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Critique de sebthoja


Le reflet du temps qui passe.

30 ans de moins et sans argent, l'homme qui consume de passion la narratrice se fait révélateur de son propre désir et de ses manières bourgeoises. Devant l'inconvenance sociale de cette union, elle redevient la fille scandaleuse fière de son genre et de sa classe. Une ode à la puissance de la conscience sociale. 

40 pages à peine, avec une police d'écriture large, mais non moins essentiel. Ce n'est pas la longueur d'un texte qui importe selon moi, mais ce qu'il peut dire ou fait surgir à sa lecture. Un texte court qui parle de sujets que de nombreux longs romans n'abordent jamais : la conscience de classe et la
condition d'être une transfuge qui refuse d'oublier ses origines sociales ; le scandale encore et toujours d'être une femme libre aux yeux de certains hommes et d'autres femmes.

Dans ses yeux se reflète sa jeunesse qui n'est plus, physiquement bien sûr, aussi socialement. Il est
étudiant quand elle est devenue professeure et écrivaine reconnue. Avec lui, elle est de nouveau cette jeune femme que d'aucuns trouvaient effrontée portant des robes courtes sur les plages normandes, mais elle n'a plus honte désormais d'être libre en tenant la main d'un garçon de trente ans de moins qu'elle.

Encore une fois, avec le Jeune homme, Annie Ernaux parle d'elle pour mieux parler de nous tous. Un texte bref et irradiant comme peut l'être une passion, celle d'être une femme ou un homme tout simplement.
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