée montre plus de cohésion bien que ne possédant pas l'expérience des commandants ennemis. Les héros de la saga, les brûleurs de ponts, n'y sont pas pour rien... Insondable, l'adjointe de l'impératrice traînera son armée remplie de doutes dans l'hostilité du désert, sur les traces de la Chaîne des Chiens, faisant, symboliquement, le chemin inverse emprunté par Coltaine.

Les premières pages, comme d'habitude, nous plongent dans une scène d'introduction aussi fascinante que déroutante. Mais, au fil du récit, nous allons suivre la quête du personnage impliqué et d'Onrack le Brisé, un T'lan Imass. Avec ces deux êtres, ce sont encore d'autres mystères, d'autres peuples qui surgissent. L'immense mythologie de Steven Erikson s'étoffe encore ; les garennes, les domaines des dieux ont beau se dévoiler de plus en plus, elles n'en restent pas moins extrêmement mystérieuses. Mais le récit s'éclaire également sur certains points et tout ce que l'on a appris jusque là commence à prendre forme. Une forme changeante qui a encore beaucoup de secrets à dominer avant de devenir réellement tangible.

L'auteur ne cède jamais à la facilité (à part peut être avec les nombreux évanouissements de Karsa dans la première partie pour passer d'un endroit à l'autre), la psychologie des personnages est toujours délicieusement fouillée et c'est avec régal que je me suis plongé dans leur psyché profonde, complexe à la manière de la façon de penser de nous autres, humains.
J'ai un petit doute concernant les Tistes Liosan, mais je vois mal Erikson se fourvoyer dans un manichéisme trop facile...

Il y a encore d'autres personnages, d'autres quêtes importantes dans ce roman. Apsalar et Crokus notamment ou encore Kalam, que l'on suit plus par intermittence, mais dont les actes ont également leur importance et qu'il ne faut pas négliger.

Encore un tome ardu, qui demande une certaine application pendant la lecture mais dont l'intrigue, immense, est maîtrisée par un auteur voulant raconter une histoire aux dimensions hors normes. Alors j'espère que les lecteurs vont réussir à s'accrocher pleinement à ce récit titanesque avec la même détermination que Karsa Orlong.

"Sois témoin, Urugal !"
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le début du roman n'est pas directement une suite des récits précédents, mais s'intéresse à un petit groupe d'humanoïdes de la tribu reculées des Teblors. On le sait, chez Erikson l'archéologue, plusieurs races coexistent et nombreuses sont celles qui ont précédé les humains, qu'il en reste des traces ou des individus… ou pas. Cela s'inscrit dans une très longue histoire de plusieurs (centaines de) milliers d'années que l'auteur nous jette en pâture, parfois assez rudement, sans expliquer grand chose, et les humains ne sont que les derniers habitants (en date) des immenses continents de ce monde. Revenons à nos Teblors, qui vivent dans des terres reculées, et parmi eux au jeune Karsa Orlong, un guerrier qui rêve de gloire, bercé par les exploits passés de son grand-père. Accompagné de deux autres jeunes, dont l'un est un rival auprès de la jeune femme qu'il convoite, il va partir faire des razzias sur les terres des peuples voisins, et suivre les traces de son grand-père en direction d'un mystérieux Lac de Glace. Comme d'habitude, Erikson nous décrit un monde barbare où la sauvagerie est coutumière, et les combats comme les massacres sont légion, les âmes sensibles s'abstiendront donc ! La longue saga de Karsa occupe un des quatre « livres » de ce tome, soit plus de 200 pages, et voit le jeune géant traverser de nombreux lieux, dans des conditions éprouvants puisque le plus souvent prisonnier ou esclave. On aura l'explication partielle, lors de son périple, d'évènements ayant eu lieu dans le tome 2 (un certain bateau à l'équipage particulier, l'un des gardes d'une prophétesse dans le désert…) dont cette histoire constitue de fait un préquel. Et l'épopée de ce guerrier solitaire, arraché à sa contrée d'origine par ses ambitions de gloire, se heurte à l'expansion de l'armée malazéene qui broie les peuples sur son passage. Un récit très réussi où, malgré la dureté du personnage principal, on en vient à l'apprécier au cours de son évolution graduelle tandis qu'un de ses compagnons d'infortune, originaire de la ville Darujhistan sur le continent de Genabackis (siège des tomes 1 et 3) se révèle aussi secourable qu'amusant.

