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Critique de thedoc


Une coutume afghane veut que dans les familles afghanes qui n'ont pas de fils, on puisse élever une fille comme un garçon. On appelle ces filles des «bacha posh». Ainsi, parce-que ses parents n'avaient pas de garçon, Farrukhzad, née fille, est devenue Farrukh, le garçon, à l'âge de 5 ans. Habillé comme un garçon, se comportant comme un garçon, vivant comme un garçon au sein de sa famille et aux yeux de tous, Farrukh goûte la liberté à laquelle tout homme afghan a droit. Il sort, travaille et gagne de l'argent, et a droit au même respect que son père de la part de sa mère et de ses soeurs. le plus important pour lui, dans cette vie qu'il aime, sont les moments qu'il passe avec ses amis lors de leurs entraînements d'aviron. Chef d'équipe, Farrukh tient le rôle du barreur sur le bateau et impulse à ses coéquipiers les mouvements et la cadence à suivre. Son rêve : mener son équipe jusqu'aux Jeux Olympiques. Nul ne se doute de sa véritable identité, pas même son meilleur ami Sohrab avec qui il entretient des liens étroits. Mais lorsque la nature reprend ses droits, les rêves de Farrukh s'effondrent. A la puberté, Farrukh redevient Farrukhzad. le choc est terrible mais Farrukhzad doit se faire une raison : elle est femme et doit à ce titre rejoindre sa condition de fille soumise aux hommes. le pourra-t-elle après avoir joui pendant de longues années de la liberté auquel tout un chacun peut prétendre ?

Bacha posh nous fait découvrir une pratique culturelle afghane que pour ma part, je ne connaissais pas. Cette pratique permet en effet aux familles afghanes de surmonter la honte de ne pas avoir de fils et par la même occasion, de profiter des avantages d'avoir un homme dans la famille. La «bacha posh» peut aller à l'école, sortir, travailler, jouer le rôle du frère qui accompagne ses soeurs dans leurs sorties. Mais lorsqu'elle atteint l'âge de se marier, finie la liberté ! Elle doit retrouver sa position de femme soumise aux hommes, telle que le veut la culture afghane. On peut très bien imaginer le choc psychologique et émotionnel que cela peut produire sur ces jeunes filles et l'auteur, Charlotte Erlih, montre en effet combien Farrukh ne peut se résoudre à se voir ainsi « diminué ». Questions d'identité, questions de culture,… l'auteur nous décrit des pratiques de la société afghane sans préjugé ni jugement. Destiné aux jeunes lecteurs, ce livre a également le mérite de parler de l'Afghanistan sans faire un sujet sur la guerre ou le terrorisme. Rien que pour cela, il est à conseiller.
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