Anthologie des bourdes et autres curiosités de la chanson française

Les lecteurs de la très décalée revue Schnock se souviennent sans doute de cet article d'Alister, rencontré au détour d'une page du numéro 7 par ailleurs consacré à Miou-Miou et au film « Les Valseuses ». L'auteur y évoquait les fails (un mot très à la mode sur la toile) de la chanson française, mais ce n'était en réalité qu'un avant-goût de ce que le même Alister nous préparait en secret : l'« Anthologie des bourdes et autres curiosités de la chanson française ». Ce recueil est un florilège d'approximations géographiques, orthographiques, d'hallucinations auditives, d'étrangetés visuelles et sémantiques qu'on peut trouver chez les chansonniers hexagonaux (mais pas que). Où l'on apprend que Johnny chantait avec émotion une période située « fin août, début juillet », que Oum le dauphin aurait eu des poils, que Gérard Jugnot interpréta « le choix dans la date » et que ce n'est pas de « L'escalope et ration d'Anawib » dont parle Indochine dans « l'Aventurier ». Tout le monde en prend – gentiment – pour son grade, des prestigieux Michel Sardou et Serge Lama en passant par les étoiles filantes totalement oubliées, y compris celles qui ne sont jamais sorties de l'anonymat. Des centaines d'autres gaffes, bévues et boulettes, plus tordantes et improbables les unes que les autres s'offrent à nos yeux ébahis sur plus d'une centaine de pages. Alister est un archéologue de l'inutilité, un chercheur du futile, un compilateur du trivial, pour notre plus grand plaisir. Ce livre apporte assurément une contribution aussi superfétatoire qu'indispensable à la grande épopée tragique de l'être humain. Il est bien entendu réservé à la même tranche d'âge que Schnock : les vieux de 27 à 87 ans.

L'idée de cet ouvrage est intéressant : pointer du doigt les erreurs dans la chanson française (et finalement aussi un peu dans les chansons étrangères) et s'en moquer ouvertement. Des erreurs souvent marrantes et étonnantes ; à se demander comment une telle erreur a pu se glisser dans une chanson qui est vouée à être entendue par des milliers de personnes !
Et la première erreur pointée dans ce livre est emblématique ; elle vient tout simplement de Johnny Hallyday avec son «  c'était fin août, début juillet » - cela se passe de commentaires !
En parlant de commentaires, c'est le reproche que je ferrais à ce livre, ce sont les commentaires de Alister que je trouve très ennuyants à la longue. L'auteur essaye d'employer le ton de la moquerie, de l'ironie ou de faire des petites pointes d'humour mais au final c'est long et assez plat.
Bref, le sujet est intéressant mais sur la forme le livre manque d'attrait. Malgré des thématiques proposées (erreurs sur la pochette, problèmes de cohérences, fautes de français…) l'ensemble de l'ouvrage est pour moi trop brouillon pour y apprécier toutes les « coquilles » fabuleuses de la chanson française.

Hilarante anthologie ! Tout y passe : les bourdes géographiques, historiques, les fautes de syntaxe, les liaisons dangereuses, les rimes pauvres...
Les premières parties sont extrêmement drôles - la suite, sans être d'une tristesse absolue, prête moins à rire.
Alister a un style plein de verve et d'ironie, et l'anthologie comporte une foule d'informations. A offrir aux amateurs de variétés qui n'ont pas peur de voir dégringoler des mythes musicaux !