On retrouvera Karsa, sous un autre nom, au coeur du Tourbillon. Dans le désert de Raraku, les intrigues politiques vont bon train dans le camp de Sha'ik réincarnée, et les alliances se font et se défont en permanence pour « orienter » la révolution en « guidant » la prophétesse.

Pendant ce temps-là, l'Adjointe Tavore a débarqué à Aren avec des troupes fraîches mais expérimentées et se lance à rebours sur la route vers le Nord et le désert où règne sa soeur Félisine, sans qu'elle le sache. Un chemin d'autant plus éprouvant qu'il emprunte la célèbre Chaîne des Chiens sur laquelle plane encore l'ombre de Coltaine. Heureusement, des soldats malazéens expérimentés, dont l'équipage du vaisseau de morts-vivants, se joint aux troupes pour les faire bénéficier de leur savoir martial (et de leurs munitions moranthes !). On retrouve avec plaisir la gouaille et le franc-parler de ces vétérans qui, comme les Brûleurs de Ponts, ont un fort caractère et une fidélité sans faille à l'égard de l'Empire, à défaut de respecter leurs gradés (chacun prend d'ailleurs un malin plaisir à ne surtout pas souhaiter s'élever dans la hiérarchie militaire !). Tavore, à l'un des plus hauts postes de l'Empire, doit faire ses preuves tout en mettant sur pied une armée débutante et Gamet, son ancien intendant promu au rôle de Poing, peut douter de sa maîtresse et de la confiance que lui témoigne l'Impératrice.

De nombreux autres personnages sont à l'oeuvre dans ce tome. le voleur Krokus est maintenant assujetti à Cotillon et prend le nom de Couteaux, essayant peut-être ainsi de se rapprocher de la toujours distante Apsalar, marquée durablement par le fait d'avoir été possédée par le dieu des assassins. Leur arrivée sur une île où des Tistes Andii défendent un artefact plus ou moins abandonné par Anomander Rake les met à rude épreuve. Assassin lui aussi, Kalam se rend lui aussi dans le désert où le destin des Brûleurs de Ponts a été forgé dans la douleur.

On notera qu'Erikson aime les (vieux) personnages usés et désabusés, Gamet prenant la suite de Duiker voire de Mésangeai, d'une certaine manière, ainsi que les femmes fortes, avec Tavore, Félisine ou encore Lostara. Tandis que les soldats malazéens, et notamment les sapeurs, voient leurs gradés bien malmenés alors que ceux du rang jubilent avec leurs armes explosives, et que les Bruleurs de Ponts connaissent une destinée inédite. Quant aux dieux, ils s'impliquent fortement dans la destinée du monde. On avait déjà lu les mésaventures du dieu de la guerre (qui va ici retrouver Hédoric), Cotillon et Ombretrône continuent leurs manigances et n'hésitent pas à agir encore sans trop de discrétion. le Dieu Estropié reste à l'écart mais son arrivée se précise, tandis que l'imprévisible Karsa, décidemment le personnage central de ce tome, pourrait, ou pas, lui obéir.

La bataille finale est pour le moins déroutante, tous les fils tissés au long du long roman convergent en effet vers le Tourbillon et le camp des rebelles du désert, et les multiples forces en présence se déchaînent (si j'ose dire, tant le symbole des chaînes, réelles ou psychologiques, est omniprésent dans ce tome). Trahisons, meurtres sordides, sorcellerie, coups d'éclats se succèdent tandis que les personnages se croisent ou se combattent.

Vous l'aurez compris, La Maison des Chaînes et ses 960 pages Grand Format bien remplies est un livre copieux où Steven Erikson mêle les destins de nombreux personnages, peut-être même plus d'ailleurs que dans les tomes précédents. Il vaut mieux rester concentré et, là où d'autres auteurs auraient sans doute écrit une trilogie par groupe de personnages, lui a choisi de concentrer les informations. Au quatrième tome, l'univers continue à se dessiner et le lecteur est donc moins perdu, d'autant que celui-ci prend la suite directe des Portes de la Maison des Morts. Mais cela reste une lecture relativement exigeante, au moins autant qu'elle est passionnante. Quasiment tous les personnages sont attachants, à leur façon, et l'auteur ne les ménage pas. On ne peut donc pas anticiper ce qu'il va leur advenir, contribuant ainsi à rendre la lecture addictive.

Critique complète sur mon blog !
Lien : https://bibliosff.wordpress...
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Décidemment Sven Erikson ne prend pas ses lecteurs pour des minus !Outre la consistance de chaque volume (encore 950 pages ici !) , il ne cesse d'approfondir la complexité de son monde et d'user de ruses littéraires pour stimuler le cerveau de ses fans. On change de continent , on revient sur les lieux du tome 2 « Les portes de la mort » et on en retrouve les protagonistes qui se dirigent vers un affrontement apocalyptique. Mais d'abord nous découvrons Karsa Orlong , nouveau personnage de guerrier barbare géant qui , au fil d'un rude apprentissage , découvre la valeur du doute et le goût de la liberté par rapport aux puissances temporelles ou divines . Les dieux dans le monde d'Erikson grouillent comme les puces sur un mendiant médiéval : dieux anciens ou humains en voie de déification , et de nouveaux peuples viennent sans cesse enrichir le récit. Bref , je suis enchanté et j'attends la suite.
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critiques presse (2)
SciFiUniverse
09 janvier 2020
Un quatrième tome toujours aussi épique et dense pour la saga de Steven Erikson ! La traduction est plus fluide et cette édition de chez Leha bénéficie d'une superbe couverture de Marc Simonetti. Des nouveaux personnages apparaissent et la narration croisée permet de suivre les différents points de vue.
Lire la critique sur le site : SciFiUniverse
Elbakin.net
17 octobre 2019
Steven Erikson a démontré une nouvelle fois son savoir-faire au niveau de l’intrigue, en liant plusieurs événements, a priori dissemblables, pour former une histoire complexe et riche qui s’étend sur l’ensemble du monde qu’il a créé et qui conclut cette fois définitivement l’histoire de la rébellion de Sha’ik.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
- Quant à toi, femme, `Siballe l'Introuvée, c'est toi qui nous a pris nos enfants.
- Des enfants imparfaits, Karsa Orlong, qui sans cela seraient morts. Et ils ne regrettent pas le cadeau que je leur ai fait.
- Non, j'imagine que non. Seuls les mères et les pères qui les ont abandonnés se sont laissé gagner par le regret. Et qu'importe si un enfant doit connaître une vie courte, l'amour des parents constitue un pouvoir que l'on ne saurait nier. Et sache ceci, `Siballe, cet amour est immunisé contre l'imperfection.
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Qu'il était extraordinaire de constater comme de simples vies pouvaient se télescoper dans tout ce désordre, encore et encore, emportées dans la grande spirale. De quelle manière elles tournoyaient sans cesse et descendaient en apparence toujours plus bas. Toujours plus bas. Qu'ils étaient fous, ceux qui croyaient que l'on pouvait nager à contre-courant de cet irrésistible tourbillon.
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Héboric renifla.
- Les cultes se nourrissent les uns des autres, fillette. Leurs mythes se voient cooptés de manière à alimenter la foi. Les Sept Cités sont nées de tribus nomades, précédées cependant par l'héritage d'une antique et éphémère civilisation, elle-même édifiée en son temps sur les fondations d'un empire encore plus ancien : le Premier Empire des T'lan Imass. Seules la chance et les circonstances distinguent ce qui survit dans les mémoires de ce qui bascule dans l'oubli.
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Je suis un récipient toujours plein et cependant jamais rassasié. Il me faut toujours plus de Durhang. Plus d'hommes, plus de semence. Mon maître a découvert le lieu de mon plaisir et me l'a confisqué. Toujours pleine et cependant jamais rassasiée. Ce récipient n'a plus de fond. Voilà ce qu'il m'a fait.
(Scillara)
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- Tout à fait, avec des mots. Il n'y a qu'à formuler une opinion et la répéter le plus souvent possible pour que, tôt ou tard, les gens se mettent à soutenir la même idée. Puis cette idée devient une conviction, alimentée par une colère irraisonnée et défendue par les armes de la peur. À un certain stade, les mots deviennent inutiles et s'effacent devant une bataille à mort.
(Torvald Nom)
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Vidéo de Steven Erikson
Le livre des martyrs de Steven Erikson, trad. Emmanuel Chastellière, chez Editions Leha https://editions-leha.com/catalogue-details/martyrs-t1-les-jardins-de-la-lune/ plus d'informations : https://www.actualitte.com/article/livres/epique-ambitieux-eclatant-ainsi-s-ouvre-le-livre-des-martyrs/88929
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